Hier, c’est vers 11 h 30 que Gatia appuyé par des éléments d’une force de résistance locale se sont lancés dans la conquête de la ville de Ménaka. Selon plusieurs habitants que nous avons contactés, il a seulement suffi de quelques coups de fusils pour que les hommes de la coordination abandonnent la ville. Déterminés, les éléments du Gatia n’ont pas hésité à les pourchasser jusque dans leurs derniers retranchements. Dans leurs fuites, certains ont été capturés par le Gatia et s’en suivra une descente en masse de la population de Ménaka dans les rues. Et tous les biens identifiés appartenir à la CMA ont été saccagés. Excédée, la population avait jugé de bruler vifs les éléments de la coordination par le Gatia et qui pendant un bon miment ont perturbé sa quiétude dans la localité. Chose rare, la prise de la ville de Ménaka par le Gatia a été reconnue même par le MNLA, avant de préciser que cela a été possible sans combats. Au regard de la promptitude de l’attaque, les éléments de la CMA n’ont pas pu faire appel à des renforts si il en existe encore.
Pour le moment nous ne disposons d’aucun bilan des pertes en vies humaines mais une certitude, selon un responsable du Gatia, il y a eu des blessés. Ce dernier nous a confirmé que son groupe « compte débarrasser la zone de toutes les forces ennemies ». Pour lui, « les raisons qui ont poussé le Gatia à chasser la coordination des mouvements de l’Azawad s’expliquent par la souffrance que les populations endurent au quotidien dans la ville de Ménaka ». Car, explique-t-il, « la CMA impose de façon insolente sa volonté à une population devenue prisonnière sans sa volonté ». Il faut dire qu’une partie des FAMa sont présentes à Ménaka mais limitées dans leurs mouvements, elles n’ont pas non plus participé à la reprise de la ville. Idem pour les forces onusiennes qui ont joué à la neutralité, selon plusieurs sources.
Alpha Mahamane Cissé
