Medhi Ag Almoubarack, porte-parole du Gatia pour la cellule Europe : “Les accords doivent permettre à l’Etat d’avoir le monopole, comme avant, dans les régions du nord”

Au retour des pourparlers d’Alger du porte-parole du Groupe d’Autodéfense Touareg Imaghad et Alliés (Gatia), M. Medhi Ag Almoubareck, nous l’avons rencontré. Il nous a fait le point des positions du Gatia. En fait, Medhi Ag Almoubareck était le président d’Akal Ohar, un mouvement d’autodéfense. Ce mouvement s’est récemment fondu dans le Groupe d’Autodéfense Touaregs Imghad et Alliés (Gatia). Ainsi, à la suite d’une assemblée extraordinaire des membres de Gatia, le 27 novembre 2014 sous la présidence de Fadah Ag Almahmoud, secrétaire général du Gatia, Medhi Ag Almoubareck a été désigné porte-parole pour la cellule Europe.

En sa qualité de porte-parole du Gatia pour la cellule Europe, Medhi Ag Almoubareck estime qu’aujourd’hui il faut que l’État reconnaisse un peu les différentes milices qui se créent, puisque du fait de l’absence de l’administration au nord du pays les gens sont obligés de se prendre en main pour assurer leur sécurité et celle de leurs biens. Il affirme que présentement toute la population du nord est victime des pillages et des exactions des groupes armés, notamment le Mouvement National de la Libération de l’Azawad (Mnla) et de ses alliés, et que cette population se reconnaît dans le groupe d’autodéfense Gatia.

Medhi Ag Almoubareck qualifie Gatia de “force extraordinaire sur le terrain qui a pris des zones comme Doroh, N’Tilit et d’autres localités”. Il affirme que dans plusieurs localités leur groupe est très bien organisé, assure la sécurité et évite les vols et les viols. “Chaque fois qu’il y a des vols des biens, des bétails, des enlèvements d’enfants et autres choses, on intervient pour essayer de clamer les jeux. Nous travaillons aussi dans le cadre du processus de réconciliation entre les gens. Il n’y a pas mal de combattants qui étaient partis pendant les évènements chauds. Finalement, ils ont compris qu’ils ont été enrôlés avec des idées fausses par des bandits armés dont je ne veux pas citer les noms, c’est pourquoi ils reviennent au sein du Gatia. Dans cette dynamique, il faut jouer un rôle de réconciliation entre les gens, parce qu’on est obligé de vivre ensemble. Pour vivre ensemble, il faut que Gatia joue ce rôle de réconciliation”, a t il précisé.

Le nouveau porte-parole de Gatia assure que les gens qui ont fait du mal en tant que représentants de l’État auront à faire avec l’État, et ceux qui ont fait du mal à la population auront des comptes à rendre à la population. Et, cela est très important. “On joue pour la paix et la sécurité dans les différentes communautés. Il y a beaucoup de groupes qui nous ont rejoint. Mais si des fautifs sont ciblés, ils répondront de leurs actes. On joue au temps “T” qu’il faut régler des choses. Aujourd’hui, il faut jouer en fonction du temps. Le temps tourne et on ne sait pas ce qui va se passer dans les jours à venir. Donc il faut qu’on mette les moyens nécessaires pour essayer de stabiliser les jeunes qui sont gérés par nous-mêmes. Car il ne faut pas que les bandits armés reviennent dans les zones libérées. Si les accords donnent satisfaction à tout le monde, permettent aux groupes armés de déposer les armes, et permettent à l’État d’avoir le monopole comme avant dans les régions du nord, on est pret à disparaitre. Mais si les signataires ne respectent pas ces accords nous serons toujours là”, nous a confié Medhi Ag Almoubareck.

Aujourd’hui, conseille Medhi Ag Almoubareck, l’État doit amener les groupes armés du Mnla, du Haut Coneil de l’Unité de l’Azawad (Hcua) et autres à la raison et coopérer avec les mouvements du Gatia et les autres mouvements qui oeuvrent pour la paix et la sécurité. Selon lui, il ne faut jamais laisser un mouvement sur la route, car tous ces groupes doivent être représentatifs de la paix, sinon il n’y aura pas de paix.

Tougouna A. TRAORÉ

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