Mali : que veulent les groupes armées qui encerclent Tombouctou ?

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Des touaregs à Tombouctou (photo d'illustration). © Magharebia/CC/Flickr

À Tombouctou, plusieurs groupes armés empêchent l’installation des autorités intérimaires prévues ce 6 mars. Ils exigent d’y être mieux représentés. La tension monte sur place.

« Nous venons de donner l’ordre à nos forces d’entrer dans le centre-ville. Des avions survolent nos positions et la tension est vive » assurait à Jeune Afrique dimanche 5 mars un membre du Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA) de Tombouctou.

En effet, en fin de journée, plusieurs groupes armés entouraient la ville, empêchés par la force française Barkhane et par les Casques Bleus d’y pénétrer. Depuis, la situation reste confuse. En cette matinée du lundi 6 mars, plusieurs sources confirment que des échanges de tirs ont eu lieu entre l’armée malienne et le CJA dans les faubourgs de la ville. Plusieurs médias rapportent par ailleurs que des check points normalement tenus par l’armée malienne sont à présent aux mains de groupes armés locaux.

Ces tensions surviennent alors que les autorités intérimaires, dont l’installation est prévue par l’accord de paix d’Alger, devaient s’installer dans la ville ce lundi, comme elles l’ont fait dans d’autres villes du Nord Mali comme Kidal, Meneka et Gao.

Une étonnante alliance

En cause : l’accord de paix justement. Plusieurs groupes à ancrage local se considèrent lésés par ce texte ont décidé de passer à l’action, à l’issue d’une « marche populaire » qui a amené le 5 mars des citadins en colère jusque devant l’antenne de la Minusma, la mission onusienne au Nord Mali.

Le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) a pour sa part dénoncé par voie de communiqué une autorité intérimaire « parachutée de Bamako », qui aurait été « imposée », avant d’investir les portes situées au nord de la ville ce dimanche.

Mais le leader principal de la fronde reste vraisemblablement le CJA, scission de la plus grosse coalition rebelle, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). « Nous ne cherchons qu’à être associés à la mise en œuvre de l’accord, mais nous sommes ignorés par les autres parties et ce n’est pas acceptable », explique le porte-parole du CJA, Hamata Ag Elmahdy, à Jeune Afrique.

Participent également à ce mouvement de colère des groupes issus de la Plateforme, loyaliste et anti-séparatiste, et d’autres qui trouvent leur origine dans la rébellion touarègue. Lors de la manifestation pacifique du 5 mars, des banderoles cosignées par des mouvements qu’a priori tout oppose ont été aperçues. Leur point commun : un sentiment de mise à l’écart.

« On trouve des groupes de la Plateforme qui partagent le même problème que nous en matière de représentation dans les autorités intérimaires » commente sobrement un militant du CJA. Les plus puissants mouvements rebelles, de leur côté, s’abstiennent de commenter, ainsi que nous le confirme un militant du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, membre de la CMA)

Les habitants partagés

Difficile de capter, par ailleurs, le ressenti des habitants. Un jeune militant associatif local reconnaît que des civils ont bien suivi la marche derrière une banderole « Non à l’exclusion, Non aux autorités intérimaires imposées ». Mais il assure par ailleurs que « sur les réseaux sociaux et dans les rues, beaucoup d’habitants demandent au CJA et au MAA de cesser toute action qui puisse entraver la paix et de privilégier un dialogue avec les autorités indiquées, sans pression militaire d’aucune sorte ».

Certains semblent en effet lassés : ce n’est pas la première fois que l’installation des autorités intérimaires à Tombouctou est reportée. Ces dernières auraient dû commencer à travailler le vendredi 3 mars.

Le CJA ne relâche pas la pression et souffle le chaud et le froid. D’un côté, un militant évoque des renforts basés à plusieurs kilomètres de la ville. D’un autre, Hamata Ag Elmahdy rassure, affirmant que la discussion n’est rompue avec aucune des parties et que des contacts sont maintenus entre chacun.

