Mise en œuvre de l’accord de paix : Les autorités maliennes et les mouvements armés se donnent rendez-vous à Kidal pour fin mars

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Koulouba : Le Président de la République rencontre les leaders de la CMA et de la Plateforme (samedi, le 27 février 2016)

Le chemin de la paix est parfois long à parcourir parce qu’il est parsemé d’embuches. Mais, à force de patience, l’on finira par boucler le cycle lentement certes mais sûrement. C’est le cas du processus de paix en cours dans notre pays. En dépit des vicissitudes, les autorités de Bamako, la classe politique toute tendance confondue et les représentants de la société civile d’un côté et les mouvements armés signataires de l’accord de paix de Bamako en mai et juin 2015 étaient réunis en séance de travail en deux temps le week-end dernier à Bamako.

La première réunion a réuni autour du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, les membres du gouvernement, d’un côté et de l’autre (en face sur la table de travail) les représentants des mouvements armés signataires de l’accord. La rencontre qui s’est tenue à huit clos a été sanctionnée par un communiqué conjoint, signé côté gouvernement par Hamadoun Konaté, ministre de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord, côté mouvements par Me Harouna Toureh de la Plateforme et Sidi Brahim Ould Sidati de la CMA.

Dans le communiqué conjoint, les deux parties ont convenu d’un certain nombre d’actions à entreprendre pour rendre l’application de l’Accord de paix effective. Il s’agit de l’organisation d’un forum pour la paix et la réconciliation au Mali, précisément à Kidal, les 27, 28, 29 et 30 mars 2016. Celui-ci va clôturer le processus de discussion entamé en 2015. Ils ont également convenu d’adopter un chronogramme sur 2 mois (mars-avril 2016) de mise en œuvre des activités garantissant la sécurité publique et l’instauration d’une vie sociale normale sur tout le territoire national à travers les activités suivantes : la mise en place des autorités intérimaires, d’un dispositif de sécurité commun pour contribuer à la protection des personnes et des biens et la libre circulation des personnes dans le pays. Elles ont également insisté sur le cantonnement des combattants à travers le processus de DDR. Enfin, accélérer la mise en œuvre des différentes dispositions de l’accord par l’adoption des textes y afférentes en vue de préparer les élections.

Après la rencontre du Palais, le samedi dernier, c’était le tour de la classe politique de s’acquitter de cet exercice, probablement conseillée par les supporteurs de la rébellion au Mali, qui sont financièrement à bout de souffle et politique indexé par les pairs, dont les compatriotes ne cessent de se faire ‘’buter’’ par des sauvages sans foi ni loi. La mort des sept soldats guinéens de la MINUSMA a provoqué un électrochoc à Conakry, où des familles ne cachent plus leur amertume face à cette crise. Les coups de nerf des soldats tchadiens, qui ont  fait également des victimes, dont un officier supérieur, la semaine dernière sont également des signaux de fatigue et d’exacerbation face aux agissements d’un groupe d’individus bénéficiant de la « complaisance » de la France.

La rencontre du dimanche au Centre international de conférences de Bamako (CICB) a donc eu le mérite de fédérer l’intelligence de toute la classe politique (majorité et opposition), les représentants de la société civile.

Cette rencontre, qui s’était focalisée autour d’un idéal commun « Ensemble pour la paix au Mali » a permis d’établir les conditions d’échanges constructifs. Les parties ont ainsi mis  à l’index la nécessité de poursuivre rapidement la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Qui balise la route commune du développement du pays. Pour cela, chaque composante doit se montrer sincère dans sa démarche vers l’autre, gage d’une confiance mutuelle. Les parties ont profité de l’occasion pour déplorer l’insécurité qui fait chaque jour des victimes civiles et militaires. « 9 mois après la signature de l’Accord, notre pays continue de compter ses morts du fait de l’insécurité. ». Et c’est le Mali qui sera perdant, si nous continuons à nous faire la guerre entre nous, ont-elles ajoutées.

Au sortir de cette rencontre, il a été décidé de créer un cadre de concertation, dont la direction sera confiée au président par intérim du parti au pouvoir (RPM) et chef de file de la majorité présidentielle, Boulkassoum  Haidara. L’objectif est de tenir des réunions d’évaluation, chaque fois que la mise en œuvre de l’accord rencontre des difficultés. Avant de se quitter, rendez-vous a été pris pour Kidal en fin de mois.

M. A. Diakité

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