Mise en place des autorités intérimaires : La succession des évènements annonce la caducité de l’accord

15
Mali: retour au calme à Kidal mais la tension demeure
Des rebelles du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), ici photographiés à Kidal dans le nord du Mali. © AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD

Des évènements tragiques ont fait suite à l’annonce de la mise en place des autorités intérimaires. Il s’agit des manifestations de Gao avec un bilan endeuillé, l’attaque de Nampala, occasionnant un deuil national de trois jours, les affrontements de Kidal entre Gatia et Hcua, avec un bilan très lourd. Il n’y a pas de doute sur le fait que ces évènements et les autorités intérimaires sont liés, donc liés à la mise en œuvre de l’accord. Leur analyse laisse entrevoir une faille fatale à l’accord et l’urgence d’un plan B pour éviter à notre pays de sombrer dans un ultime report de la paix et l’intégrité territoriale.

Le décryptage des derniers affrontements entre Gatia et Hcua aux alentours de Kidal et dont l’un des enjeux est le contrôle de la capitale des Ifoghas, révèle des faits inattendus alors qu’on cherche à mettre en œuvre l’accord. Que le Hcua, membre de la CMA et signataire de l’accord pour la paix et la Réconciliation nationale issu du processus d’Alger, se dévoile comme un bras armé de Iyad Ag Ghaly, le leader d’Ansar Dine est un évènement qui pourrait changer les donnes, et marquer un tournant : la rupture entre les parties et la dénonciation de l’accord dans ses dispositions pertinentes.

Les affrontements fratricides entre Gatia, membre de la Plateforme et Hcua membre de la CMA (toutes parties à l’accord) ont fait des dizaines de morts, depuis seulement l’annonce de la mise en place des autorités intérimaires.

Alors que ces deux groupes armés s’étaient entendus dans le cadre d’un accord d’Anefis en Octobre 2015, conduisant plus tard à l’entrée d’El Hadj Gamou et ses troupes à Kidal, et que les deux groupes venaient de signer à Niamey le 17 juillet 2016, un plan de gestion de la ville de Kidal, la rupture entre les parties à l’accord est connue de tous. Mais ce qui serait surprenant et paradoxale, c’est une unité d’action entre CMA et Ansar Dine, les parties à l’accord étant considérées comme ‘’bons’’ et les non signataires (Ansar Dine de Iyad Ag Ghaly et sa katiba du centre Amadou Koufa) comme  des ‘’terroristes‘’.

Notre confrère L’Indépendant dans sa parution du lundi 1er Août, indique au sujet des accrochages meurtriers entre Gatia et Hcua, près de la ville de Kidal, parmi les victimes enregistrées, du côté des ex-rebelles [Hcua] «de nombreux chefs terroristes d’Ansar Dine…, tous très proches de Iyad Ag Ghaly ». Mais ce n’est pas tout. Le nom de la CMA est également lié à l’attaque de Nampala. « De sources sécuritaires, craignant une contre-offensive des éléments du Gatia pour retourner à Kidal, le chef militaire du Hcua, Cheick Ag Aoussa a distribué à ses combattants des armes et munitions prises dans le stock de Nampala lors de l’attaque terroriste qui a visé le camp des militaires dans cette localité, le mardi 19 juillet dernier. Cet arsenal aurait été acheminé dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas… », a écrit L’Indépendant du lundi 1er août. Si ces informations se confirmaient, ce serait la traduction d’une alliance soupçonnée entre la CMA signataire de l’accord et les non-signataires du mouvement terroriste Ansar Dine de Iyad Ag Ghaly et de sa katiba du centre Amadou Koufa. Cette alliance anormale, considérée par certains comme naturelle entre frères du Hcua et d’Ansar Dine, sonnerait pour autant le glas de l’accord pour la paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger. Il est urgent, et pendant qu’il est temps, que la communauté internationale au chevet du Mali observe clairement et envisage une révision profonde de l’accord, suivant une démarche inclusive et son appropriation par les Maliens.

B. Daou

Commentaires via Facebook :

15 COMMENTAIRES

  1. Certains membres du CMA sont peut-être de bonne foi, mais ca ne semble pas être le cas du chef militaire du HCUA qui paraît bien jouer un double jeu!
    Peut-on vraiment se permettre d’avoir comme interlocuteur dans les accords de paix une personne (Cheikh Ag Aoussa) qui joue contre Mali?

