Manifestation contre les groupes armés à Gao : Les populations du nord s’impatientent et l’armée s’occupe ailleurs

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Au moins vingt  personnes ont été blessées lundi dernier lors des manifestations des populations de Gao contre  les groupes ramés qui occupent les régions nord du pays depuis trois mois. Cette première manifestation est un signal fort pour le pouvoir central de Bamako et son armée, notamment le capitaine Sanogo et le Cnrdre.
Le soulèvement a pris corps en milieu de journée dans le deuxième quartier de Gao avant de prendre de l’ampleur dans l’après-midi. Il s’est poursuivi lundi soir, d’après divers témoins, qui ont parlé de centaines d’habitants protestant notamment contre l’interdiction faite à des jeunes par les groupes armés de jouer au football ou de regarder la télévision et surtout aux femmes de ne pas faire le marché.
C’est la première manifestation de colère de la population depuis que, le 31 mars, cette cité est tombée sous le contrôle de divers groupes armés, dont le Mouvement national de libération de l’Azawad (rébellion touareg), Ansar Dine (islamiste) et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Selon plusieurs témoins, pour casser toute velléité de manifestation, des hommes d’Ansar Dine et du Mnla tiraient en l’air. Des tirs de sommation. Mais une source hospitalière a affirmé avoir reçu cinq blessés, dont un par balle. «Ce sont tous des civils. L’un d’entre eux a été blessé par une balle perdue, les autres sont tombés en courant pour fuir dans un quartier l’avancée des groupes armés qui tiraient en l’air”, a expliqué la source sur une radio internationale, sans plus de détails.
Selon des témoins, dans un des quartiers, des manifestants ont arraché les drapeaux d’Ansar Dine et du Mnla et ont hissé à la place le drapeau national malien. «Les femmes, les enfants, les jeunes… tout le monde est dehors et demande le départ de groupes armés. Nous n’avons plus peur. Trop, c’est trop. Il est temps de mettre fin à la comédie. Si le gouvernement et son armée sont incapables de  libérer le nord, nous allons prendre notre responsabilité», a affirmé un commerçant joint par téléphone.
D’après un élu municipal ayant requis l’anonymat, les habitants ont été excédés par le fait que le dimanche dernier, des hommes armés ont empêché des jeunes de jouer au football, et ils ont également cassé une télévision que regardaient des jeunes. C’est ça qui a sonné le tocsin de la révolte contre ces occupants qui deviennent de plus en plus encombrants.
Il se raconte aussi que les groupes armés ont tenté sans succès de s’approcher des tombeaux des fondateurs de la ville. Les civils ont organisé une ceinture de protection autour des tombeaux des Askia pour les empêcher d’y accéder.
Le maire de Gao, Sadou Diallo, qui se trouve à Bamako, a indiqué avoir parlé avec des témoins qui lui ont raconté la manifestation en cours, et s’est dit inquiet pour la population. «Ce qui se passe est grave. Les islamistes risquent de tuer les gens », a dit M. Diallo, appelant au retrait de la cité des hommes armés, qu’il qualifie de criminels et d’assassins.
Notons que ces groupes armés sont accusés par diverses sources de violations des droits de l’Homme – l’Ong Human Rights Watch ayant parlé de crimes de guerre, évoquant des viols, des pillages et l’enrôlement d’enfants soldats, dans son dernier rapport accablant contre le Mnla, Aqmi et Ansar Dîne.
Rappelons qu’ils ont profité du renversement du régime du président ATT par des militaires, le 22 mars, pour accélérer leur offensive déclenchée mi-janvier. C’est ainsi qu’en trois jours, du 30 mars au 1er avril, ils ont pris le contrôle de Kidal, Gao et Tombouctou.
Malgré ce signal fort de la population de Gao, la libération du nord semble être une seconde priorité au profit de la  situation de blocage politique sur les modalités de la transition : 40 jours d’intérim selon le délai constitutionnel, douze mois suggérés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) mais rejetés par les putschistes qui restent ubiquistes sur la scène politique. La principale mission des organes de transition sera de trouver une solution à la crise dans le Nord, où les islamistes occupent désormais une position dominante. Mais peut-on dire encore à ceux qui voient leurs femmes et sœurs violées, leurs biens pillés, leur liberté confisquée : «Silence et souffrez encore un peu, on règle d’abord des questions de pouvoir à Bamako » ?
Nouhoum DICKO

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1 commentaire

  1. « Debout sur les remparts, nous sommes resolus de mourrir, pour l’Afrique et pour toi Mali…… »
    LOGES, NOURRIS, BLANCHIS SOIGNES ET ARMES AVEC NOS MAIGRES RESSOURCES, ceux qui ONT prete ce serment ont fuit la bataille. Qui sechera nos larmes?

    POPULATION DU NORD ET DU SUD, NOTRE SORT EST ENTRE NOS MAINS.

    « Peut-on laisser ses ses attributs (t..es. ti..cu..les) dans la machoire du caiman et continuer a pecher du poisson? ».
    Je pense que tout homme sense penserait d’abord a « liberer ses attributs » avant toute chose.

    EH BIEN B.R.D.L DE M.R.D. LIBERONS D’ABORD LE NORD. NOTREATTRIBUT, C’EST LE NORD, NOTRE DIGNITE, C’EST LE NORD ET NOTRE HONNEUR, C’EST LE NORD!!!!

    Nous aurons tout le temps de venir nous quereller pour pouvoir. Il ne va pas fuir, il serait toujours la.

    AUTANT IL EST *****URGENT**** POUR LES POPULATIONS DU NORD DE COMMENCER LA *****RESISTANCE(les militaires du CNRD+E ont abdique)****** CONTRE AQMI ET LES AUTRES CAFARDS, AUTANT IL EST IMPERIEUX QU’A BAMAKO , KATI ET « AU SUD », ON ENTAME LA **** »DESOBEISSANCE CIVILE »***** JUSQU’AU JOUR OU LA JUNTE NOUS LAISSERAIT RESPIRER.

    Tant que la population dans les villes (Bamako, Kati, Segou Sikasso ect…) ne fait pas pression sur les politiques et les militaires, CEUX-CI NE VONT PAS BOUGER.

    IL EST TEMPS QUE LA CEDEAO COMMENCE LES BOMBARDEMENTS AERIENS. IL NE FAUT PAS « DONNER AUX ANSAR DIENS, INDEPENDANTISTES DOMINES, AQMIENS ET AUTRES CAFARDS DE SE FECONDER INVITRO’LEMENT » ET DE S’INSTALLER.

    « HONTE AUX MILITAIRES QUI SE CACHENT A BAMAKO, KATI, KOULIKORO… ALORS QUE LES 2/3 DE LEUR PAYS SONT OCCUPES. A BAS LE MILITAIRES

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