Mise en œuvre de l’accord de paix : Malgré la lenteur du processus, des acquis considérables !

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Désaccord entre Bamako et la rébellion : Ce qui bloque l’Accord

Malgré le retard constaté dans sa mise en œuvre, il n’en demeure pas moins, que l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali enregistre aujourd’hui des avancées notables dans certains domaines.

Après la signature de l’accord, la situation était tendue entre le Gouvernement et les groupes armés et entre les groupes armés eux-mêmes. Après cette période, la confiance est en train d’être petit à petit rétablie. La signature d’un traité sur Tessalit entre la CMA et la Plate-forme. Kidal est cogérée entre la CMA et le Gatia. Toute chose qui atteste la fin  des querelles de clochers entre frères de la Coordination des Mouvements de l’Azawad et de la Plateforme. Ils viennent d’ailleurs d’organiser ensemble un forum à Kidal.

Prévu par l’article 57 de l’Accord, le Comité de suivi de l’accord (CSA) a été mis en place. Il est composé du gouvernement, des mouvements signataires et la médiation (Algérie, chef de file, Burkina Faso, Mauritanie, Niger, Tchad, CEDEAO, Nations Unies, OCI, UA, UE). Les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies participent aux travaux de ce Comité.

Présidé par l’Algérie, ledit comité siège à Bamako depuis la signature de l’accord. Son rôle est de veiller à la mise en œuvre diligente et correcte de l’accord. Le gouvernement et les parties signataires ont pris de nombreux engagements à Alger. La plus importante est la création de conditions de paix juste et durable au Mali. Un engagement qui a été traduit dans les actes par la cessation des hostilités entre les mouvements rebelles et l’armée malienne.

 

Dans le respect de ses engagements en matière de gouvernance, le gouvernement a fait un pas significatif, notamment l’érection de Taoudéni et de Ménaka en régions administratives et politiques du Mali. Qui passe de 8 à 10 régions. Mieux, les gouverneurs de ces deux nouvelles régions qui ont nommé lors d’un conseil des ministres en janvier dernier, ont prêté serment et ont pris officiellement fonction. Ce n’est pas tout, le projet de loi portant modification de la Loi n°2012-007 du 7 février 2012 (modifiée), portant code des collectivités territoriales a été adopté par l’Assemblée nationale. Avec ce vote, les délégations spéciales des collectivités territoriales, comme prévu dans l’accord, vont laisser place aux autorités intérimaires.

Des réponses appropriées qui vont  améliorer la participation des représentants des populations dans les instances nationales comme prévu par l’accord. Il en est de même pour le soutien de la communauté internationale, qui à travers ses soutiens financiers (OCDE), techniques et logistiques (Minusma) aident à la stabilisation du Mali.

La mise en place du Comité technique de sécurité (CTS), est aussi un acquis du processus de paix. Le CTS regroupe trois représentants de chaque partie signataire, l’armée malienne et la MINUSMA et un représentant de chacun des membres de l’équipe de la médiation et des forces internationales…

Les travaux de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) pour l’application de la justice transitionnelle ont démarré. Sans oublier, le début timide du cantonnement des ex-combattants avec le lancement du programme Désarmement, démobilisation et réinsertion. Les travaux de la construction des différents sites de cantonnement à Likrakar et à Fafa, respectivement dans les régions de Tombouctou et Gao, ont été lancés par la Minusma en étroite collaboration avec le Gouvernement. Des travaux similaires seront entamés ultérieurement à Innegar, dans la région de Gao, dès le retrait d’éventuels déchets du site de munitions issus de combats antérieurs. Sur les 24 sites de cantonnement proposés, 15 ont été techniquement évalués dont 11 ont déjà été validés par la Cts, parmi lesquels 3 ont été choisis, d’un commun accord entre la Plateforme et la Cma, pour être construits en priorité (Likrakar, Fafa et Innegar). L’évaluation des 9 sites restants ont été effectués, concomitamment avec la mise en œuvre des autres dispositions et mécanismes prévus dans le cadre du Cantonnement, du Désarmement, Démobilisation et Réintégration(Ddr) et de l’Intégration des membres des mouvements signataires. Sur cette question, un atelier a été initié la semaine dernière par le ministre de la Défense et des anciens combattants. A travers cet atelier qui a regroupés toutes les parties prenantes de l’Accord d’Alger, il a été question de discuter longuement sur les modalités de la mise en œuvre du Cantonnement, du Désarmement, Démobilisation et Réintégration(Ddr) et de l’Intégration des membres des mouvements armés signataires dans l’armée. Ce sont autant de motifs de satisfaction qui démontrent que l’œuvre de réconciliation a pris son envol décisif.

Des acquis sont également à noter dans le domaine humanitaire. Conformément à l’article 47 de l’accord, les conditions nécessaires sont réunies pour faciliter le retour des personnes déplacées. Même s’il faut noter que ce retour concerne plus les déplacés internes que les réfugiés, où des efforts restent à consentir. Dans la même veine,  le président de la République, IBK, a dépêché une mission (composée des ministres, des députés…) d’évaluation conjointe a pu se rendre au Nord du Mali pour identifier les besoins des populations.

En définitive, le processus de la mise en œuvre de l’Accord qui avait au début trainé, connaisse aujourd’hui des avancées notables.

Agmour

 

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