Mise en place des autorités intérimaires au nord : La majorité parlementaire fustige les « agissements insensés de l’Opposition »

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La majorité présidentielle (photo archives)

La loi portant mise en place des autorités intérimaires dans les collectivités des régions du nord de notre pays a été adoptée, jeudi dernier, par l’Assemblée Nationale. Les députés de l’Opposition, qui y sont hostiles, ont préféré boycotter la séance. A la faveur d’un point de presse qu’ils ont animé à la Maison de la Presse, samedi après-midi, les députés de la Majorité présidentielle ont fustigé les « agissements insensés » d’une opposition à court d’« arguments » et peu « documentée » sur la question. 

Dans un communiqué lu par Moussa Tembiné, président du groupe parlementaire RPM (parti du chef de l’Etat), les députés de la Majorité parlementaire se sont offusqués de ce qu’ils considèrent comme une manipulation de l’opinion par une Opposition en manque d’arguments et animée de mauvaise foi. La majorité parlementaire est d’autant plus surprise que l’Opposition « a participé activement » aux deux grandes rencontres dont celle initiée par le chef de l’Etat le 28 février et qui a réuni les partis politiques (majorité et opposition), la société civile, les groupes armés autour de la mise en œuvre de l’accord et à celle relative au débat sur l’adoption des amendements de ladite loi où « elle s’est rendu compte qu’aucune disposition de la loi ne viole la Constitution ». Ce qui exclut l’ « inconstitutionnalité de cette loi » que l’Opposition a décriée lors d’une conférence de presse à la veille de son adoption par le parlement. Pour les députés de la Majorité, cette loi « ne porte aucun germe de la partition du pays ». Elle n’est en rien un recul de la démocratie, contrairement à ce qu’a avancé l’Opposition. Au contraire, estime-t-on à la Majorité présidentielle, « elle renforce la démocratie locale par la participation de toutes les composantes sociales à la gestion des affaires locales et elle ne marginalise nullement les partis politiques » dont des élus sortants continueront d’être membres de ces autorités intérimaires.

Autant de raisons pour lesquelles les conférenciers dénoncent « les agissements insensés » d’une Opposition « à court d’arguments » ayant préféré capituler. Les parlementaires de la Majorité présidentielle estiment que le comportement de l’Opposition est « peu constructif au moment où le pays a besoin du concours franc de tous ses fils pour la réconciliation et la cohésion nationale » quand on sait que ses «commentaires et griefs portés contre le projet de loi se sont révélés peu documentés, sans argumentaires pertinents et plein d’amateurisme.»

La Majorité pense aussi que l’opposition n’a pas dit la vérité quant à la taille des équipes devant être mises en place pour constituer les autorités intérimaires. En effet, contrairement aux allégations du chef de file l’Opposition, Soumaïla Cissé,  selon lesquelles, dans une commune qui compte 17 conseillers par exemple, « la CMA va désigner cinq conseillers, la Plateforme cinq, le gouvernement cinq, les autorités traditionnelles deux », les parlementaires de la Majorité répliquent : « cette loi vise à remplacer les délégations spéciales, dont les membres au nombre de sept au plus, avec des compétences très limitées, par les autorités intérimaires qui auront la même taille et des compétences renforcées. » La majorité parlementaire explique en plus que cette « loi historique sera d’application générale sur toute l’étendue du territoire national.»

Pourquoi ces autorités intérimaires maintenant ?

Il s’agit, arguent les conférenciers, d’une disposition de l’Accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger qui prévoit dans son Annexe I « la mise en place, le cas échéant et au plus tard trois mois après la signature de l’accord, des autorités chargées de l’administration des communes, cercles et régions du nord durant la période intérimaire. » Une durée qui, selon les explications du ministre de la décentralisation et de la réforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf, a été réduite à six mois au lieu de 18 mois comme stipulé dans le texte de l’Accord. D’où la satisfaction des députés de la majorité, qui espèrent que l’adoption de cette loi va permettre, à court terme, le retour de l’administration et des services de l’Etat, la fourniture des services sociaux de base aux populations, la préparation et la facilitation du retour des personnes refugiées ou déplacées, la participation à la préparation des futures élections, la coordination des actions de développement et la gestion de l’aide et des questions humanitaires.

Le point de presse des députés de la majorité parlementaire était animé par Moussa Tembiné, président du groupe parlementaire RPM, Boulkassoum Touré du groupe parlementaire des partis membres de la Coalition de la Majorité parlementaire et Cheick Fantamady Traoré du groupe parlementaire Adema-PASJ /Asma-CFP, sous l’œil vigilant de Bakary Issa Kéita, membre du BEN RPM.

Aly Enéba Guindo

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