Militaires français et maliens verrouillent Sévaré

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Militaires français pendant une mission de sécurisation de l’aéroport de Sévaré, lundi 21 janvier. | photo Le Monde

Le sol sablonneux crisse sous les pas. C’est à peine la sortie de la ville de Sévaré, et déjà la brousse, grandeur nature. Au sud commence le relief montagneux du plateau dogon. A l’opposé, l’enceinte de l’aéroport de Sévaré. Au pied d’un mamelon rocheux, trois tentes lavées par les pluies, abritant une position de l’armée malienne chargée de surveiller l’accès à l’aéroport. Des blindés français, avec leur canon de 90 mm, manœuvrent pour tester les angles de tir.

Les forces de l’opération “Serval” se déploient à Sévaré, ville adjacente de Mopti, où se trouvent des bases militaires, et le principal verrou du sud du Mali que les groupes armés alliés d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ont failli briser, il y a dix jours.

Depuis, l’armée française a effectué des frappes, déclenché une intervention d’urgence au sol avec l’armée malienne. Après avoir organisé le contrôle de Markala, plus au sud, le dispositif français se déploie vers Sévaré, ville doublement cruciale. La région de Mopti est le point le plus étroit du pays, couloir entre le nord, immense aileron de requin qui constitue près des deux tiers du pays (une fois et demie la superficie de la France), et le sud. De plus, Sévaré et son aéroport sont destinés à devenir la plate-forme de la Mission internationale de soutien au Mali. Autant de raisons de protéger la zone.

Si l’ensemble des groupes armés alliés d’Al-Qaida veulent tenter une nouvelle percée vers le sud, Sévaré n’est pas le bon chemin. Le pont de la région, Markala, est également sous contrôle franco-malien. Quant aux bacs, qui permettent le passage du fleuve en plusieurs points, ils ont reçu l’ordre de se tenir en permanence côté sud, afin que l’alerte soit donnée en cas de tentative de passage.

A Sévaré, les militaires français se sont déployés, avec leurs véhicules blindés, près de l’aéroport de la ville. | Le Monde

TACTIQUES DE GUÉRILLA

Reste une manœuvre de contournement par le sud du pays dogon. Un officierfrançais assure qu’un dispositif de renseignement de l’armée malienne devraitdonner, là aussi, l’alerte, en cas d’irruption de colonnes de pick-up, et permettreune opération d’interception. “Hors de question de se faire déborder pour avoir un autre problème dans le dos”, assure ce commandant. Depuis leur intervention enAfghanistan, les militaires français préfèrent éviter de donner leur nom, pour éviter que leurs familles soient l’objet de menaces.

Les quelques centaines de pick-up dont disposaient, lors de leur offensive de janvier, les combattants d’AQMI, d’Ansar Eddine et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) se sont dispersés. Les rebelles semblentreculer vers des zones qu’ils maîtrisent mieux.

Au-delà de Sévaré, ils ont décroché de Konna, puis des environs de Douentza (à 192 km de Mopti), où sont entrées, lundi, les forces maliennes, un groupe de 200 à 300 hommes du colonel Didier Dacko. En route, des accrochages semblent avoireu lieu avec des éléments rebelles embusqués qui tirent sur les convois au RPG (lance-grenades). Les forces maliennes ont aussi trouvé un dispositif grossier, constitué de deux bouteilles de gaz et qui devait exploser au passage de leurs véhicules. Le système n’a pas fonctionné, mais il annonce la couleur pour la suite : les rebelles vont probablement éviter les chocs frontaux pour se concentrer sur des tactiques de guérilla.

L’armée malienne, en progressant au nord avec des éléments des forces spéciales françaises, pousse devant elle des groupes de pick-up qui deviennent les cibles de frappes pour les avions et hélicoptères français. Plusieurs dizaines de véhicules ont déjà été détruits.

TOMBOUCTOU, POINT DE REGROUPEMENT POUR LES DJIHADISTES

Les troupes franco-maliennes au sol s’engagent progressivement dans le vaste nord. Bientôt, les choses sérieuses devraient commencer, à l’abord des villes (Gao et Tombouctou, surtout). Mais dans les zones dont ils prennent le contrôle, les soldats français sont aussi sous la menace d’attentats. Une source militaire française note : “A ce stade, ils nous observent, ils essayent de comprendrecomment on fonctionne, pour voir s’il y a des failles dans le système et enprofiter.”

