Tenue du 8 au 19 novembre dans les 5 cercles de la région de Tombouctou, cette mission d’inspection fût très importante puisqu’elle est la première de cette envergure depuis 10 ans. Conduite par le Directeur national adjoint DNAPES et un Inspecteur du service, des officiers de la SAJP ont accompagné la délégation. Objectif pour la MINUSMA : évaluer la situation judiciaire et pénitentiaire dans les établissements de Goundam, Niafunke, Dire, Gourma-Rharous et bien-sûr de Tombouctou.
Pour ce faire, la mission d’inspection a rencontré les autorités régionales dont le représentant du Gouverneur de la région de Tombouctou et des Préfets avant de s’entretenir avec des acteurs du secteur de la justice, notamment des magistrats, des greffiers, des responsables de l’administration pénitentiaire, dont les régisseurs des maisons d’arrêt visitées. Ces derniers ont unanimement fait part du « besoin pressant de justice » de leurs populations eu égard aux défaillances auxquelles ils sont confrontés au quotidien.
A ce titre, il a été déploré l’arrêt des activités judiciaires à Niafounké et à Gourma-Rharous. Les détenus de ces maisons d’arrêt souffrent par conséquent de la lenteur et/ou de l’absence des procédures judiciaires. Toutefois, à la suite du retour du Juge de paix dans ses fonctions, les activités judiciaires de Dire ont commencé depuis le 12 novembre dernier.
S’agissant de l’ensemble des maisons d’arrêts inspectées, une recommandation à court terme a été envisagée dans le sens de prendre en compte la grande vétusté de ces infrastructures moyennant la mise en œuvre de mesures de réhabilitation, voire, pour la maison d’arrêt à Goundam, la construction d’une nouvelle maison d’arrêt en raison de son état avancé de délabrement. Il convient de souligner que la maison d’arrêt de Tombouctou est parfaitement fonctionnelle et est en cours de réhabilitation. La SAJP recommande à long terme la délocalisation de la maison d’arrêt de Niafounké hors du centre-ville.
Les régisseurs des maisons d’arrêt des 5 cercles ont par ailleurs fait part des obstacles qu’ils rencontrent aux fins d’assurer le bon fonctionnement de leur établissement et de mettre en œuvre des activités de promotion des droits humains en milieu carcéral menées par l’Administration et les partenaires sociaux. Ces dysfonctionnement tiennent notamment à l’abandon de poste de l’ensemble de leur personnel de surveillance, le rôle de gardien étant ainsi assuré par les seuls régisseurs, soutenus parfois par le Directeur Régional et son chef de Division (cas de Tombouctou).
En dépit de l’aide financière et/ou matérielle ponctuellement apportée par les autorités régionales, les maisons d’arrêt souffrent également de l’insuffisance du budget alloué à leur fonctionnement et à l’accueil des détenus.
Autant de problèmes auxquels la collaboration entre l’Etat Malien et la MINUSMA, à travers la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires, tentent d’apporter des solutions durables.