La Mission Onusienne (MINUSMA) est-elle à même d’assurer la sécurité des populations et de leurs biens au Mali?
Le tout dernier rapport de l’ONU sur la situation du Mali en dit long sur la piètre capacité de cette structure à s’acquitter correctement de sa mission dans notre pays.
Dans le document de l’ONU, la Minusma elle-même est passée aux aveux.
Concernant son personnel militaire, (selon le rapport, au 22 décembre 2016), la MINUSMA comptait 10 791 soldats (dont 1,6 % de femmes), soit 81 % de l’effectif autorisé (13 289). Plusieurs capacités essentielles continuent de manquer. Pour la simple raison qu’en janvier ou février 2017, quand les hélicoptères militaires se trouvant actuellement à Gao seront partis, la MINUSMA aura besoin de quatre autres pour arriver au nombre requis de six. Il s‘agit notamment d’une unité d’hélicoptères d’attaque et de transport moyens à Gao, une unité d’hélicoptères d’attaque à Kidal et une unité d’hélicoptères de transport moyens à Tombouctou).
Aussi, la Mission dit avoir toujours besoin d’une compagnie de renseignements, de surveillance et de reconnaissance à Kidal, d’un groupe d’appui aéroportuaire à Gao et Tombouctou, d’une compagnie de forces spéciales à Tombouctou, d’une compagnie de neutralisation des explosifs et munitions à Tombouctou et d’un bataillon spécialisé en convois de combat.
A cela s’ajoutent un manque de 99 véhicules blindés de transports de troupe et le non déploiement du bataillon pour escorter les convois logistiques (actuellement assuré par les unités d’infanteries). Toute chose qui aurait fortement nui à la capacité de la composante militaire de s’acquitter de son mandat.
Par rapport à la composante de la police de la Mission, le rapport indique qu’à la date du 22 décembre, elle comprenait 1 260 personnes, soit 66 % de l’effectif autorisé (1 920), 83 % des policiers hors unités constituées (dont 15 % de femmes) et 62 % des membres d’unités de police constituées (dont 5 % de femmes) étant déployés. A ce niveau aussi, la MINUSMA dit avoir besoin de 59 policiers hors unités constituées, de 20 véhicules blindés de transport de troupes et de 11 véhicules de police blindés individuels, ainsi que de spécialistes de la criminalistique, de la lutte antiterroriste, des engins explosifs improvisés, de la grande criminalité organisée et du trafic de drogues, et des armes légères et de petit calibre.
Soulignons qu’en plus de ces problèmes de ressources humaines et matérielles, la Mission Onusienne déplore du retard dans la construction de camps et sécurisation des itinéraires d’approvisionnement en raison de l’insécurité ambiante et de la lenteur de l’approvisionnement en matériaux de construction. Conséquences, durant la période considérée, la Minusma dénombre 29 atteintes à la sécurité du personnel civil des Nations Unies, 5 morts parmi les soldats de la paix (2 dans la région de Kidal le 3 octobre et 1 dans la région de Mopti le 6 novembre, lors d’attaques; 1 dans un accident de la route, et 1 des suites d’une maladie) et 29 attaques essuyées par des acteurs humanitaires.
Aussi, selon le rapport, des menaces telles que les attaques asymétriques, les actes de terrorisme et la criminalité ont continué de peser sur le personnel, les locaux et les opérations des Nations Unies, mettant en danger leur sécurité. Ce qui l’a d’ailleurs poussé à adapter ses mesures de sécurité à cette situation instable, actualiser ses plans de circonstance et pré-positionner des groupes de sûreté et de sécurité.
Cependant, indique-t-on dans le rapport de l’ONU, les équipes civiles d’évacuation sanitaire secondaire continuent de voir leurs interventions retardées par le manque de moyens et la présence de risques élevés sur le terrain. C’est pour quoi, la MINUSMA aurait toujours besoin d’urgence d’équipes d’évacuation sanitaire aériennes à Mopti et Tessalit, où se trouvent déjà des équipes de recherche et de sauvetage, afin d’atteindre sa zone d’activités en une heure ou moins.
Les priorités de 2017
Parmi ces manques qui constituent une contrainte majeure pour la Minusma à jouer convenablement sa mission, on peut toutefois s’attendre à des bonnes nouvelles courant 2017. Parce que, indique le rapport de l’ONU, non seulement les préparatifs du redéploiement de la force de réaction rapide de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire au sein de la MINUSMA ont continué, mais aussi un détachement précurseur devrait se déployer à Mopti à la mi -février 2017. Mieux encore, au niveau de la police de la Minusma, annonce le rapport, une équipe d’intervention spéciale est en cours de déploiement et des contributions pour les quatre unités de police constituées manquantes, qui se déploieront en janvier et en février 2017 ont été reçues.
Au chapitre de ces bonnes nouvelles, la MINUSMA donne la priorité à la construction d’hébergements en dur pour le personnel militaire déployé au nord et de modules d’hébergement destinés aux unités de police constituées qui seront déployées à Douentza, Goundam et Ménaka est en cours.
Selon (toujours) le document, la mission Onusienne va également agrandir son camp de Mopti pour en faire un camp intégré et y héberger le personnel civil vivant actuellement dans une zone réservée des alentours.
A noter que la construction de la base opérationnelle de Bamako est achevée à 80 %, tandis que celle du camp intégré de Tombouctou est terminée à 70 %. Aussi, la nouvelle plateforme logistique de Gao, construite à 75 %, est entrée en activité et des consultations sont en cours avec les gouvernements concernés pour ouvrir un itinéraire logistique reliant Cotonou (Bénin) à Gao via Niamey.
Signalons que le 15 décembre 2016, le Secrétariat a adopté le nouveau concept stratégique de la MINUSMA, donnant suite à la résolution 2295 (2016), dans laquelle le Conseil de sécurité engage à le garder à l’examen en permanence, la MINUSMA a mis son concept stratégique en conformité avec son nouveau mandat. Le concept révisé énonce trois objectifs interdépendants, à savoir :
Garantir un processus de paix viable, crédible et sans exclusive pour accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix; améliorer la sécurité, notamment en appuyant le redéploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes; atteindre une pleine capacité opérationnelle, y compris en matière de protection et d’appui, afin de pouvoir mener à bien des tâches prioritaires dans des domaines d’importance cruciale.
Djibril Kayentao
La MINUSMA ne veut pas faire son travail car elle est dirigée par la France qui a un autre agenda . On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre . L e France ne peut pas aider socialement les hommes bleus et brimer politiquement et démocratiquement les hommes noirs.
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