Mali, visages d’une France en guerre

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Grand comme deux fois la France, le Mali connaît, depuis son indépendance en 1960, un problème de cohabitation entre ses ethnies. Le nord du pays compte de nombreux Touaregs, peuple historiquement nomade, s’exprimant en langue berbère, tandis qu’au sud, les Bambaras, sédentaires, sont majoritaires et détiennent l’essentiel du pouvoir.

2012, année noire

En juillet 2011, le Soudan du Sud, chrétien et animiste, obtient son indépendance et se détache de la République du Soudan, majoritairement musulmane. La naissance de ce nouvel État, immédiatement reconnu par la communauté internationale, démontre que les frontières africaines ne sont plus immuables. Certains Touaregs du Nord Mali estiment alors le contexte politique régional favorable à leurs revendications. En octobre, ils fondent le Mouvement de libération de l’Azawad (MNLA) et réclament le droit à l’autodétermination. Un autre mouvement touareg est créé dans la foulée : Ansar Dine. Appartenant à la mouvance salafiste, ce dernier vient grossir les rangs des groupes islamistes déjà présents sur zone. Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) affectionnent particulièrement les caches que constituent les montagnes reculées de l’Adrar des Ifoghas, au nord de Kidal.

L’intervention internationale en Libye, en mars 2011, pousse certains Touaregs et islamistes à fuir le pays et se réfugier au Nord Mali, emportant avec eux armes et matériel. En janvier 2012, tout ce petit monde ou presque s’allie pour lancer une offensive commune depuis les montagnes du Nord vers les villes de Gao, Tombouctou et Kidal. Les groupes ont pourtant des objectifs divergents : Ansar Dine veut instaurer la charia (loi islamique) au Mali et prendre le contrôle du Nord, zone névralgique pour les trafics de drogues, tandis que le MNLA cherche l’indépendance. Cette dernière est proclamée le 6 avril 2012. L’alliance des groupes est de courte durée : les Touaregs du MNLA, laïques, sont rapidement évincés du contrôle des villes par les islamistes. On pouvait faire des kilomètres sans voir personne. «Une grande partie de la population a alors pris la fuite vers Bamako, la capitale au sud, ou les pays voisins», témoigne Alhousseini Alhadji, journaliste radio basé à Tombouctou. «On pouvait faire des kilomètres sans voir personne, les villes étaient désertes, l’activité morte. Une grande partie de l’économie de Tombouctou était liée au tourisme, l’artisanat par exemple. Tout cela s’est effondré avec l’arrivée des jihadistes.» Les médias relaient les exactions commises : un couple non marié est flagellé en juin 2012 à Tombouctou, deux jeunes amants sont lapidés à Aguelhok le 29 juillet 2012. La destruction des mausolées saints marque les esprits. Au-delà des hommes, les groupes islamistes s’en prennent au patrimoine de l’humanité. La communauté internationale craint les dangers que représente l’implantation de groupes islamistes armés au Nord Mali. Elle cherche alors une solution africaine, via la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en vain. Les groupes sont soupçonnés de se préparer à fondre sur Bamako. Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, ils attaquent la ville de Konna, bien plus au sud que leurs positions précédentes. Dans les heures qui suivent, le président malien sollicite une aide militaire de la France. L’opération Serval –du nom d’un petit félin d’Afrique– est déclenchée le 11 janvier 2013.

Les ennemis de la France

Pourquoi la France se mobilise-t-elle ? Le pays est certes une ancienne colonie, mais il n’est ni un allié international historique, ni un partenaire économique d’importance. Ce n’est que notre 83e client au rang mondial, et la France est son 3e fournisseur, derrière le Sénégal et la Chine. Il n’abrite ni gaz, ni pétrole. Ce qui suscite l’intérêt de la France pour le Mali, au point de rentrer en guerre pour défendre son territoire et la légitimé de son État, c’est sa position géographique. À proximité des mines d’uranium exploitées par Areva au Niger –qui seront d’ailleurs protégées par les forces spéciales françaises durant Serval– ; au croisement surtout du sud libyen, sud algérien et nord mauritanien où un vivier de groupes islamistes s’est fortement et durablement implanté.

