Un Programme décennal de développement du nord (PDDRN) dont le coût est arrêté, à ce jour, à près de 800 milliards de francs CFA, le recrutement en deux phases de 420 éléments de l’Alliance du 23 Mai pour la Démocratie et le Changement (ADC).Tels sont quelques uns des repères importants de l’état de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger du 4 juillet 2006, dont, malgré quelques blocages, les principaux points ont été satisfaits. La conférence de presse, qui sera animée, lundi prochain, par les représentants des trois parties signataires dudit accord, à savoir, le Mali et l’Alliance, les parties prenantes, et l’Algérie en tant que facilitateur, devra confirmer ces constats.
Le 4 janvier 2006, l‘Accord d’Alger est signé entre le Gouvernement du Mali et l’Alliance du 23 Mai pour la Démocratique et le Changement (ADC), sous l’œil vigilant de l’Algérie, facilitateur, dont le représentant a apposé sa signature sur le document, en même temps que les parties prenantes. Il faut comprendre que l’Algérie a ainsi joué sa partition, conférée par un rôle stratégique à assumer dans la résolution de ce conflit qui a miné, pendant assez longtemps, la zone frontalière qui la lie au Mali.
L’Accord d’Alger s’articule autour de cinq points principaux : l’installation d’un Conseil régional, c’est-à-dire une sorte d’exécutif régional, pour renforcer l’Assemblée régionale de Kidal, le désarmement des combattants et la création d’unités spéciales de sécurité, la réinsertion socio-économique des ex-combattants, la mise en place d’un programme de développement économique des régions du nord et le retour de l’armée à sa position, d’avant le 23 Mai 2006.
Depuis lors, le Gouvernement s’est attelé à l’exécution des différents points d’accord, en prenant le soin d’assurer un suivi-évaluation, concrétisé par des réunions tripartites. C’est ainsi que les trois parties ont eu à se réunir, à deux reprises, à Alger, sous l’égide de la facilitation algérienne, d’abord du 19 au 21 juillet 2008, ensuite les 28, 29 et 30 juillet de la même année, pour procéder à une évaluation de la mise en œuvre des mesures arrêtées.
A chacune de ces rencontres, les parties se félicitaient des avancées accomplies, notamment le renforcement du climat d’apaisement prévalant dans la Région. Lors de la réunion d’août 2008, les parties ont réaffirmé leur engagement à préserver la quiétude qui règne sur le terrain et à poursuivre l’application pleine et entière de l’Accord d’Alger, A l’heure actuelle, tous les points importants de l’Accord sont satisfaits. Pour démontrer sa bonne foi, le Gouvernement du Mali a mis en place un Comité de suivi de l’Accord d’Alger, le 26 juillet 2006, soit quelques jours seulement après la signature de l’Accord. En ce qui concerne le premier point, relatif à la mise en place du Conseil régional, tel que demandé par l’Alliance et retenu par l’Accord, il constitue l’un des principaux points d’achoppement. En effet, il n’a pas pu être mis en œuvre, faute d’entente entre les éléments de l’Alliance, malgré plusieurs sollicitations du Gouvernement. Le Groupe technique de sécurité, quant à lui, a été créé le 11 août 2006 et celui chargé du suivi du développement, installé le 16 octobre 2007.
Au titre du désarmement des troupes et de la création des unités spéciales, le ministère de la Défense et des anciens combattants a promulgué les actes de création desdites unités, le 9 mars 2007 et les deux Groupes techniques précités ont même procédé, à Tigharghar, à l’identification des éléments figurant sur les listes communiquées par les éléments de l’Alliance à la Facilitation (l’Algérie) concernant la réinsertion de ceux destinés à servir au sein des unités spéciales.
Sur un autre registre, les éléments concernés par la réinsertion socioéconomique ont reçu l’avance sur le financement de leurs projets, sous la supervision du Groupe technique chargé du suivi du développement, le 13 mars 2007. Sans compter le lancement à Kidal, le 25 juillet 2009, du programme de réinsertion socioéconomique des jeunes du nord, par la remise d’un chèque de 1 134 000 000FCFA au Directeur général de l’Agence pour le développement du nord Mali (ADN) par le ministre Kafougouna Koné, en présence de l’Ambassadeur d’Algérie. En plus d’une inscription, pour le même programme, de 500 millions de FCFA au budget d’Etat 2010.
Notons que le décret n° 08-110/PM-RM du 28/02/2008 fixe le cadre institutionnel du PDDRN, après la tenue du Forum de Kidal pour le développement des régions du nord.
S’y ajoute le recrutement de 420 éléments de l’Alliance, en deux phases : 200 recrutés en 2008 et qui sont actuellement en activité sur l’ensemble du territoire national et 220 sont en formation, à Markala, à Bafo et à Bamako-Sénou, depuis le 1er mars 2010.
Il reste évident que des réglages sont encore à faire, mais le bilan de l’application de l’Accord d’Alger est encourageant. Attendons la conférence de presse prévue, lundi prochain, pour en savoir plus.
Amadou Baba NIANG