Au Mali, Valls rencontre les troupes françaises engagées contre les jihadistes

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AFP/AFP - Le Premier ministre Manuel Valls avec les troupes françaises au Mali, le 19 février 2016 à Gao, au nord du pays

Le Premier ministre Manuel Valls rencontrait vendredi au Mali les troupes de la force française Barkhane et les responsables de la mission de l’ONU (Minusma) engagés dans la lutte contre le jihadisme, qu’il a qualifiée de “combat contre la barbarie”.

Accompagné de son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, M. Valls a entamé par une cérémonie militaire en hommage aux militaires français tués en opération sa visite à Gao, la plus grande ville du nord du Mali, où se trouve la base de Barkhane dans le pays.

Signe de l’instabilité persistante au Mali, plus de trois ans après le lancement d’une intervention militaire à l’initiative de la France, au moins un militaire malien a été tué dans une attaque de jihadistes présumés dans la matinée à Ménaka, à environ 260 km à l’ouest de Gao, selon des sources militaire et civile.

Lors de son arrivée jeudi soir à Bamako, le Premier ministre français a aussitôt eu de premiers entretiens avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta.

“Aujourd’hui la réconciliation est en marche”, s’est félicité M. Valls lors d’une rencontre avec la communauté française, en référence à l’accord de paix signé en mai-juin 2015 par le camp gouvernemental et l’ex-rébellion à dominante touareg.

“La France continue à se porter garante de cet accord”, a-t-il assuré, qualifiant la lutte contre le jihadisme de “combat essentiel de l’humanité contre la barbarie”, au sujet de l’opération Serval, lancée en janvier 2013 contre les jihadistes qui contrôlaient alors le nord du Mali.

“Le combat se poursuit aujourd’hui avec l’opération Barkhane. Barkhane est un succès reconnu partout dans le monde”, a-t-il ajouté, alors que le dispositif de lutte contre les jihadistes a remplacé Serval depuis août 2014 et son rayon d’action s’étend à l’ensemble sahélo-saharien.

L’opération mobilise 3.500 hommes et couvre cinq pays: Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso. Elle est dirigée par un état-major à N’Djamena.

“Malgré les épreuves et les dangers, vous êtes restés et d’autres vous ont rejoints”, a-t-il également dit à l’intention de la communauté française.

– Visite aux pays victimes du jihadisme –

Il y a une semaine, trois soldats maliens avaient péri dans une embuscade dans la région de Tombouctou (nord-ouest). Le même jour, des jihadistes avaient attaqué un camp de la force de l’ONU à Kidal (nord-est), faisant sept tués parmi les Casques bleus guinéens, dont une femme, et une trentaine de blessés.

M. Valls doit ensuite rencontrer le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, le commandant de la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM Mali), qui entraîne l’armée malienne, puis de nouveau dans la soirée le président Keïta.

Il se rendra samedi au Burkina Faso, où il sera reçu par le nouveau chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré.

Les capitales de ces deux pays voisins, Bamako et Ouagadougou, ont été frappées par des attentats jihadistes, respectivement le 20 novembre (20 morts, outre les deux assaillants) et le 15 janvier (30 morts).

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Ces groupes jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés du Nord à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 de l’accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.

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