« Des membres de la communauté internationale ont contacté le colonel Abass Ag Mohamed Ahmad (leader du CJA, ndlr) et lui ont demandé de patienter » assure t-il enfin.

Publié: le 06-O3 -2017 par jeuneafrique.com

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6 COMMENTAIRES

  1. Ce qu’ils veulent est toute simple:
    Que tombouctou soit dirigé par un touaregs du mnla.

    Ce qui sur ce n’est pas le VAURIEN TOTO VOLEUR VENTRU IVROGNE qui va leur contredire.
    ” On ne trimballe pas, on ne me bosucule pas ”
    Disait-t-il en 2013 , aujourd’hui il est ivre de joie en dejeunant avec le mnla.

    ” I NI SARA MALIKOLA, FOU YE TA “;
    “Si tu meurs en defendant le mali, alors tu es morts pour zero.”
    Gloire perpetuel à KLELA BABA.Que soit benit son nom, sa vie, sa source et sa lumière.
    Vive le GANJISME, vive la science universelle !

  2. … “que veulent les groupes armées qui encerclent Tombouctou ? …” … /// …
    :
    S’ils veulent obtenir un protocole d’entente qui prend en compte leurs préoccupations comme les jeunes de Gao … Ils n’ont pas besoin d’assiéger la ville et d’un affrontement armé avec les FAMA.
    On croyait que le principe de l’installation des autorités intérimaires était accepté à Tombouctou… ?

  3. Marre plutôt d’un gouvernement d’incapables et d’incompétents. Comment peuvent-ils choisir comme intérimaires des gens qui se trouvent à bamako, alors que c’est à Tombouctou que se passent les choses. Il est tout à fait immorale de vouloir exclure ceux qui sont là depuis longtemps. C’est par consensus que devraient être désignés les dites-autorités et non par la force. Mais, ce gouvernement est décevant. Comment est-ce qu’un gouvernement sérieux, peut-il se laisser défier de la sorte? Même si les revendications du CJA sont légitimes, la méthode utilisée est pour le moins excessive. Il est de coutume, que l’incapable gouvernement n’est jamais dans la logique du dialogue. Mais, ce n’est pas pour autant qu’il faut user d’armes à la tempe pour le contraindre à quoi que ce soit. Les rebelles avaient annoncés la couleur dès l’entame. Comme quoi, ce gouvernement n’est sensible qu’au crépitement des armes. Ce qui s’est encore vérifié sur le terrain. Pour autant, les forces étrangères et l’armée ne devaient pas accepter que l’usage des armes soit une condition de la reddition du gouvernement. Les rebelles sont allés trop loin. C’est un défit qu’ils ont lancé à l’armée Malienne en venant assiéger la ville de Tombouctou. Aucune réaction de l’armée et de la Minusma n’a été signalée. Que des pédés, ces gens-là. A quoi donc servent-ils dans cette localité, si des gens refusent d’obéir à la loi? Jamais les rebelles n’ont eu de la considération pour les soldats de la Minisma. Ils savent que c’est des pédés regroupés dans cette force bidon d’interposition.

  4. Comrades once again ugly reality of not having terrorists group come to agreement with one another before entering into agreement with government is prohibiting stupidly agreed to by government of Mali conditions from coming about. Once again a solution beneficial to all people of Mali was at our means when ECOWAS gave us necessary support for government to implement complete security controls. Buntu know what is right for Buntu. Europeans do not know nor care what is right for Buntu neither will they easily allow us to do what is in people of Mali best interest being Europeans do not profit from Africans acting in Africans best interest. We have become so stupid we allowed men with guns to negotiate with us plus have their way. Now all negotiate with us by having guns. This is where stupid leadership lead us too. There is no easy or non violent way out. Very much sincere, Henry Author Price Jr. aka Obediah Buntu Il-Khan aka Kankan.

    • Comrades our best way of dealing with conditions of Mali was plus remain employment of ECOWAS. Kankan

  5. C’est devenu de la merde. Y’a en marre des rebelles, des autorites interimaires, y a en marre de ce pouvoir indecis et bouffon et incapable de s’assumer.

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