Mise en œuvre du PSPSDN: Bourem et ses nombreuses attentes

0

Ces attentes se sont matérialisées à travers les nombreuses recommandations faites lors de la rencontre intercommunautaire organisée, toujours par Araouane Consult, les 24 et 25 octobre 2011 à Bourem.

Elles sont au nombre de 25 et touchent tous les domaines. Il s’agit d’assurer le volet sécuritaire de la construction de la route Gao – Bourem, en vue du démarrage immédiat des travaux et de la création d’une compagnie de Gendarmerie et de la Garde Nationale à Bourem. On notera aussi la demande de la création de postes de sécurité à Tabankort, Ersen, Bamba et Imilach et le renforcement des postes déjà existants en logistique. Sans oublier la requête pour les infrastructures socioéconomiques (adduction d’eau, couverture télévisuelle, puits, périmètres irrigués, CSCOM…).

Auparavant, il faut signaler que la rencontre, présidée par le Conseiller aux Affaires Administratives du Gouvernorat de la région de Gao, Rémy Jacques Varma, a démontré à quel point les populations du cercle de Bourem étaient intéressées par le PSPSDN. Au premier rang, le représentant du Maire de la localité. «Pour nous, le PSPSDN est un programme porteur de grandes ambitions. Le cercle de Bourem doit se chercher une voie dans les grands défis. Pour cela, il faut que nous soyons unis, pour profiter des grands programmes que nous offre notre pays», a-t-il souligné. Avant d’appeler tout le monde à une gestion transparente.

Cette intervention a été suivie par trois importants exposés sur les réalisations du PSPSDN en cours dans la région de Kidal et sur les thèmes paix, sécurité et gouvernance. On retiendra que, dans la région de Kidal, le Programme est déjà dans le concret, avec le lancement des chantiers d’une multitude d’infrastructures, pour l’administration, les forces armées et de sécurité, les équipements marchands et les activités génératrices de revenus.

Un autre point très important qu’il faut savoir est que sont éligibles au financement du PSPSDN les projets de périmètres maraichers, de petit commerce de détail de fruits et légumes, les activités de tissage, de maroquinerie et de cordonnerie, de menuiserie métallique et d’ébénisterie. Sans compter l’embouche, la boucherie et la rôtisserie, l’aviculture, les cybercafés et la production de plants par les femmes et les jeunes.

Côté thèmes abordés, on retiendra que Sicaye Ag Ecawell a édifié le public sur le concept de la sécurité, du développement et de la gouvernance. Selon lui, «il y a sécurité quand il y a cohésion sociale, quiétude, bien-être social, bons rapports entre voisins proches et lointains dans leurs relations d’échanges culturels et économiques». Pour sa part, Arboncana Boubèye Maïga, ancien député à l’Assemblée Nationale, a relevé que «la bonne gouvernance du secteur de la sécurité garantit à la fois, la paix, la sécurité et le développement». M. Maïga d’ajouter «il faut entreprendre un certain nombre de changements dans notre conception actuelle de la sécurité et de sa gestion, car la sécurité ne doit plus rester l’apanage des seuls militaires. Elle doit être l’affaire de tous».

Notons, enfin, que cette tournée de sensibilisation et d’information sur le PSPSDN, dans la région de Gao, se poursuit ce jeudi avec l’étape d’Ansongo.
Paul Mben, envoyé spécial

Ils ont dit
Hamdinou Ould Lakssan, président du Conseil de Cercle
«On sait qui cause l’insécurité… il faut se dire la vérité»

«On sait qui est la cause de l’insécurité dans notre cercle et notre région. Il faut qu’on se dise la vérité. Tant que ce n’est pas le cas, nous ne trouverons pas de solutions. Ce ne sont ni les gens qui ont quitté la Libye ni ceux qui sont dans les grottes qui sont à l’origine des vols, des braquages et des enlèvements. Les auteurs de ces forfaits sont parmi nous, depuis des années. Je sais, pour ma part, que c’est souvent un sentiment de frustration qui pousse certaines personnes à commettre certaines choses. Comment comprendre qu’une seule personne, qui prétend représenter une communauté, ait des châteaux partout et que son peuple meure de fin? Comment comprendre qu’on pose des actes dans le cercle sans nous consulter? Il y a beaucoup de questions auxquelles nous devons trouver des solutions, sinon nous allons nous retrouver le nez dans sable».

