Dans un communiqué, le gouvernement avait expliqué que, lors des consultations à Alger, la médiation internationale élargie a proposé aux parties deux projets de documents : le premier est intitulé « relevé de conclusions des consultations préparatoires à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, issu du processus d’Alger ». Le second document porte sur les arrangements sécuritaires pour une cessation des hostilités sur le terrain, en vue de créer les meilleures conditions de mise en œuvre de l’Accord.
D’après le relevé des conclusions, les consultations se sont articulées autour de trois axes :1- la mise en place des conditions du parachèvement du processus de signature de l’Accord dans les plus brefs délais et la clarification de la méthodologie et des modalités de mise en œuvre de l’Accord ; 2- la réaffirmation par les parties au processus d’Alger de leurs engagements en faveur d’une cessation des hostilités ; 3- l‘examen des préparatifs engagés pour la mise sur pied du Comité de suivi de l’Accord et pour la tenue, dans les meilleurs délais fixés par l’Accord, de la première réunion de ce Comité. Il convient de signaler, aussi, en 8ème point du document : « la nécessité du respect par les parties concernées des engagements antérieurs en matière de cessation des hostilités. » Bien entendu, la plateforme du 14 juin 2014 n’a pas signé ces deux documents. En effet, elle estime que la médiation avait déclaré que la négociation était terminée depuis le 1er mars dernier et que de nouvelles signatures consistaient à ajouter de nouveaux éléments à l’Accord signé le 15 mai dernier. Ces évènements tendent à confirmer une certaine opinion selon laquelle la signature du 15 mai est un jeu de dupes. C’est ce que dit, dans une interview du journal Libération, le Français Pierre Boiley, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest : « Il y a eu quelques avancées avec tout un jeu politique autour du rôle de la CMA – Coordination des mouvements de l’Azawad [les groupes touaregs indépendantistes, ndlr] – qui a paraphé mais n’est pas venue signer. Pour la CMA, il s’agit de dire aujourd’hui : nous sommes toujours dans la boucle et on va continuer à négocier. Une grande partie de leur base considère que ces avancées dans le cadre de l’accord sont clairement insuffisantes. Le but de la CMA est donc de rouvrir des rounds de négociation, ce que refuse complètement Bamako officiellement. Mais on voit toutefois que certaines discussions recommencent tout doucement. Reste que la grande cérémonie du 15 mai à Bamako, en présence de la médiation internationale et de l’Europe, est apparue en fait aux yeux des gens, et même des observateurs, comme une vaste fumisterie. Cette cérémonie mettait en scène un camp, celui du pouvoir, qui semblait content de signer… avec lui-même. Mais pas de véritables belligérants qui ont signé. Il y avait ainsi quelque chose d’assez absurde dans cette cérémonie. En fait, il reste un bout de papier qui pourrait servir de base si jamais il y avait, un jour, de bonnes volontés tentées de se manifester… » Pourtant, la Coordination des mouvements de l’AZAWAD pense que ces documents s’insèrent dans une continuité du processus de paix. La CMA, jugeant que ces documents sont une avancée par rapport à leurs revendications, est donc prête à signer l’Accord pour la paix, le 20 juin prochain. En fait, la CMA espère que la question de Ménaka soit vite réglée et que la MINUSMA puisse y déloger la plateforme. Le prétexte avancé est la violation du cessez-le-feu, comme le sous entend le point 8 du relevé des conclusions : « la nécessité du respect par les parties concernées des engagements antérieurs en matière de cessation des hostilités. » Pour Chiaka Aboudou Touré, Représentant spécial de la Commission de la CEDEAO à Bamako, ces deux documents sont une garantie pour l’application de l’Accord. Il a toutefois signalé la question de Ménaka qui doit, selon la CEDEAO, être réglée en faisant sortir de Ménaka « et le MNLA et le GATIA. » la solution pour lui, consiste dans un premier temps, à faire intervenir les troupes des Nations unies pour occuper Ménaka et ensuite d’y faire entrer les forces de défense et de sécurité du Mali. On se rend bien évidemment compte que la question de Ménaka, aux yeux de la CMA, est considérée comme un préalable et une condition nécessaire pour la signature de l’Accord, le 20 juin prochain.
B.D.
Un homme d’honneur s’il dit: ” je fais ça ou je ne fais pas ça”; s’il ne le fait pas, ou s’il le fait, il doit purement et simplement démissionner. Pensez-y. 😈 😈 😈
Il n est pas convainquant ibk
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