Mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation : Des obstacles structurels et chroniques

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C’est du moins ce qui ressort du rapport de l’Observateur indépendant du Centre Carter

Après avoir publié, le 28 mai dernier, son premier rapport, dont les observations et recommandations restent pertinentes, l’Observateur indépendant du Centre Carter de la mise en œuvre de l’Accord de 2015 pour la paix et la réconciliation au Mali, était face à la presse lundi 29 octobre dernier a son siège à Badalabougou. Objectif: présenter son deuxième rapport qui porte sur les mesures susceptibles d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord. Ce rapport note des progrès modestes mais réels dans la mise en œuvre, mais souligne également les problèmes qui entravent les progrès. La conférence de presse a été animée par Jean NToleKazadi, conseiller spécial adjoint de l’Observateur indépendant.

A l’entame de ses propos, le conférencier a rappelé qu’au cours de la période allant de mai à septembre 2018, l’Observateur indépendant a constaté que le chevauchement des responsabilités entre les organes officiels chargés de la mise en œuvre limitait, en partie, le leadership du gouvernement dans le processus, que des documents clés tels que les chronogrammes et les feuilles de route ne permettent pas de dégager une vision stratégique, avec des étapes claires liées aux objectifs finaux, ainsi que la planification de la mise en œuvre ne prête généralement pas suffisamment attention aux problèmes budgétaires, ce qui crée des incertitudes. Ce qui a amené l’Observateur indépendant à formuler quelques observations concernant le fonctionnement du Comité de suivi et de la médiation internationale.

Basé sur plus de 100 réunions avec diverses parties prenantes à Bamako et dans des villes clés du nord et du centre, selon le conférencier, le rapport se félicite des progrès récents en matière de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion, tout en soulignant les obstacles qui subsistent, notamment en ce qui concerne l’établissement effectif des Autorités intérimaires et le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC).

Par ailleurs, l’Observateur indépendant, à travers le rapport, constate que les mouvements signataires n’ont pas pleinement rempli leurs engagements de fournir des armes lourdes ou des listes de personnel aux bataillons du MOC. Le gouvernement n’a, aussi, toujours pas transféré de fonds budgétaires aux Autorités intérimaires. Il souligne en outre deux défis extérieurs à l’accord qui menacent le progrès à savoir : la crise au centre du Mali et les activités économiques criminelles.

Le Centre Carter recommande un certain nombre de mesures pour faciliter la mise en œuvre, notamment que le gouvernement clarifie davantage les missions et les responsabilités des organes de mise en œuvre et assure la participation systématique des parties signataires que les futures chronogrammes et feuilles de route intègrent des considérations budgétaires. L’Observateur indépendant recommande au Comité de suivi et à la médiation internationale de redynamiser leurs efforts pour soutenir la mise en œuvre de l’Accord, notamment que les sous-comités se réunissent plus régulièrement et que le Comité de suivi établisse un dialogue direct et régulier avec la société civile.

AMTouré

 

 

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