Mohamed El Moctar, ressortissant de Bourem
«Il ne s’agit pas de donner, mais surtout d’être sur le terrain»

«Il ne s’agit pas de dire que quelqu’un a donné des milliards de FCFA pour la réalisation de tel ou tel projet. Il faut surtout chercher à savoir si le projet ou programme est bien réalisé sur le terrain. Il faut aussi éviter de donner de l’argent aux personnes qui sont la cause même de l’insécurité. Chaque fois qu’on vient nous voir pour une action, on nous parle des jeunes et des femmes. Alors que ce sont ces mêmes jeunes qui nous braquent. Il faut changer de manière de vouloir développer, sinon il n’y aura jamais d’impact positif. Vous avez vu Mali Nord-Est, le PADENEM… Aujourd’hui, dites-moi ce que ces projets ont apporté aux populations de Bourem ? Je sais que les gestionnaires se sont bien rempli les poches. Si vous voulez que le PSPSDN marche, il faut impliquer tout le monde et prendre en compte les aspirations de tous».   

Les 36 recommandations de N’Tillit

Du 20 au 21 octobre dernier, la rencontre intercommunautaire organisée par Araouane Consult, pour le compte du Programme Spécial pour la Paix, la Sécurité et le Développement des Régions Nord, s’est tenue à N’Tillit. Après les différentes interventions d’ouverture des travaux, les exposés et les débats, les participants ont formulé plusieurs recommandations. Nous vous en livrons la teneur ci-dessous.

La rencontre intercommunautaire sur la gouvernance, la sécurité et le développement, tenue à N’Tillit du 20 au 21 octobre 2011, recommande:

Multiplier les postes de sécurité en les dotant des moyens adéquats
Instaurer un cadre de concertation entre les différentes communes du cercle, la commune de Tessit, la commune de Tarkint et Taboye

Rendre opérationnelles les missions de poursuite à l’immédiat en cas d’enlèvement de véhicule, de braquage et de vol de bétail

Combattre l’impunité
Restaurer l’autorité de l’Etat, en combattant l’incivisme

Conscientiser les populations au respect des us et coutumes
Faire des aménagements agro-sylvo-pastoraux
Initier les populations à l’esprit d’entreprise
Créer les PME et PMI pour résorber le chômage des jeunes
Promouvoir des AGR au bénéfice des femmes et des jeunes
Construire et équiper les centres d’alphabétisation fonctionnelle
Construire et équiper des salles de classes en nombre suffisant
Exhorter l’Etat à recruter davantage, par voie de concours, beaucoup d’enseignants
Impliquer les parents d’élèves pour améliorer la fréquentation scolaire
Doter toutes les écoles  dépourvues en cantines  scolaires
Construire et équiper des centres de santé communautaire
Doter les centres de santé communautaire en personnel qualifié
Doter toutes les communes d’une ambulance
Vacciner systématiquement les animaux
Doter les postes vétérinaires en produits pharmaceutiques
Construire des parcs de vaccination
Renforcer le personnel
Faire la recherche sur certaines maladies méconnues de la zone
Appliquer la Charte pastorale
Elaborer des conventions locales dans le cadre de la gestion des ressources naturelles
Surcreuser les mares près des grands pâturages
Creuser des puits pastoraux
Régénérer les parcours
Sensibiliser les communautés à éviter les feux de brousse
Multiplier les points d’eau potable (forage, adduction d’eau etc.)
Doter les communes de N’Tillit-Anchawadj et Telemsi en GSM
Créer un réseau d’information, de communication, de sensibilisation intercommunale et de cohésion sociale
Doter les forces armées en moyens de communication performants
Inviter les populations à coopérer avec les forces armées et de sécurité
Inciter les collectivités à prévoir un volet sécurité dans leur budget
Mettre en place un cadre de concertation entre les leaders d’opinion et les autorités religieuses, communautaires, administratives et  politiques, pour le suivi des présentes
recommandations.

Commentaires via Facebook :