Depuis que, sur proposition de la France, le nom de l’honorable Mohamed OuldMatali s’est incompréhensiblement retrouvé sur une liste de sanctions de l’Organisation des nations unies (ONU) pour entrave à l’application de l’Accord de paix, les communautés du nord ont brandi les muscles contre cette injustice. Très remontées, les populations de Gao et de Bourem ont battu le pavé, la semaine dernière, pour exprimer leur soutien total et massif à ce député et leader communautaire qui s’est toujours battu inlassablement pour l’unification et la paix au Mali.
« Face à une loi ou une décision injuste, nul est obligé d’obéir ». Tel est le sentiment qui animait les populations du nord en général et celles de Gao et Bourem en particulier, lesquelles ont organisé une grande marche contre la décision injuste de la sanction de l’ONU à l’encontre du député RPM de Bourem, l’honorable Matali. C’est d’abord la cité des Askia (Gao) qui a donné le top départ d’une gigantesque riposte contre les agissements de la France, soutenue aveuglement par l’ONU, ce jeudi 18 juillet 2019.
Dès le matin, c’est une foule compacte qui a pris d’assaut la place de l’indépendance de la ville. Très remontées, les manifestants ont prouvé à l’opinion nationale et internationale que l’honorable Mohamed OuldMatali est victime de son choix pour le Mali. Sur les pancartes qu’ils brandissaient tout au long de la marche, on pouvait lire: «L’honorable Matali est un pacifiste qui nous a soutenus tout au long de la crise. Nous disons non à cette injustice !!! » ; « OuldMatali a passé toute sa vie à lutter pour la paix et la réconciliation entre toutes les communautés du nord. Il est une solution et non un problème à la paix. Nous disons non à cette injustice flagrante de l’ONU !!! » ; « Nous exigeons une réparation immédiate et sans conditions !!! » ; « Honorable Matali, vous êtes un homme engagé pour la paix ; ne craignez rien. Vous avez notre soutien total et massif. Nous sommes très engagés et déterminés dernière vous dans ce combat contre l’injustice » …
Prenant la parole, le porte-parole des manifestants a été on peut plus clair : « Nous ne comprenons rien à cette décision injuste. Si Mohamed OuldMatali doit être sanctionné, c’est toutes les communautés confondues qui doivent être sanctionnées, car il n’a fait qu’exécuter leur volonté ». Avant de rappeler : « le projet de découpage proposé par le gouvernement du Mali et qui est à la base des sanctions de OuldMatali ne respecte aucune logique et ne faisait que mettre les communautés dos à dos. C’est pourquoi, lors d’une réunion tenue chez le président du cadre de concertation de Gao, Ali BadiMaïga, tous les participants ont rejeté le projet en question. C’est donc incompréhensible pour les populations de Gao que seul le nom de Mohamed OuldMatali soit cité, alors qu’il n’était pas d’ailleurs présent lors de la réunion. Cette sanction passe très mal ».
Bourem en l’ébullition pour soutenir son député
Après Gao, les populations de Bourem ont fait également une démonstration de force le samedi 20 juillet 2019. Toutes les communautés sans exception aucune ont fait bloc derrière leur élu. Très excédé contre la sanction de leur élu, chaque manifestant cherchait à cracher ses vérités. « Quand bien même il soit un leader communautaire, Matali est l’un des arabes les plus proches de toutes les communautés de la région ; qui se bat de jour comme de nuit pour la paix dans notre région et sur l’ensemble du territoire du Mali. Il est accusé à tort. Et nous n’allons en aucun cas accepter cette injustice », indique Alhassane Idrissa. Mohamed Ag Mohamedi d’enfoncer le clou: « Leader communautaire, responsable politique, Mohamed OuldMatali, a fait de la paix et de l’unité nationale son cheval de bataille. C’est à cause de son attachement à ces idéaux qu’on lui a accordé notre confiance en l’élisant député. Nous n’allons aucunement accepter que la France et l’ONU jettent de l’opprobre sur ce patriote engagé pour la paix ».
Même son de cloche pour Ahmed Idrissa: « De sa circonscription à l’Assemblée nationale, partout au Mali et dans le monde, l’Honorable OuldMatali respire la paix, s’active au quotidien à la recherche de la cohésion et de l’unité nationale et du vivre ensemble. Nous ne laisserons personne salir ce grand baobab pacifiste ». « L’honorable Matali a travaillé d’arrache-pied à la résolution de la crise. Cet homme a travaillé nuit et jour à nous unir quand la crise battait son plein. Il est une solution à la paix et non un problème ; mon Dieu que cette décision est totalement injuste »…
Unanimement, les manifestants s’interrogent comment un homme aussi pacifiste peut-il être une entrave à l’application de la paix. « Comment diantre l’honorable Matali qui s’est toujours battu corps et âme pour la résolution définitive de la crise dans la partie septentrionale malienne et pour recoudre le tissu social peut être un obstacle à la mise à application de l’Accord ? La France a-t-elle consulté les communautés et les parties prenantes du processus de la mise en œuvre de l’Accord avant de soumettre les noms au Conseil de sécurité de l’ONU pour des sanctions», s’interrogent-ils. Avant de poursuivre : « Au lieu de sanctionner les gens qui brûlent et cassent les emblèmes du Mali, c’est ceux qui portent les emblèmes qu’on sanctionne. Nous avons compris que tout ce qui ne fait pas l’affaire de la France est contre la paix au Mali. Si on doit vraiment sanctionner des gens, les noms ne manquent pas. ». Et les manifestants de regretter « le silence coupable, incompréhensible et intriguant du gouvernement. »
Très engagés et déterminés à ne plus jamais accepter que leurs leaders se fassent humilier à tort et à travers pour des intérêts inavoués d’une communauté ou d’un groupe de personnes, les populations du nord n’entendent pas se laisser intimider par des gens qui en réalité ne connaissent même pas les réalités historiques, ni géographiques de leurs régions et de leurs populations. Ils n’entendent cependant pas se limitent à cette manif. Ils projettent d’autres actions de soutien à l’Honorable Matali jusqu’à la réparation de l’injustice de la France et de l’ONU à son l’encontre.
A.Touré