Lors de l’offensive du début du mois, une seconde concentration de combattants rebelles s’était massée dans la région de Léré, avant de descendre vers Ségou et d’être stoppée à Diabali. Elle est, elle aussi, en recul. Lundi, la presse a été autorisée à entrer dans cette ville après le départ, l’avant-veille, des combattants rebelles. Où se trouvent-ils à présent ? Ils peuvent s’être séparés, une partie prenant la route de la forêt de Wagadou, toute proche, dont la protection naturelle est redoutable et où des éclaireurs de leur camp ont été signalés récemment. Une partie de leur groupe remonte, peut-être, vers la Mauritanie, dans l’idée de tenterune manœuvre de contournement par le désert des forces maliennes et françaises. Enfin, certains se dirigent vers Tombouctou.

Au même moment, cette ville se transforme en point de regroupement pour les combattants rebelles. Plusieurs sources affirment que des “djihadistes” arrivent, en provenance d’autres pays. Parmi eux, il y aurait des spécialistes des engins explosifs improvisés (IED).

Aucune de ces affirmations ne peut être vérifiée. Dans la ville, où les téléphones portables sont coupés, un responsable local joint par téléphone satellitaire affirme que “les bombardements continuent, la nuit”, qu’un réservoir de carburant a été touché, mais que “la police islamique est toujours là”. Chaque camp se prépare pour la suite des opérations. Elles seront dures.

LE MONDE | 22.01.2013 

Par Jean-Philippe Rémy – Sévaré (Mali), envoyé spécial

 

Commentaires via Facebook :

15 COMMENTAIRES

  1. Vos soldats commettent des bavures à Niono et Mopty contre des arabobeberes du mali, et les babus.
    C 1 crime de guerre.
    Salutations.

      • oui j’approuve ,j’ai lu moi aussi le Monde .Et quand on vient pleurnicher sur les morts d’Agel Hoc ,il faut avoir les mains propres de l’autres coté et ne pas faire pareil 😉 😉

    • va te faire foutre quant les bandit avorton qui on tue égorgé les soldat malien ou étais 😈 😈 😈 😈 vous alors on vous extermine jus que au dernier avorton de se vermine 😳 😳 😳 😳 😳 😳

      • 🙄 🙄 🙄 🙄
        Le pape des “chats zyeux rouges” c’est notre ayatollah …
        alkerou , ton interlocuteur , tu le traites plutot d’enculé et toi çà va te soulager …immédiatement .

      • Salut Alkerou.
        Votre niveau de débat est très bas.
        Corrigez votre langue, et votre expression et après je vais vous répondre.
        Pour démentir cette information, allez sur http://www.lemonde.f
        Salutation.

  2. d’aprés le journal Le Monde ,la France enverrait 4 chars Leclerc au Mali 😉 😉 😉 😉 Là c’est prendre un canon pour tuer une mouche ! un 4X4 qui se prend un obus de Leclerc à Mopti ,se retrouve perché en haut de la mosquée de Tombouctou :mrgreen: :mrgreen:

  3. Moi je suis d’accord avec Mr Traoré, HOLLANDE nous a sauve et pas seulement le nord du Mali Mais le Sud car maintenant le religieux qui dit HOLLANDE n’est pas dans le CORAN n’a rien compris, le nom n’a rien a voir avec la religieux. c’est la foie, les MOhamed sont entrain de tue ses frère au nord et les Hollandes sont entrain de les sauve ou est le problème. Notre prophète PSL MOHAMED n’a pas fait comme ça.
    BON VENT a HOLLANDE, son deuxième mandat est déjà acquit.

    • ha oui les africain fond que parle et ct bien décevant une semaine après on les vois pas sur le terrain comme ct des mandien donc il demande a l UE de les finance 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 leur déploiement sur le terrain

  4. bonne chance pour nos soldats maliens et français du courage et au travail pour la fin. merci la france

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