Médiation crise malienne : Exit Blaise Compaoré

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Le président burkinabè Blaise Compaoré, le 11 novembre 2012 à Abuja  © AFP
Le président burkinabè Blaise Compaoré, le 11 novembre 2012 à Abuja
© AFP

Lors de l’audience présidentielle à lui accordée par le président du Faso, Blaise Compaoré, hier dimanche à Kosyam, le représentant spécial adjoint de la mission onusienne au Mali, le Pr Abdoulaye  Bathily, semblait vouloir faire remarquer aux journalistes que le fait que la volonté du Mali et de la communauté internationale est de se tourner vers l’Algérie pour la résolution de la crise entre l’Etat malien et les groupes armés au nord ne signifiait nullement que l’on lâchait le Burkina Faso. «L’Algérie étant bien un voisin du Mali, elle peut tout aussi bien aider à la recherche de solutions», a-t-il ajouté, malicieux. De la provoc’ ? Non, le Sénégalais est bien dans son rôle. Quand on est nommé à ce genre de poste, il est nécessaire d’user de la langue de bois, en somme, d’être un peu diplomate sur les bords, sinon le risque est grand de se brûler les ailes.

 

 

Mais les faits sont là, têtus, et le désaveu n’est pas loin. Visiblement le Mali ne voit plus d’un bon œil la poursuite de la médiation du président Compaoré. Il en est de même du côté international avec les Nations unies. Samedi et dimanche derniers, le chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Kéita, était l’hôte de Bouteflika. Officiellement il était question de visite de travail. Pour beaucoup cependant, pas besoin de boule de cristal pour savoir qu’il séjournait au pays de Boumédiene pour relancer les pourparlers avec les mouvements rebelles de son pays. En un mot comme en mille, Bamako se rapproche d’Alger, avec ce risque que le divorce soit bientôt consommé avec Ouagadougou. Une situation qui donnerait plus de relief à la position du Bamako officiel, qui ne cachait pas ses suspicions à l’égard du Burkina, qualifié de complaisant vis-à-vis des rebelles, notamment le MNLA. D’aucuns se souviennent de l’ire d’IBK quand le président burkinabè avait eu ce propos : «La question de l’Azawad doit être réglée avant l’élection législative»«Au Mali, l’Azawad n’existe pas !» a été la réplique cinglante du locataire du palais de Koulouba, ulcéré. Un autre argument, inavouable, qui se susurrait est que ce serait plus valorisant de traiter avec le grand voisin qu’est l’Algérie plutôt que d’avoir affaire à cet alter-ego qu’est le «petit» Burkina.

 

 

Le hic est que même les mouvements rebelles semblent désormais vouloir tourner le dos à celui qui leur offre gîte et couvert jusque-là ; même si, aux dernières nouvelles, une aile d’un important groupe de Touaregs armés du nord du Mali vient de dénoncer la plateforme récemment signée à Alger par des responsables de mouvements armés de la région demandant à Alger de prendre la main dans la médiation de la crise dans le nord du Mali. Ingrat, va ! Aujourd’hui, les masques sont tombés. Comment le principal concerné qu’est Blaise Compaoré va-t-il finalement accueillir la nouvelle ? Notre souhait serait qu’il ne la prenne pas à mal. A quelque chose, malheur est bonne ? Disons plutôt qu’à quelque chose, Algérie est bon. Par ces temps qui courent, notre pays aura certainement besoin à l’interne des talents de négociateur de son président. Et seront tout pantois beaucoup de ses compatriotes qui se plaignaient de le voir chaque fois jouer au pompier dans d’autres contrées, en ignorant royalement les flammèches naissantes par-ci par-là au Pays des hommes intègres. Ils pourraient alors s’écrier avec joie en se tapant la poitrine : «Maintenant, nous avons notre président à nous».

 

Issa K. Barry

Source: lobservateur.bf  / 19 Janvier 2014

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5 COMMENTAIRES

  1. Touche pas à la stabilité légendaire du Burkina Fasso qui n’est dûe qu’à la culture du pays.
    Monsieur le Président Blaise Compaoré doit s’abstenir de toute manipulation de la constitution pour permettre l’évolution démocratique du pays.
    Après 10 ans d’exercice du pouvoir il faut désormais se battre pour une bonne retraite et non un le maintien.
    Nous soutenons nos frères et sœurs du Burkina pour l’émergence démocratique,la stabilité et le développement.
    Vivement la fin du règne de Blaise Compaoré au terme de son mandat en 2015!
    Vive la ré naissance africaine!

  2. … 😀 😀 😀

    “Au Mali, l’Azawad n’existe pas”… Et VLAN ! dans sa gueule ! 😀

    On avait pourtant averti Blaise… “si tu veux détruire le Mali… prends toi autrement”… ces gens là te porteront la malédiction ! 🙁

    Sentant que les burkinabés veulent chasser Blaise du pouvoir… nos apatrides frappent à la porte de l’Algérie… 🙁

    Caduc… caduc… et encore caduc ! 😀 😀 😀

  3. Les accords de Ouagadougou doivent être la base de toutes discutions.
    A Alger il faut tout simplement voir comment mettre en œuvre cet accord. Comme a dit ministre malien des affaires étrangères, tous ceux qui se reconnaitront maliens viendront à la table de négociation.

  4. Espérons que cette fois sera la bonne!!!!! Mais Grand Dieu pourquoi le Mali ne peut pas prendre la responsabilité de résoudre cette crise a l’interne?????

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