Massacres d’Aguelhok : A la tribune de la 19ème session du Conseil des Droits de l’Homme, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Maharafa TRAORE, demande un soutien de la communauté internationale

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Au Mali, la gestion efficace de la crise au nord est au cœur des priorités nationales. Le 28 février 2012, à la tribune de la 19ème session du conseil des Droits de l’Homme, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Maharafa Traoré a demandé un soutien de la communauté internationale pour rétablir la sécurité dans le nord du Mali, terreau fertile des narcotrafiquants qui revendiquent avec des armes une certaine libération de l’Azawad.
Lisez l’intégralité de son discours

 

Mr Maharafa Traoré

Madame la Présidente,
Madame le Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,
En prenant la parole devant cette auguste assemblée, permettez-moi à l’entame de mon propos de vous transmettre les chaleureuses salutations de son Excellence Monsieur Amadou Toumani TOURE, Président de la République du Mali et de l’ensemble du Peuple malien.
Je voudrais vous dire également combien je suis honoré par l’occasion qui m’est ainsi offerte de m’adresser à vous au cours de la présente session qui se tient à un moment où mon Pays le Mali traverse des moments difficiles.
Comme vous le savez, le Mali a fait depuis 1991 le choix de la démocratie comme mode de gestion des affaires publiques.
De cette date à nos jours, des actes majeurs ont été posés dans le sens du renforcement et de la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit.
Sous cet angle, on peut citer l’instauration du multipartisme, l’organisation d’élections libres et transparentes, l’émergence d’une société civile responsable, la liberté de la presse et la reforme de l’administration territoriale par la mise en œuvre de la décentralisation permettant aux populations locales de gérer leurs propres affaires elles-mêmes.
A cet égard, comment ne pas rappeler que le Mali a constamment privilégié le règlement pacifique des conflits intercommunautaires à travers des modes traditionnels de gestion fondés sur le dialogue, la concertation, la concorde et la tolérance.
En dépit de tous les efforts consentis par le Gouvernement en vue de promouvoir le développement économique et social du pays, on assiste et de façon récurrente à des rebellions armées dans la partie septentrionale.
A ce sujet, il est bon de souligner que les régions nord du Mali sont constituées de plusieurs communautés dont, entre autres les Soninké, les Sonrhaï, les Arabes, les Touaregs, les Peulhs, les Bozos, les Dogons, les Bambaras qui, depuis I’aube des temps, cohabitent en parfaite harmonie.
C’est pourquoi, nous sommes parvenus comme en 1992 et en 2006, grâce aux valeurs de paix et de tolérance de notre peuple, à faire remplacer Ie langage des armes par celui du dialogue constructif, fondé sur Ie désir de vivre ensemble, dans Ie respect des différences.
Mesdames et Messieurs,
L’Etat malien a signé plusieurs Accords avec les mouvements rebelles et mis en œuvre des programmes de développement dont l’exécution de certains est encore en cours.
II s’agit, entre autres :
du Pacte national signé en avril 1992 ;
de l’Accord d’Alger pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la région de Kidal, signé en juillet 2006 ;
de la mise en œuvre du Programme Décennal de Développement des Régions Nord (PDDRN) ;
de la création d’un Fonds spécial d’investissements et de développement du nord Mali ;
du Programme Spécial pour la Paix, la Sécurité et Ie Développement des Régions du Nord Mali (PSPSDN), effectif depuis 2010 sous l’autorité directe du Président de la République.
C’est le lieu de rappeler qu’en mars 1996, grâce au consensus national, l’Etat malien et les mouvements rebelles ont organisé à Tombouctou, la cérémonie de la Flamme de la Paix, initiative majeure saluée par les Nations-Unies et qui a fait école depuis, à travers le monde. Cette initiative a consacré la fin officielle de la rébellion de 1990 et I’intégration de plusieurs milliers d’ex-combattants rebelles dans les corps militaires, paramilitaires, ainsi que dans différents corps de I’administration.
Mesdames et Messieurs,
En plus des actions que je viens de citer, il faut souligner que déjà en 2006, Ie Président de la République a proposé à ses Pairs de la bande sahelo-saharienne, I ‘organisation d’une Conférence sur la Paix, la Sécurité et Ie Développement dans Ie but de promouvoir une approche concertée de la lutte contre I’insécurité de façon générale dans cette région.
A la faveur de cette proposition du Président de la République, certaines rencontres importantes ont pu se tenir au plan régional, notamment :
la réunion des Ministres des Affaires étrangères d’Alger du 16 mars 2010 relative au terrorisme et à la sécurité au Sahel ;
la réunion ministérielle sur la Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transnationale, organisée tenue à Bamako le 20 mai 2011 qui a regroupé les représentants des « Pays du Champ » à savoir l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger.
