La MINUSMA victime d’attaques répétées

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Nord du Mali : La situation reste tendue dans le nord du Mali (ONU)
Des soldats de la Minusma au Mali. (photo archives)

 

Ce matin à 11:30, une base de patrouille MINUSMA à Ber a été la cible d’une attaque auvéhicule suicide. Cette attaque a entraîné la mort d’un Casque bleu,  cinq (5) autres soldats de la paix ont été blessés dont deux (2) grièvement. Les victimes sont actuellement en cours d’évacuation pour traitement médical.

 

 

Le Représentant spécial Adjoint du Secrétaire général (RSASG) M. David Gressly dénonce cette attaque de la manière la plus sévère. “Cette violence est insensée, la MINUSMA paie un trop lourd tribu au Mali alors que ses Casques bleus sont précisément présents dans ce pays pour assurer un retour à la paix et à la stabilité. Ces attaques renforcent notre détermination à poursuivre notre mission aux côtés du peuple malien. Nous savons que la population est excédée par toute cette violence gratuite et ignoble. Je présente mes condoléances aux familles du Casque bleu tué ce matin, et souhaite un prompt rétablissement à ses camarades actuellement en cours de traitement”, a déclaré David Gressly, avant d’ajouter “ces attaques ont lieu alors que l’attention des maliens et des amis du Mali, dont la MINUSMA, est focalisée sur les pourparlers de paix qui sont la seule issue possible pour mettre fin à la crise malienne.” a-t-il conclu.

 

 

L’attaque de ce matin est la troisème perpétrée contre la MINUSMA cette semaine. Deux Casques bleus avaient déjà été blessés sérieusement dans leur véhicule suite à l’explosion de d’une mine au nord d’Aguelhok jeudi. Le lendemain, vendredi 15 août, lors d’une patrouille, un autre véhicule a été endommagé par une mine, blessant un soldat de la MINUSMA.

 

 

Olivier SALGADO

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1 commentaire

  1. La gouvernance du “Baga Baga” ou le pari perdu d’IBK

    Octobre 2013, moins d’un mois de son investiture internationale du 19 septembre 2013, IBK rentre précipitamment de Paris où il avait un agenda avec le Sénat français, pour faire face à la mutinerie du 30 septembre 2013 qui éclata à la place d’armes de Kati.

    Fort de sa légitimité tirée des élections de juillet et août 2013, et assuré du soutien français, IBK mène d’une main de fer la gestion de la crise de Kati sans fausse note.

    L’opération militaire “Sanya” menée dans la garnison de Kati pour y régner l’ordre et récupérer les armes en possession des mutins se déroula sans anicroche.

    Dans la foulée l’adresse à la nation d’IBK du 2 octobre 2013 ne laissa aucune place à la légèreté ni au laxisme dont faisaient montre les autorités de Bamako face à la junte de Kati durant la transition politique.

    “On ne me trimbalera pas” ou “Kati ne fera plus peur à Koulouba” sont entre autres formules qui édifieront sur la volonté du nouveau chef de l’état de donner un grand coup de pied dans la fourmilière de Kati.

    La suite est connue et le juge Karembé se chargea du reste jusqu’à aujourd’hui et le procès des anciens hommes forts de l’ex junte militaire de Kati peut commencer d’un moment à l’autre.

    La mise sous pas de Kati a été incontestablement un premier succès du régime IBK, mais elle a été aussi le trompe-l’œil qui précipita le régime IBK au bord du précipice auquel il se trouve actuellement.

    En octobre 2013, l’ex junte militaire de Kati savait plus que quiconque depuis déjà 9 mois avec l’opération Serval et dans son sillage la Minusma, qu’elle n’était plus seul maître à Bamako comme cela fut le cas au moment où Dioncounda fut tabassé ou que Cheick Modibo Diarra fut contraint à la démission.

    Sanogo le savait et cherchait à se caser dans un grade stratosphérique de général multi-étoilé pour se rendre indispensable dans la chaîne de commandement de l’armée.

    Il voulait aussi se rendre fréquentable par les principaux partenaires du pays qui commençaient à revenir à la faveur du retour à l’ordre constitutionnel normal et qui n’ont pas apprécié du tout son coup d’état de mars 2012.

    Mais ce n’était pas une si bonne idée que ça car ça s’apparenterait à un couteau à double tranchant.

    Pour passer d’un grade de capitaine à celui d’un général 4 étoiles sous les grands manguiers de Kati et le tout en une matinée de conseil de ministres, il faut s’assurer que cela ne fasse pas des jaloux parmi la nuée de soldats analphabètes qui rodent tout autour et qui croient qu’avec le coup d’état ils ont droit de vie et de mort sur une nation et ses ressources.

    Donc la mutinerie du 30 septembre 2013, fait capoter les plans de retraite dorée de Sanogo et remet sur le devant de la scène la nécessité d’enrayer les capacités de nuisance de l’ex junte sur le nouveau pouvoir d’IBK.

    La rocambolesque arrestation en chaîne des hommes forts au sud du Mali de 2012, conforta IBK dans son fauteuil de président de la république et le met à l’aise devant ses pairs africains et dans la gestion de la crise du nord.

