Personne ne savait Mara capable d’une telle intrépidité, jusqu’à aller défier le tigre assoiffé de sang dans son antre. Il l’a dit, il l’a fait le samedi 17 mai 2014, prenant avec nous le monde à témoin. C’est en héros que les Maliens unis l’ont accueilli à son retour à Bamako , une manière pour eux de reconnaitre, de saluer et remercier ce fils prodigue et ses ministres qui ont risqué bravement leur vie, en nous montrant le chemin de l’honneur et du courage. Il faut bien par ces temps qui courent où ces valeurs sont à l’encan, où des âmes déboussolées par la peur et le doute sont prêtes à céder Kidal à la France par l’intermédiaire des apatrides du Mnla, associés et complices d’ici et d’ailleurs.
Cela ne nous étonne guère de ce jeune homme bien né, nourri aux humanités comme aux valeurs cardinales du terroir. Mara est un homme politique new look, tête de file de la relève générationnelle. Il ne s’embarrasse pas de vains calculs politiciens, des rumeurs et du qu’en dira-t-on qu’affectionnent des esprits frileux. Quant il s’agit du Mali, il est tout de suite debout, près à relever le défi impossible pour les esprits sectaires ou défaitistes. Ils sont combien ces politiciens aux noirs desseins, de l’un ou l’autre bord, qui espéraient secrètement son retour sans gloire de Kidal, chassé comme un malpropre, à l’exemple de son prédécesseur Tatam Ly. Personne ne doute plus qu’il soit un homme d’action, un vrai, qui a le flair d’agir où il faut et quant il le faut. Ce qui n’évacue pas l’intelligence liée au fait raisonné. Combien de Maliens se souviennent de son voyage de président de Yélèma dans les zones occupées par les groupes armés au temps de l’invasion jihadistes ? C’était un voyage plein de risques, mais un voyage nécessaire pour comprendre et dialoguer qui l’a amené de Bamako, dans la région de Mopti jusqu’à Gao, le bastion de la rébellion à l’époque.
Le MNLA et les autres groupes armés rebelles auraient pu tirer grand bénéfice de cette visite qui devait permettre la décrispation et de renouer le dialogue. Ce devait être un accueil fraternel entre un visiteur et son hôte, dans la grande tradition de l’hospitalité malienne. Au Mali, c’est un principe sacré que celui de l’hospitalité, surtout vis-à-vis d’une délégation de la Primature dirigée par le chef de gouvernement en personne, disposé au dialogue et à la compréhension mutuelle. Mais les rebelles touaregs ne respectent pas le sacré qu’ils ne possèdent pas dans la profondeur de leur moi, de leur être dévoyé par les razzias, les rapines, les massacres, les viols au détriment de populations innocentes et désarmées. A force, ils ont oublié le sens de l’Humain. Tout ce qui fait qu’un homme devient un homme, un être social et socialisant, cultivant des valeurs universelles de civilisation.
A Kidal, les loups sont sortis du bois en meute assoiffée de sang. Chez ces prédateurs il n’ya pas de valeur de civilisation qui compte, sauf l’instinct grégaire et la chasse. Pour le Mnla, les représentants du pouvoir et tout homme qui n’entre pas dans leur logique est une proie à traquer jusqu’à la mort.
Le Premier Ministre Mara voulait en visitant Kidal, faire bouger le glacis de l’inimitié, de la méfiance, de l’incompréhension et du refus que symbolisent la ville et ses les rebelles armés qui les séparent de l’Etat malien dont il était le représentant en mission. Ce devait être un premier pas plein d’espoir qui devait permettre de jalonner et de baliser le chemin de la paix et de la réconciliation nationale. Mais les gens du Mnla n’ont vu en lui que le retour du Mali en terre de Kidal et en tant que tel chargé de sens et de symboles contraires à leurs visées funestes. Il fallait donc lui faire peur et l’humilier pour qu’il rebrousse chemin en catimini. Tous leurs calculs ont été faussés et se sont retournés contre eux. Le premier ministre Moussa Mara les a défiés sur leur propre terrain en tenant une séance de travail au Gouvernorat sous les bombes et en passant la nuit à Kidal. Une manière de dire : « Venez me chercher si vous l’osez ». Ce qui a galvanisé les éléments de notre armée qui s’est dressée avec détermination, avec un moral de fer pour faire face aux agresseurs. Le bilan d’une trentaine de mort au détriment du Mnla et des jihadistes tapis dans leur sillage n’est que provisoire. Du côté de l’armée malienne il ya eu 8 morts. En outre le Mlna a assassiné six officiels maliens, 2 préfets, 2 sous préfets, un administrateur civil et 3 civils tous au gouvernorat de Kidal. En vue de l’assaut final pour libérer la trentaine de fonctionnaire faits prisonniers, détruire leurs bastions et les pourchasser jusqu’au dernier dans leurs retranchements dans les montagnes, les renforts sont en route vers Kidal précédés par une force spéciale que le Mnla et les jihadistes redoutent comme la mort.
Mais comme toujours, les rebelles touaregs après avoir commis leur crime, veulent des intercesseurs, un cessez le feu pour dialoguer. Ils n’ont rien trouvé de mieux que Serval et la Minusma décriées par l’opinion nationale, dont ils veulent se servir comme d’une force tampon pour arrêter l’armée malienne dans son victorieux raid final. Les Maliens toutes composantes réunies, ne l’entendront pas de cette oreille.
Désormais, après de tels actes de guerre du Mnla, le peuple commande au président Ibrahim Boubacar Keita, qu’il a élu par une large majorité principalement pour libérer le Nord et à son régime de crever définitivement l’abcès, en envoyant le mouvement rebelle et acolytes en Enfer avec Lucifer, la seule place qui leur convienne.
Oumar Coulibaly