Mise en place des autorités intérimaires : Rififi au sein de la CMA

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Des mouvements au sein de la coordination  des mouvements de l’Azawad (CMA), constitués de la CPA, du MSA, du MNLA et du CMFPRII ont marqué  leur désaccord  par le rejet du décret portant nomination des membres des autorités intérimaires des régions de Kidal, Tombouctou et Gao et du collège transitoire des régions de Taoudéni et de Ménaka, la nomination de conseillers auprès du représentant de l’Etat dans les régions  de Kidal, Tombouctou , Gao, Taoudéni et Ménaka.

Cause commune    

Ledit décret a été adopté lors de la session extraordinaire du Conseil des ministres le vendredi 14 octobre 2016. Il énumère un certain nombre de mesures relatives  à la mise en place des autorités intérimaires dans les régions du nord. Le Conseil a adopté des projets de décrets  portant nomination des autorités intérimaires des régions de Kidal, Tombouctou, et Gao et du collège transitoire des régions de Taoudéni et Ménaka, des projets de décrets  portant nomination de conseillers spéciaux auprès du représentant de l’Etat dans les régions de Kidal, Tombouctou, Gao, Taoudéni et Ménaka.

La tension dans le septentrion risque de s’amplier avec le rejet  par une frange majoritaire  des mouvements composant la coordination des mouvements armés de l’Azawad(CMA).

En accusant directement le ministre de l’Administration Territoriale d’être de connivence avec le HCUA, en tout fustigeant le caractère sélectif et la nature ‘’régionaliste’’ de la nomination des membres devant constituer les autorités intérimaires, l’aile politique de la coalition MNLA-MSA –CPA-CMFPRII quoique réaffirmant sa volonté à œuvrer  en faveur de  l’accord  semble décidée  à faire valoir ses droits. « Ces décrets ne nous engagent pas. Nous ne pouvons pas accepter de sacrifier le bonheur de tout un peuple. Nous ne sommes pas sous tutelle d’une région. Nous n’accepterons jamais qu’on nous impose des décrets et des agendas que nous ne maîtrisons pas. Nous ferons tout pour faire valoir nos droits » clame Mohamed Ag Ousmane Mohammedoun,  secrétaire général de la CPA. Il regrette en outre que le gouvernement ne les ait pas consultés au paravent, de même que la médiation internationale. Cependant, «  nous ne voulons bloquer aucune phase de la mise en œuvre de l’accord. Nous sommes des républicains  parce que nous avons signé l’accord de paix consacrant l’unité et l’intégrité territoriale du Mali’ » a-t-il laissé entendre.

Des menaces à l’horizon

A défaut  de la relecture des décrets mis en cause le leadership, la frange CPA-MSA CMFPR II, MNLA veut s’opposer  aux patrouilles mixtes , au cantonnement des combattants issus de ses rangs ainsi que d’autres mesures prévues dans le mécanisme DDR(démobilisation, désarmement et réinsertion).

Face à cette nouvelle crise, le gouvernement et la médiation internationale  sont interpelés à s’investir  rapidement pour éviter de prolonger les souffrances des populations du septentrion.

Cela d’autant plus que la CMA accuse le gouvernement de bloquer le processus de  la mise en œuvre de l’accord de paix. Son secrétaire général Sidi Brahim Ould Sidalt au cours d’une conférence de presse tenue le mardi 18 octobre 2016 à Bamako s’en est fait le porte-parole.

Koladji Diallo

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