Au cours d’une conférence de presse qu’elle a animé le samedi 13 août 2016 à l’Escale Gourmande, l’Association Gao Lama Borey a exprimé son point de vue sur la mise en œuvre de l’accord issu du processus d’Alger et la question dite des autorités intérimaires. C’était sous la présidence du représentant national de l’association, Salihou Imirana, en présence du secrétaire général, Faiçal H, de la représentante de la diaspora malienne, Mme Touré Adijatou Haidara ainsi que deux personnes ressources : Ibrahim Ikassa Maiga et Abdel Kader Maiga. L’association a rejeté purement et simplement l’installation des autorités intérimaires en lieu et place des organes élus et dont les mandats sont légalement prorogés jusqu’à la tenue des prochaines élections. Aussi, selon l’association, il faut une association inclusive des communautés à la base à l’occasion d’une conférence nationale pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Selon le secrétaire Général de Gao Lama Borey, Faiçal H, l’association Gao Lama Borey est une association qui a été fondée sur l’idée du développement des régions du nord Mali, la défense des intérêts des ressortissants, l’union, la solidarité et l’entraide entre les membres.
Dénonçant l’accord d’Alger pour son caractère non- inclusive, Ibrahim Ikassa Maiga, personne ressource de l’association, a indiqué que les communautés et les couches sociales qui sont censées être les destinataires de l’accord n’ont pas été associées à sa préparation, à sa signature et à sa mise en œuvre. Plus loin, il a souligné que l’accord issu du processus d’Alger a, tout au moins, établi sa propre logique en des étapes plus ou moins apparentes. « Il faut une association inclusive des communautés à la base à l’occasion d’une conférence nationale pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger », a-t-il dit. De son avis, il est ahurissant de constater que les autorités maliennes priorisent les autorités intérimaires avec tant de précipitation et d’intimidation frisant le chantage au détriment du peuple malien assoiffé de paix et de sécurité.
L’Association Gao Lama Borey interpelle l’Etat malien sur la conférence d’entente nationale, les réformes législatives et institutionnelles inscrites comme mesures phares dans l’accord, et le processus de pacification militaro-administrative censée enclenchée le principe de l’annexe 1 de l’accord énonçant que la continuité de l’Etat sera assurée d’abord par les institutions actuelles. Fustigeant le comportement des autorités maliennes, des groupes armés et de la communauté internationale dans la gestion de la crise du nord, Abdel Kader Maiga, le second conférencier, a déclaré que les Maliens ont l’impression que le nord du Mali est mis en vente aux enchères du fait qu’il y a un flou implacable qui enrobe les accords de paix. « On ne comprend pas les aspects féconds des accords car nous n’avons pas un Etat fécond au Mali », ont précisé les membres de l’association Gao Lama Borey.
Ousmane Baba Dramé