Une manifestation a regroupé des dizaines de femmes pour dénoncer le comité de gestion de la ville de Kidal, dans le nord-est du Mali, accusé de détourner l’aide humanitaire internationale, a rapporté, hier, le Sahelien.com.
Ce comité est formé par des membres issus des deux principaux mouvements politico-armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad : le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Le MNLA et le HCUA bénéficient, depuis, du soutien de la mission onusienne au Mali (Minusma) et assurent la gestion de Kidal depuis mai 2014, après le retrait de l’administration locale, à la suite des affrontements armés qui avaient opposé les membres de la CMA aux troupes de l’armée malienne et aux mouvements pro-Bamako. “Les associations protestent contre la méthode par laquelle la commission de gestion de la ville s’occupe de la région. Concernant la commission humanitaire, par exemple, beaucoup de dons destinés à la population ont été détournés par des personnes pour en faire leurs biens”, a rapporté le journal en ligne, citant des habitants de la ville, majoritairement occupée par les Ifoghas, la tribu targuie la plus influente de la région de Kidal. “Nous n’avons pas de problème avec les ONG qui nous viennent en aide, ce ne sont pas des ONG maliennes. Nous sommes contre les associations locales qui marginalisent nos droits. Si on doit changer un bureau, cela doit faire l’objet d’un consensus”, a dénoncé un membre d’une association pour la défense des droits des femmes maliennes, a rapporté encore la même source. S’estimant marginalisées, les femmes sont également sorties dans la rue pour exiger d’être associées dans la gestion de la ville, en attendant le retour de l’autorité de l’État malien et de la stabilité dans la région, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation auquel la CMA a adhéré, elle aussi, le 20 juin dernier, à l’issue d’un long processus de discussion à Alger, sous l’égide de l’ONU.
Les habitants de Kidal protestent contre le comité de gestion de la ville
Ce lundi 03 août 2015, à Kidal, des manifestants ont battu le pavé à l’appel de plusieurs associations pour dénoncer la gestion du comité en charge de la ville.
« Les associations protestent contre la méthode par laquelle la commission de gestion de la ville s’occupe de la région. Concernant la commission humanitaire par exemple, beaucoup de dons destinés à la population ont été détournés par des personnes pour en faire leurs biens » indique Iknane Ag Hamed Ahmed, un habitant à Sahelien.com
Les femmes demandent également à être impliquées dans la gestion de la ville. « Nous n’avons pas de problème avec les ONG qui nous viennent en aide, ce ne sont pas des ONG maliennes.Nous sommes contre les associations locales qui marginalisent nos droits. Si on doit changer un bureau, cela doit faire l’objet d’un consensus », souligne Zeina Walet.
Depuis le retrait de l’administration de la région suite aux événements de mai 2014, la gestion de la ville de Kidal est assurée par la Coordination des mouvements de l’Azawad regroupant le MNLA et le HCUA.
La Coordination bénéficie du soutien de la mission onusienne (MINUSMA) et des ONG en matière d’électricité, l’eau, la santé.
Les forages fonctionnent grâce à l’appui du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui prend en charge le carburant, le traitement de l’eau et l’entretien des générateurs.
Pour ce qui concerne l’électricité qui est disponible de 18 heures à 23 heures, la MINUSMA fournit du carburant 18 jours par mois et le comité de gestion eau et électricité de la CMA, prend en charge 12 jours.
Source : L’Intélligent