  2. Il n’y a aucune caducité dans cet accord, à mon sens. C’est une œuvre humaine de longue haleine mais soyons francs aucun accord dans le monde n’a été unanime et cela va avec la nature végétative des hommes car les intérêts peuvent diverger.

  3. Si les maliens se donnent les mains, les uns et les autres, pour la bonne mise en œuvre de l’accord signé, nous pourront faire en sorte que ce pays soit un exemple de pays où il y a la tranquillité comme il l’était avant la crise de 2012.

  4. Rebelle et défenseur de rebelle sont tous des rebelles. Ce journaliste, à la recherche du gain personnel, veut se rebeller contre le Mali. Il nourrit en lui une idée séparatiste, celle qui consiste à pousser certains citoyens à s’ambitionner vers le narco trafique.

  5. La paix ne tardera pas à revenir dans ce pays. Les autorités intérimaires seront mise en place dans les jours à venir. La loi a été adoptée par l’Assemblée Nationale. Je suis, sans doute, sur que les travaux sont en cour pour que ces autorités commencent le travail. Mais je suis d’accord avec le gouvernement qui mettre en place ces autorités après le cantonnement et avec la présence du Mécanisme Opérationnel Conjoint (MOC).

  6. Toutes les parties signataires de l’accord de paix et de réconciliation nationale sont de bonne foi pour le retour de la paix et de la réconciliation nationale. La CMA qui a organisé le forum de Kidal sans le gouvernement est en train de presser le gouvernement pour le sort de ces autorités. Il ne faut pas qu’après elle change de propos ou de comportement

  7. A force de vouloir aller trop vite avec la mise en place des autorités intérimaires qui profitent sûrement aux rebelles qui la réclament, le gouvernement risque de tout foutre à l’air dans le processus de paix. Ces rebelles doivent comprendre. Le MOC doit être mise en place avec ces autorités intérimaires. Sans cantonnement aussi les autorités transitoires exerceront difficilement leur fonction

  8. Je remercie le gouvernement malien pour les efforts qu’il déploie dans la mise en œuvre de l’accord de paix issu du processus d’Alger en 2015. La loi sur les autorités transitoires a été votée et adoptée par l’hémicycle. Il ne reste plus que ces autorités prennent fonction et les efforts sont en cours pour cela. Mais les moyens manquent pour procéder rapidement à cette mise en place. C’est vers le cantonnement que les parties doivent se tourner.

    • le plus important aurais été que l’armée malienne soit déployé au nord pour ça il faudrait qu’il y ai une armée malienne ce qui n’est pas le cas, ce qui est le plus flagrant c’est l’absence de l’état tout donne à croire que pour lui le nord est déja indépendant

  9. La loi sur les autorités intérimaires a été déjà adoptée par les élus de la nation. Vu que le gouvernement est de bonne foi pour le retour de la paix, ces autorités ne tarderont pas à prendre fonction dans les régions du nord comme prévu par l’accord de paix.

  10. Le gouvernement malien est de bonne foi contrairement aux groupes armés qui n’ont jusqu’à présent pas été de bonne volonté pour une application à lettre de l’accord de paix. Ils veulent seulement les dispositions de l’accord qui les intéresse et non la paix qui doit passer par une application intégrale.

  11. Certes la mise en place des autorités intérimaire est la période qui devrait et doit suivre la signature de l’accord de paix. Mais les groupes armés oublient que le gouvernement qui veut coûte que coûte aller à la paix ne ménage aucun effort pour le faire seulement que le moment n’est pas propice à la mise en place de ces autorités.

  12. Toujours du bla bla bla bla.Nous dire ce qu'on sait déjà.Propose donc nous ton plan B que tu préconises si tu es véridique pour nous faire sortir de cette crise.Mais je suis certain que tu n'y arrivera jamais même si on te donne plusieurs années pour le faire.

    Si dans ce pays personne n'a mieux que cet accord pour mettre fin à la crise du nord Mali,c'est que c'est cet accord qu'il nous faut pour aller à la paix.

  13. Si tu vois que nous sommes là aujourd’hui sur ce stade de la mise en place des autorités intérimaires, c’est de la mauvaise foi de l’opposition malienne, l’exemple parfait est celle du maire de Gao n’y eut été sa mauvaise foi, les autorités intérimaires allaient être installer, mais vu la dégénération de la situation le gouvernement a reporté la mise en place, et aussi l’attaque de Nampala est survenu comme par hasard pour tout gâcher.

Comments are closed.