 La France est notre ennemi numéro un

Au premier rang de ces groupes, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Apparue en 2007, la mouvance est issue du GSPC, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat, lui-même né du GIA, Groupe islamique armé, responsable des attentats de 1995 en France. AQMI a beau être implanté au Sahel, c’est la France qu’elle vise en priorité. Dans son discours annonçant la création du groupe, son chef Abdelmalek Droukdel, s’est ainsi montré très clair : «La France est notre ennemi numéro un, l’ennemi de notre religion et de notre communauté.» La France ne tarde effectivement pas à être visée. Les prises d’otages contre ses ressortissants se multiplient : Pierre Camatte au Mali en février 2010, Michel Germaneau au Niger en avril 2010, cinq employés d’Areva au Niger en septembre 2010, Antoine de Léocourt et Vincent Delory à Niamey en janvier 2011… Les issues sont parfois dramatiques. En réaction, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), chargée de veiller aux intérêts français en dehors de son territoire, multiplie les actions sur le territoire, y compris directes. Ce que révèle Jean-Christophe Notin dans son livre La guerre de la France au Mali : «Depuis trois ans [de 2009 à 2012, NDLR], en coopération avec les services régionaux, le service a contribué à la “neutralisation” de près de quatre-vingts jihadistes : soit ils ont été arrêtés, soit ils ont été purement et simplement éliminés.» En entrant en guerre au Mali, la France a l’opportunité de poursuivre cette mission. Cela fait clairement partie de l’objectif des troupes envoyées au sol. Jean-Christophe Notin cite ainsi l’amiral Guillaud, chef d’état-major des armées, qui évoque la position de François Hollande : «Ses ordres ont été très clairs (…) En un, ‘stoppez l’ennemi”. En deux, “aidez le gouvernement malien à reconquérir le pays. En trois, “détruisez les terroristes”. Ce sont ses mots exacts.» Des propos similaires sont cités dans un autre livre, celui de Vincent Nouzille, intitulé Les tueurs de la République : «Un général qui a suivi de près les préparatifs explique : “les états-majors ont reçu l’ordre de tuer, avec des règles d’engagement offensif qui vont bien au-delà de la légitime défense : toute personne suspecte mettant le pied dans les zones interdites pouvait être visée.”»

Un défi logistique et militaire

Serval mobilise sur le sol malien jusqu’à 4 500 soldats à la mi-2013, douze avions de combat, cinq ravitailleurs, une quinzaine d’hélicoptères de combat et une dizaine de gros porteurs pour le transport d’hommes et de matériel. Épaulée par des contingents africains d’une quinzaine de pays, notamment 2 400 Tchadiens, la France déploie toutes ses armées : terre, mer, air. Le défi logistique pour cette guerre de mouvement est sans précédent. Entre Dakar, port de débarquement au Sénégal et Tessalit, base arrière dans le Nord Mali, les militaires ont dû effectuer 3 193 kilomètres en 11 jours, sous des températures proches de 45°C. L’acheminement du carburant suppose l’installation de «stations essence» en plein désert, alors que les conditions climatiques mettent à rude épreuve le matériel français : un moteur d’hélicoptère s’use par exemple dix fois plus vite que dans un climat tempéré, à cause de la chaleur et la poussière. Le Nord Mali est reconquis en trois mois. L’armée française a détruit 160 bâtiments et dépôts logistiques, 120 véhicules appartenant aux groupes terroristes, 220 tonnes de munitions, plusieurs centaines d’armement et une vingtaine de tonnes de nitrates d’ammonium. Difficile d’évaluer le nombre de victimes chez les terroristes. Certains médias évoquent le chiffre de 900 terroristes tués. Malgré le décès de 9 soldats, Serval est saluée pour son efficacité. Les Français l’ont soutenue à 75% et les Maliens accueillent les soldats comme des libérateurs. Le général Barrera évoque des témoignages de gratitude : «Nous voyons une famille assise dans la ruelle autour d’une lumière : «Vive la France ! Merci la France !”»  Ce que confirme Fabien Offner, journaliste ayant couvert l’opération Serval pour Libération et France24 entre autres : «François Hollande, l’armée française et plus généralement les Français du Mali ont dans un premier temps été accueillis en héros. Aujourd’hui Damien Boiteux [le pilote français mort le premier jour de l’intervention, NDLR] a sa statue à Konna et a donné son nom au marché de Gao. C’était une vraie reconnaissance, sincère et profonde.»