    L’assurance qu’il en tient, l’amène à maintenir la pression.

    “Je ne négocierai pas avec les hommes en armes” ou “Aucun rebelle ne peut se hisser à ma hauteur” sont entre autres déclarations qu’il affectionnait.

    Mais IBK a semblé oublier que si Sanogo (dont il a eu raison) était dans l’inconfort au sud du Mali avec l’opération Serval et la présence militaire étrangère au Mali, “les rebelles” ou plus singulièrement le Mnla était dans le confort au nord de notre pays justement par la présence de Serval et des troupes étrangères chez nous.

    Ce n’était donc pas la même recette qui pouvait fonctionner contre l’ex junte et contre les groupes armés qui écument le nord du Mali.

    Pour faire plier les groupes rebelles ou leur déloger il fallait plus que le “Baga Baga” sur fond de présence de Serval et de la Minusma, il fallait une armée malienne opérationnelle aidée par un renseignement voir un contre espionnage autonome et indépendante et de Serval et de la Minusma.

    Mais hélas l’armée malienne qui fut portée littéralement dans le dos de Serval en janvier 2013 pour la libération de Gao et Tombouctou des mains des narco djihâdistes , est restée comme un bébé dans les jupons de Serval et de la Minusma, elle n’a pas grandi au nord du Mali.

    Le président IBK n’a pas concrètement augmenté de manière significative sa capacité opérationnelle ni dans les airs ni au sol.

    Pire le commandement militaire a semblé faire savoir que c’est Serval qui l’empêchait de se déployer sur tout le territoire malien négligeant au maximum les capacités de nuisance des groupes armés en face au nord du pays et nageant dans du faux comme d’habitude.

    Dans cette situation, le pari d’IBK était de faire plier les “rebelles” en pointant le doigt dans l’air pour proférer des menaces et en voyageant luxueusement dans des beaux avions pour donner l’impression d’une fausse grandeur et marquer les esprits.

    Mais mal lui a pris car son premier premier ministre, Oumar Tatam Ly, qui a semblé être plus lucide et plus réaliste que son successeur en annulant un premier voyage controversé à Kidal, démissionne.

    Son successeur avait d’autres agendas qui occultèrent complément le volet “capacité militaire de l’armée” et donnèrent toute la place à la communication politique.

    Mais la communication politique marche si elle est suivie de succès de la politique.

    Du moment où sa finalité rime avec échec et cacophonie cela produit plutôt l’effet inverse.

    “Nous avons des armes qui nous permettent aujourd’hui de faire de Kidal ce que nous voulons” disait Moussa Mara.

    Non monsieur le premier ministre ce ne sont pas les armes qui comptent le plus mais la capacité de nos troupes de les utiliser à bon escient.

    Et en mai 2014 ce n’était pas le cas car le renseignement qui complète le dispositif militaire a semblé faire scandaleusement défaut à l’armée à Kidal.
    Le manque de visibilité sur l’ennemi était patente et l’armée s’est jetée dans la gueule du loup.

    C’est ce qui s’est passé en mai 2014 avec la cuisante défaite militaire de l’armée malienne à Kidal où nos soldats en détresse rasaient les murs Minusma pour avoir la vie sauve.

    IBK et son premier ministre ont été obligés de se faire petits après tant de fanfaronnades et de jeter l’opprobre de la défaite sur l’armée.

    Dans la foulée, les opposants politiques et la société civile trouvent subitement une place dans la stratégie de Koulouba de recherche de solution au problème du nord alors que cela n’était pas le cas au début du régime.

    La question fondamentale qu’on doit se poser à ce niveau est de savoir pourquoi le pouvoir a voulu faire cavalier seul dans la gestion de la crise du nord et surtout pourquoi il a semblé sous estimer les capacités militaires de l’ennemi et surestimer celles de l’armée?

    La seule explication possible pour un pouvoir qui ne s’est pas donné le temps d’une analyse en profondeur d’une crise sécuritaire gravissime, est qu’il a voulu jouer à l’effet “d’optique” pour espérer affaiblir psychologiquement ses adversaires.

    La technique n’a pas fonctionné à Kidal car le minimum nécessaire n’était pas assuré du côté de l’armée.

    Mais problème, les ingrédients de la technique:

    -voyages interminables dans du avion neuf et très cher pour se donner une certaine fausse grandeur,

    -et le parler beaucoup pour impressionner,

    commencent à rattraper le régime.

    Le FMI, la banque mondiale et l’Union Européenne demandent des comptes et des explications et il n’y a pas beaucoup à donner du côté de Koulouba et de L’ACI 2000 ou se trouve le ministère des finances à Bamako.

    En attendant le Mali est privé du décaissement des fonds du FMI et de l’Union Européenne avant une décision en septembre 2014.

    La gouvernance du “Baga Baga” n’a pas marché au nord et nous avons été privés de sous de nos principaux bailleurs de fonds.

    C’est le pari perdu d’IBK de ces 11 derniers mois de pouvoir au Mali.

    Wa salam.

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