A l’issue de sa visite de 48 heures dans notre pays, le Premier ministre français, Manuel Valls, s’est prononcé sur la récurrente menace terroriste qui est en train de mettre à mal les efforts du Mali et des partenaires pour le retour de la paix et la sécurité.
Au deuxième jour de sa visite, Manuel Valls s’est rendu dans la capitale des Askia où est stationnée la force française Barkhane. Face à ses soldats, parlant de la lutte anti-terroriste, il dira: «Nous sommes en guerre contre un ennemi global». Le Premier ministre français pense que c‘est une guerre à mener dans la durée. Cela pourrait prendre des années voire, dit-il, une affaire d‘une génération. S’agissant d’Iyad Ag Ghali, le chef du groupe Ansar Dine qui sème la terreur et la désolation dans cette partie du pays, l’entourage du Premier ministre français est catégorique: «Iyad Ag Ghali est un ennemi de la paix, c’est la cible numéro 2 de l’opération Barkhane juste derrière Mokhtar Belmokhtar ». Donc, on ne pourrait négocier avec lui, car 9 mois après sa signature, l’Accord d’Alger commence enfin à être mis en œuvre avec le début du processus de cantonnement des groupes armés du Nord du Mali. Pour la France, si demain on négocie avec les djihadistes, ceux qui ont signé il y a 9 mois se sentiront trahis et la liste des frustrées se rallongera.
Pour sa part, le Premier ministre français, au terme de cette visite au Mali, qui dit connaître le président malien depuis de longues années, estime qu’Ibrahim Boubacar Keïta est sincère dans sa volonté de faire la paix avec les groupes armés du Nord du Mali. Pour lui, le processus de réconciliation est en train de s’accélérer.
Manuel Valls pense aussi que malgré les deux attentats de l’an dernier à Bamako, la menace djihadiste recule globalement au Mali. Et dans un an, en janvier 2017, il est sûr que le pays pourra accueillir le prochain sommet Afrique-France. Quatre ans après l’opération Serval, ce sera un « magnifique symbole », dit-il.
A la veille de cette visite à Gao, il a eu un entretien avec le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, avec qui il a échangé sur des questions relatives à la défense, la sécurité et le développement économique.
A l’issue de cet entretien avec le chef de l’Etat, le Premier ministre français a indiqué face à la presse que la France a la volonté de poursuivre son engagement dans la lutte contre le terrorisme au Mali. «La lutte contre le terrorisme, contre la violence, c’est un combat commun que nous menons avec le Mali depuis trois ans. Il y a un résultat qu’il faut saluer car la démocratie est aujourd’hui de nouveau au Mali et la réconciliation est en marche. C’est cela qui me paraît important. Mais nous devons faire le point de tout ce qui pourrait être amélioré pour gagner en efficacité contre ces groupes terroristes qui cherchent à frapper les valeurs communes que nous partageons avec le Mali», peut-on lire sur le communiqué final.
Sur la question relative au retour de l’armée malienne à Kidal, le Premier ministre français a répondu: «le Mali est un pays pleinement souverain. Ses forces combattent courageusement le terrorisme. Elles ont notre soutien. On aura l’occasion d’évoquer ce sujet avec le président Kéita après avoir rencontré la communauté française». Par rapport à la question du développement, Manuel Valls a indiqué que le Mali est sur le bon chemin.
Harber MAIGA