 Le Mali n’est qu’un morceau du puzzle sahélien

Serval a paré à une urgence : la potentielle prise de pouvoir des jihadistes au Mali et l’établissement d’un État islamiste en plein cœur de l’Afrique. L’opération est officiellement clôturée par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le 31 juillet 2014. La question des groupes terroristes au Nord Mali n’est pas close pour autant. Philippe Hugon, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), la résume ainsi : «Le problème malien n’est pas uniquement malien, il est régional. La vraie question, c’est celle de l’expansion du jihadisme en zone sahélienne, renforcée par celle de Daech en Syrie et en Irak.» Les groupes terroristes ont été repoussés aux frontières, mais pas éradiqués pour autant. Fabien Offner partage cette analyse : «Il fait peu de doutes que, sans l’intervention française, les différents groupes jihadistes auraient été chez eux dans le Nord du Mali pour de longues années. En cela il me semble difficile, même aujourd’hui, de condamner cette intervention. Mais le fait est qu’actuellement la situation est catastrophique dans les régions nord du pays. Si le Mali était une île, l’intervention française aurait été parfaite. Or le Mali est un pays faible entouré par des pays faibles qui sont les cibles les plus faciles des terroristes. Le Mali n’est qu’un des morceaux du puzzle sahélien.»

La France est toujours en guerre

Consciente de cet enjeu, la France lance le 1er août 2014 l’opération Barkhane, en partenariat avec le «G5 Sahel», composé du Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. La zone d’action est étendue : la France peut désormais intervenir sur ces cinq territoires (voir carte). Quant à l’objectif, il n’est plus d’assurer la reconquête du territoire malien mais se résume en une phrase : «lutter contre la menace terroriste». Qu’on ne s’y trompe pas : la France est bien en guerre au Sahel. D’abord, car elle y mobilise quasiment autant de soldats que lors du déploiement en Afghanistan : «Plus de 3 000 militaires –volume susceptible d’évoluer, entre 3 000 et 3 500 militaires– sont déployés dans le cadre de l’opération Barkhane. À titre de comparaison, 4 000 militaires français étaient présents en Afghanistan au plus fort des opérations», précise le dossier de presse consacré au premier anniversaire de Barkhane, document vers lequel l’État-major des armées nous renvoie en déclinant une demande d’interview. Les moyens débloqués sont également conséquents : une vingtaine d’hélicoptères, 200 véhicules de logistique, 6 avions de chasse, 3 drones et une dizaine d’avions de transport. Ensuite, car la France y traque ses propres ennemis. En mai 2015, quatre terroristes sont tués dont Abdelikrim le Touareg, qui avait revendiqué l’assassinat des deux journalistes de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal le 2 novembre 2013. À l’annonce de sa mort, Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères a déclaré : «La France a la mémoire longue.» Plus récemment, en juillet 2015, les forces spéciales françaises ont annoncé la mort d’Ali Ag Wadossene, organisateur présumé de l’enlèvement du français Serge Lazarevic en 2010. Au total, l’État-major des armées évalue au 1er juillet 2015 à 125 le nombre de terroristes «mis hors de combat lors des affrontements qui les ont opposés à la force, dont 65 ont été capturés et transférés aux forces partenaires.» Des combats qui ne se font pas sans pertes pour la France. Deux soldats ont perdu la vie dans le cadre de Barkhane. Bien qu’agissant avec les États du Sahel, la France dispose d’une large autonomie sur leur territoire. «Dans le cadre du partenariat, la force Barkhane a la capacité de mener en permanence et de façon simultanée des opérations dans toute sa zone d’action, qui s’étend sur les cinq pays du G5 Sahel. Les militaires français alternent les opérations planifiées, préparées de longue date avec les armées partenaires, et les opérations d’opportunité, conduites de façon plus réactive sur la base de renseignements immédiats», précise l’armée dans sa communication officielle. Le partenariat avec le G5 Sahel légitime, pour la France, une présence militaire durable sur la zone. Compte tenu du contexte régional, le retrait des troupes n’est de toute façon pas d’actualité.

Au Nord Mali, l’attente

Deux ans et demi après l’intervention française, les indicateurs sont loin d’être au vert. La question de la justice et de la réconciliation nationale n’a pas encore été évoquée. «Dans le Nord Mali, les populations aspirent à la tranquillité mais pour que tout revienne à la normale, elles ont besoin de justice», explique Kassim Traoré, journaliste à Radio Kledu. «Des exactions ont été commises, les gens ne peuvent pas se remettre à vivre comme si rien ne s’était passé.» Les populations cohabitent parfois avec leurs bourreaux de la veille, parmi lesquels des volontaires mais aussi des engagés par nécessité. «Comme l’économie était au point mort, beaucoup de gens ont rejoint les jihadistes non pas par conviction, mais pour survivre», confirme Alhousseini Alhadji, le journaliste basé à Tombouctou. «Ils ont quitté les groupes depuis, mais maintenant c’est difficile pour la population de les réintégrer. Je connais des gens qui sont de Tombouctou mais qui y vivent désormais cachés, par peur des représailles. Aujourd’hui, la situation de la ville s’est stabilisée. L’économie a repris. Mais les alentours ne sont pas sûrs : sur la route qui mène à Goundam par exemple, il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait une attaque. Or, c’est un des axes principaux de la région.»

