« Le forum de Kidal sera l’aboutissement de plusieurs efforts engagés envers les frères de Kidal », a dit le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, lors de son entretien, dimanche dernier, avec les journalistes de la télévision nationale. Répondant aux questions de la presse, Il a appelé le public à être positif. « Il faut rappeler une chose que les gens ont tendance à oublier : L’Etat est présent dans la région de Kidal. Les Famas sont à Aguel-hoc et à Tessalit », a-t-il fait remarquer. Néanmoins lui rétorquent les journalistes, ils sont cantonnés et le gouverneur n’est pas à Kidal. « Soyons réalistes, » a martelé le ministre de la Réconciliation nationale. C’est à ce titre qu’il a ajouté que la crise a eu des conséquences sur le tissu social, sur l’économie, sur les relations entre les communautés, bref, sur la stabilité de toute la Nation malienne. Sa mission consiste, a-t-il dit, à rétablir cette confiance entre les communautés afin de retrouver la paix, conformément au mandat du président IBK. La réalité, a-t-il soutenu, est que les communautés « sont multiethniques et le Mali est multiethnique. » De ce fait, il a constaté cette volonté des Maliens de renouer le dialogue, parce qu’au départ, ce n’était pas du tout évident, car, il y a avait plusieurs mouvements qui s’étaient prononcés pour le rejet de l’Accord pour la paix. « On parlait plutôt de fédération et d’autonomie », a-t-il signalé. Aujourd’hui, a-t-il fait remarquer : «je suis même content d’entendre que l’opposition veut la mise en œuvre de l’accord. » Pour lui, c’est un succès, car, ils ont trouvé une formule qui vide le contentieux politique. Aussi, il a fait état de la médiation multidimensionnelle, garante de la signature solennelle de l’accord. Sur ce point, il a indiqué : « si vous acceptez de signer, c’est que vous avez accepté l’accord. » Le processus, a-t-il ajouté, a un caractère inclusif, contrairement aux négociations fermées des accords antérieurs, qui ne concernaient que les groupes armés et le gouvernement. Cette fois-ci, a-t-il fait remarquer, la médiation a été élargie et la société civile a été prise en compte. A propos des rencontres intercommunautaires, il a indiqué qu’elles ont permis de libérer la parole de beaucoup de gens, notamment, à Tombouctou et du coup, de faire revenir des réfugiés et d’assurer la fréquentation des marchés. Des communautés à Tombouctou, a-t-il souligné, ont signé une charte locale du vivre en commun. Il a aussi apprécié les festivités culturelles, qui sont, selon lui, les meilleurs vecteurs de réconciliation et de message confraternel. Il a toutefois reconnu des lenteurs dans le processus, surtout dues à l’insécurité résiduelle, mais, a-t-il martelé, il faut être positif, se mettre ensemble pour avancer.
B.D.