Comme vous pouvez le constater, le Gouvernement de la République du Mali a, dans sa démarche toujours privilégié et de manière constante la négociation, le dialogue et la recherche de solutions durables aux problèmes de sécurité et de développement des régions nord du pays.
Hélas ! C’est dans la poursuite de ces efforts que depuis Ie 17 janvier 2012, notre pays le Mali fait I’objet d’agressions armées dans toute sa partie nord de la part de groupes armés non étatiques.
La jonction entre ces groupes et des combattants d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) rompus à toutes sortes de trafics dont ceux de la drogue, des armes et de la traite des personnes a permis à des rebelles se réclamant d’un mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) de lancer une série d’attaques sanglantes, de pillages et de destructions de biens.
Le MNLA a lancé une première attaque contre la ville de Ménaka, le 17 janvier 2012.
C’est à cette occasion que l’opinion nationale et internationale a entendu parler de l’existence dudit Mouvement.
Le 18 janvier 2012 ce mouvement a lancé une autre attaque, cette fois-ci contre Ie camp militaire d’Aguel’hoc.
Le Mardi 24 janvier 2012, il lançait un nouvel assaut qui fit tomber le camp militaire d’Aguel’hoc.
Les soldats de l’armée malienne désarmés ont été poursuivis, arrêtés, les mains liées au dos et froidement exécutés au mépris des dispositions des Conventions de Genève relatives au droit international humanitaire.
Après ces attaques barbares et meurtrières de la localité d’Aguel’hoc, le Président de la République du Mali a instruit la mise en place d’une Commission Spéciale d’Enquête en vue de mener les investigations nécessaires à la manifestation de la vérité sur les cas d’atteintes à la vie, à l’intégrité physique des personnes et aux biens.
Cette commission a pu recueillir des témoignages auprès des rescapés militaires et civils et des preuves soutenues par des images qui attestent de par le mode opératoire inédit dans l’histoire des rebellions au Mali, que ces exécutions sommaires portent la signature de AQMI.
Mesdames et Messieurs,
Ces actes de terrorisme, de crimes de guerre et d’atteintes à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat ne doivent pas rester impunis.
Ces graves violations des droits de l’homme nous interpellent tous individuellement et collectivement.
Des poursuites judiciaires seront engagées, le moment venu contre les auteurs de ces crimes conformément aux procédures judiciaires en vigueur au niveau National et éventuellement au niveau International
A ce propos, permettez-moi de remercier très sincèrement au nom de mon pays le Secrétaire Général des Nations Unies pour sa prise de position claire et sans équivoque face à la situation que nous vivons dans la partie nord de notre pays.
Au demeurant, cette situation est porteuse de menaces de tous genres qui dépassent le cadre du Mali et sont susceptibles d’affecter la paix, la sécurité et le développement, gages de stabilité de l’ensemble de la région sahelo-saharienne.
Pour sa part, le Gouvernement de la République du Mali demeure fermement attaché à la préservation de son unité et de son intégrité territoriale dans le respect de ses obligations internationales en matière de droit de l’homme.
Mesdames et Messieurs,
II nous parait difficile à comprendre qu’au moment où notre pays est cité en exemple pour ses avancées en matière de démocratie et de bonne gouvernance, des individus animés par les intentions les plus malsaines puissent se livrer à des actes criminels contre leur propre pays ?
C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, le Gouvernement de la République du Mali sollicite de la Communauté Internationale, une condamnation ferme des crimes commis par le Mouvement dit de Libération de l’Azawad et AQMI et demande un soutien pour assurer le rétablissement de la paix, de la sécurité et le développement de l’ensemble de ses régions.
Je vous remercie de votre aimable attention !

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1 commentaire

  1. D’une part,Maharafa, heuresement qu’il s’agit d’une question nationale. sinon je ne savais que tu connais la justice. prcke toi, en tant que ministre de la justice et garde des sceaux, en complicité avec certain de nos magistrats et “hommes forts” traine des innonçants dans la prison sous un mensonge.
    D’autre part, l’idée de crier SOS pour ce probleme, à mon avis personnel, ne resolvera rien. Le mali est un grand pays et possède de braves fils capable de defendre son integrité territoriale. C’est seulement le systeme qui ne fonctionne pas. Le president a trop minimisé le probleme et je dirai meme negligé.
    La 1ere erreur a été l’acceptation des pro-Kaddhafistes et ces mercenaires de s’installer chez avec leurs armes et munitions. ATT (A Tè Ten)n’a pas un esprit militaire. Il serait bien à la tete dune association humanitaire à but non lucratif. Lorsque la lagociation ne resoud pas de tel probleme, il faut mater avec une solution militaire tres intensive. ATT prend tes responsabilites pour instaurer la paix dans le nord.

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