 Le problème est qu’il est difficile de dissocier les terroristes de la population civile

Politiquement, un accord a bien été signé entre toutes les parties belligérantes le 20 juin dernier. Pour autant, «ce texte ne prévoit ni autonomie, ni fédéralisme, simplement une libre administration des collectivités locales. Aucun statut particulier n’est reconnu à ce que les groupes de la coordination appellent l’Azawad», rappelle le député François Loncle dans son compte-rendu de déplacement au Niger, au Burkina Faso et au Mali de mars 2015. Aujourd’hui les Touaregs apparaissent également divisés entre le MNLA et d’autres groupes d’autodéfense. Bien évidemment, les groupes jihadistes ne sont pas signataires de cet accord. Ils ont entre-temps réinvesti la zone du Nord et se sont même développés au Sud et à l’Est du pays, jusqu’ici plutôt préservés. Des attentats ont lieu régulièrement, comme les 27 et 28 juin derniers à Nara puis à Fakola, à la frontière ivoirienne. «Les groupes armés sont revenus sur le terrain et des attentats ont lieu, pas que dans la région du Nord», souligne Kassim Traoré. «Le Sud et les villes proches de Bamako comme Mopti sont touchées également. Le problème est qu’il est difficile de dissocier les terroristes de la population civile. Ils se sont rasés la barbe, ils ressemblent à n’importe qui. Tant qu’ils ne bougent pas ou n’attaquent pas, il est difficile de les localiser.»  La MINUSMA, force de l’ONU, chargée du maintien de la paix dans le Nord, est régulièrement la cible d’attaque et a perdu beaucoup de casques bleus : 42 membres tués et 166 gravement blessés depuis juillet 2013. Son mandat a d’ailleurs été prolongé d’une année, jusqu’au 30 juin 2016. Philippe Hugon tempère : «Attention, le Mali n’est pas non plus à feu et à sang. L’essentiel de l’économie fonctionne. Bien entendu, il peut y avoir des attentats à Bamako. Mais comme à Paris, finalement.»

Le risque d’enlisement

Cette crise n’est pas uniquement celle du Sahel, mais est liée à toute la géopolitique de l’Afrique et du Moyen-Orient. «Ce sont les causes du terrorisme, de l’idéologie qu’il faut traiter : les jeunes n’ont aucune perspective, il n’y a pas de transition démographique au Mali… La solution militaire, sans accompagnement social et économique ne servira à rien», poursuit Philippe Hugon. «Barkhane empêche l’expansion du terrorisme, le contient, mais ne le supprime pas. Dans ces conditions, il est clair que la France est au Sahel pour très très longtemps.»

Difficile d’imaginer les soldats français régler le problème du jihadisme à eux tout seuls. D’autant qu’ils risquent bientôt d’être pris dans un double mouvement : plus leur présence dure et plus un sentiment anti-français se développe. «Les populations se posent des questions sur cette présence française qui n’empêche pas les attaques ; elles soupçonnent ces forces de vouloir pérenniser cette instabilité, d’autant qu’un accord de défense a été signé avec la France», précise Maïmouna Coulibaly, journaliste basée à Bamako. «Pour beaucoup, la France a un agenda caché au sujet du Mali, d’autres l’accusent de commencer déjà à exploiter les ressources au Nord.» Une méfiance qui peut se muer en agressivité. «Lorsque les soldats français sont arrivés à Bamako, les journalistes français étaient bien accueillis, je faisais des photos dans les rues avec des policiers. Quelques mois plus tard, deux collègues journalistes étrangers et moi-même avons dû être évacués par la police car des manifestants commençaient à s’en prendre à nous», témoigne Fabien Offner. «C’est un grand classique des interventions militaires, explique Florence Morice, journaliste à RFI. L’armée étrangère est vue au départ comme une armée de libération. Puis le temps passe, la paix n’est pas là, contrairement aux militaires, et des frustrations naissent.» À l’image des États-Unis en Irak ou en Afghanistan, la France prend le risque, en maintenant sa présence au Sahel, de passer du statut de libérateur à celui de force d’occupation. L’évaluation du nombre de combattants au sein des groupes islamistes est complexe. Les médias et experts ont parlé de 5 000 à 10 000 personnes, sans qu’aucun chiffre précis ne puisse être donné. Ces opérations directes visant à éliminer un ennemi, sont aussi appelées «opérations homos» –pour homicide– dans le jargon de la DGSE.

Marie Coussin  Journaliste

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