Marche à Gao : le ministre Idrissa Maïga désavoué

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Depuis plus d’une semaine, la région de Gao focalise toutes les attentions tant au plan national qu’international, non pas parce qu’elle a réussi le pari de la paix, mais paradoxalement parce qu’une marche pacifique pour dire Non à la mise en place des Autorités intérimaires dans cette zone s’est rapidement transformée en bain de sang, par la faute des forces de sécurité. Depuis lors, les langues se délient pour incriminer le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, Idrissa Maïga.

Trois morts et 42 blessés dont 35 par balles, c’est le bilan macabre des affrontements qui ont opposé le 12 juillet dernier les populations de Gao aux forces de maintien du désordre –pardon- d’ordre. Alors que ces populations marchaient pour marquer leur protestation contre la mise en place annoncée des Autorités intérimaires dans leur région, elles ont été accueillies par des coups de feu. Qui sont les commanditaires de ces actes crapuleux et à quelles fins les ont-ils commis, alors que le pays tente difficilement de s’engager dans un processus de paix durable à travers la mise en œuvre de l’accord d’Alger ?

À Gao tout comme dans les bureaux feutrés et dans les grins, c’est l’indignation totale et les commentaires vont bon train. Dans la Cité des Askia, on soutient que ce ne sont pas les militaires qui ont tiré sur la foule, puisque ceux-ci étaient dans leur garnison. La faute incomberait à certains policiers détachés pour maintenir l’ordre.

D’aucuns soutiennent qu’il s’agirait d’une récupération politique orchestrée, dès l’annonce de cette marche et que le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales ne serait pas blanc comme neige dans cette histoire. En effet, selon nos sources, l’homme serait très mal aimé à Gao, sa ville natale, et tenterait de rallier la jeunesse à sa cause. Toute chose à laquelle elle n’entend pas adhérer. Sinon comment comprendre qu’une marche pacifique de la jeunesse puisse se transformer en drame ? Sous d’autres cieux, c’est le ministre en charge de l’Administration territoriale et des Collectivités locales qui devrait rendre le tablier, puisque le goulot d’étranglement porte sur les Autorités intérimaires.

En tout cas, cette marche de la jeunesse de Gao, même matée dans le sang, est saluée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. À commencer par le maire de Gao, Sadou Diallo, qui était en mission hors du pays au moment de ces douloureux événements. «Je soutiens et soutiendrai cette jeunesse jusqu’à la fin de mes jours… Je ne peux pas laisser cette jeunesse. Si j’étais à Gao, j’allais marcher avec elle, parce que c’est un droit constitutionnel…», avait-il lancé lors d’une conférence de presse tenue le 16 juillet 2016 à la Maison de la presse.

À Bamako, la jeunesse a marché le 14 juillet pour soutenir celle de Gao. Un élan de solidarité qui ne dit pas son nom. Mais, là encore, il y avait une sale odeur de récupération politique. Alors que le mouvement «Trop, c’est trop» s’est spontanément organisé sur les réseaux sociaux pour après décider d’une marche de soutien à la jeunesse de Gao à la Maison des jeunes, les larrons du Conseil national de la jeunesse du Mali (Cnj-Mali) voulaient s’accaparer de la paternité de cette marche dont les initiateurs avaient même été sommés d’abandonner ce projet. Il a fallu de peu pour que les «gros bras» du Cnj en viennent aux mains avec les organisateurs de ladite marche. Qui est derrière cette manigance ? La question reste posée.

En attendant, le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités territoriales, Idrissa Maïga, devrait travailler à soigner son image devant le peuple malien en général, et devant la jeunesse de Gao, en particulier.

Bruno E. LOMA 

«Plus jamais, vous ne devriez laisser les choses se faire sans vous au Mali»

«À mon avis le problème ne se situe pas au niveau de la compréhension de l’Accord de paix mais il est plutôt méthodologique. L’approche devrait être assez participative et impliquer toutes les populations du pays (toutes les régions du pays) dès le début.

Compte tenu de l’ampleur, de la gravité et aussi du caractère multidimensionnel du conflit armé qui secoue le pays depuis des décennies, les termes de l’Accord devraient faire l’objet de vives concertations locales, régionales et nationales. Chacun devrait se retrouver dans cet accord de Kayes à Kidal. Le conflit n’est pas «le conflit du nord» comme certains se plaisent à l’appeler, c’est le conflit du Mali tout court. Pour aussi donner force à l’Accord, il devrait faire l’objet de débats à l’Assemblée Nationale avant sa signature et son adaptation.

Je pense qu’il sera très difficile d’assurer une acceptation et voire même une appropriation d’un texte parachuté d’Alger. J’ose dire sans même me tromper que nombreux sont les intellectuels maliens qui ne savent rien du contenu de l’accord encore moins le Malien lambda. Pour dire que l’autorité malienne doit revoir la stratégie.

Par ailleurs, je salue le courage et la bravoure de la jeunesse dynamique, révolutionnaire et exemplaire de Gao qui ne courbera l’échine devant personne quand il s’agit de défendre l’intérêt national. Aux familles des victimes (martyrs), je présente mes condoléances les plus attristes ! Mais ils sont morts pour une cause noble et pour la nation ! Que leur âme repose en paix !

À la jeunesse de Tombouctou, Bamako et du Mali en général, mes félicitations ! Vous avez réussi votre démonstration de force, mais il reste beaucoup à faire. Plus jamais, vous ne devriez laisser les choses se faire sans vous au Mali. Courage !

Assoumane MAIGA

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2 COMMENTAIRES

  1. Monsieur Le Journaleux
    Pour donner des leçons et faire avaler vos balivernes, commencer par apprendre le rôle de chaque Ministre dans l’architecture gouvernementale.
    En quoi le Ministre de l’Administration est responsable de la mise en place des ces autorités intérimaires?
    Dans ce gouvernement, tu as un ministère en charge de la décentralisation et des réformes de l’Etat qui est chargé de ces questions.

    Et tu parles de la tuerie des jeunes de Gao, sache que ni la police, la gendarmerie, la garde Nationale encore moins les militaires ne relèvent de son département.

    Un journaliste même aussi médiocre de ton espèce devrait chercher un terrain .d’attaque!!!!

    Bien à vous

  2. monsieur le journaliste mettez vous a jour les autorites interimaires relevent plutot du Ministere de la Decentralisation et des reformes de l'etat Monsieur Idrissa est Ministre de l'administration Territoriale ok merci de nous donner la bonne et vrai information

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