MINUSMA : Mahamat Saleh Annadif face aux journalistes

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Le Mardi 18 juillet 2017, le représentant spécial du secrétaire général des nations unies au Mali, M. Mahamat Saleh Annadif, était face à la presse. L’occasion était opportune pour mettre au peigne fin toutes les questions brulantes de la nation. Pour la circonstance, M. Saleh était accompagné de son adjoint aux Affaires politiques, M. Koen Davidse, de Mme Mbaranga Gasarabwe, Représentante spéciale adjointe, Coordonnatrice humanitaire et Coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies au Mali, du   Général de Division Jean-Paul Deconinck et du Chef de la composante Police,  le Commissaire Issoufou Yacouba.

 ‘’Cet échange intervient à peu près trois semaines après le renouvellement du mandat de la MINUSMA et à deux ans de la signature de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus’’,précise le patron de la MINUSMA.

Avant d’étayer :’’ Comme vous le savez, il y a eu l’adoption de la résolution 2359 qui annonce la mise en place d’une force conjointe des pays du G5 Sahel. Elle a été saluée par le Conseil de sécurité des Nations Unies et cette force aura également des interactions avec la MINUSMA. Nous avons notre partenaire classique, la force Barkhane qui opère sur le même terrain que nous. Mais, il y a les divers développements dans la situation sécuritaire et communautaire que vous connaissez tous. Donc, il est extrêmement important, à ce niveau, de vous rencontrer pour qu’on puisse répondre à nos préoccupations communes et apporter le plus d’éclaircissements possibles’’.

En réponse aux questions : quelles sont les nouveautés consacrées dans le mandat renouvelé de la MINUSMA, le 29 juin dernier par le Conseil de sécurité. Et quelle est la nature de l’appui de la MINUSMA aux Forces de défense et de sécurité maliennes, tel que prévu dans ce nouveau mandat.  M. Annadif dira qu’à la lecture des deux résolutions, à savoir la 2295 et la 2364, vous constaterez que peu de choses ont changé. Cependant, la résolution 2364 comporte trois éléments nouveaux. Comme je l’ai dit plutôt, il y a un nouvel acteur qui fait son apparition sur la scène avec la volonté des chefs d’Etat de la sous-région des pays du G5 Sahel de mettre en place une force conjointe. C’est un élément souligné pour la première fois dans la nouvelle résolution 2364 qui n’existait pas la précédente (2295).

L’autre élément concerne le processus électoral au Mali. La résolution 2295 ne nous confiait pas ce rôle de bons offices à jouer pour la facilitation du processus électoral, qui nous est donné dans la nouvelle résolution 2364. Le troisième élément n’est pas tout à fait nouveau vu qu’il porte sur le soutien aux Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM). Mais le nouveau mandat réaffirme ce soutien et lui donne un contenu. Je passerai la parole au Commandant de la Force pour vous parler de ce contenu qui nous permet d’apporter un soutien assez substantiel aux FDSM. Nous sommes déjà en train de finaliser un protocole qui va nous lier avec les FDSM. Ce sont donc les trois éléments qui sont entérinés dans le nouveau mandat.

Par rapport au retour de l’autorité malienne à Kidal, le 20 juillet, pendant que le cessez-le-feu est permanemment violé par les groupes armés. Le patron de la MUNISMA précise que le contenu de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation se décline en un certain nombre d’actions à mener pendant la période transitoire qui était fixée à 24 mois, parmi lesquelles le retour de l’administration à Kidal. ‘’Vous le savez tous, il y a eu énormément de retard pour mettre en place ces mesures qui, si vous regardez dans l’Accord, sont adoptées pour restaurer la confiance entre les parties, dont la mise en place des autorités intérimaires avec tout ce qui s’en suit. Si vous vous rappelez les conclusions de la réunion de haut-niveau du Comité de Suivi de l’Accord (CSA), qui a eu lieu le 10 février dernier ici à Bamako, le CSA a encouragé les parties maliennes à discuter entre elles. Donc, depuis un certain temps, il existe un cadre formel entre le gouvernement et les deux mouvements signataires pour discuter des préoccupations et des mesures à prendre. Au niveau du CSA, on est toujours informé et en cas de blocage, le Comité intervient’’, a-t-il dit.

Il poursuivra en disant que, si vous parlez du 20 juillet, c’est parce qu’il y a un chronogramme en discussion entre le gouvernement et les groupes signataires. C’est cette date qui a été indiquée. Entretemps, il y a eu l’affrontement entre la CMA et la Plateforme qui est venu s’introduire dans le jeu et a compliqué un peu la situation. Tout ce que je sais, jusqu’à cet après-midi, les discussions continuent entre le gouvernement et les deux mouvements pour, en premier lieu, faire annoncer un cessez-le-feu formel et cesser les hostilités entre les deux mouvements, et également acter de façon définitive ce chronogramme qui, jusqu’à preuve du contraire, parle du 20 juillet.

A propos del’impasse constatée dans la mise en œuvre de l’Accord de paix, deux ans après sa signature.M. Mahamat Saleh Annadif reconnait, c’est vrai que les attentes sont nombreuses par rapport à l’Accord. ‘’Malheureusement, les deux ans se sont écoulés sans qu’on puisse mettre en œuvre les mesures intérimaires qui étaient censées instaurer la confiance entre les parties signataires. Il y a du retard, nous l’avons signalé. Il y a une lenteur. Mais, je suis de ceux qui disent que, tant que le dialogue existe, je ne pense pas qu’il n’y ait de problèmes qui puissent empêcher d’arriver à quelque chose de positif’’, a-t-il répondu.

Dognoumé Diarra

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