L’enlisement au Mali, la crainte de tous les états-majors. Pour l’éviter, la stratégie française s’articule autour de trois piliers et autant de rendez-vous diplomatiques majeurs dans les prochains mois. Sécuritaire, politique et développement.
Le 15 mai : un plan d’aide au développement. La conférence des donateurs montée par l’UE à Bruxelles devrait mettre sur pied un plan de relance durable de l’économie malienne. Le volume d’aide attendue s’évalue entre 600 millions et 1 milliards de dollars. Pour la France, il faut une meilleure répartition des fonds, en particulier en direction du nord. Personne n’oublie que l’absence de développement du Nord Mali est une des causes de la crise actuelle. Les donateurs devront prévoir un système de surveillance d’allocation des fonds s’ils ne veulent pas voir une partie de l’argent allouée, détournée. La corruption s’est amplifiée ces dernières année, le Mali vivant sous perfusion internationale depuis des années.
Le 1er juillet : les militaires Français passent le relais. La France passe le relais à l’ONU avec la mise en place de la résolution 2100. 12 600 casques bleus s’installeront à Bamako. La moitié du contingent sera fournie par les hommes de la Force internationale africaine, la MISMA, qui changent de drapeau. L’ONU n’a plus que deux mois pour trouver le reste de l’effectif, c’est peu. D’autant que la situation sécuritaire n’est pas encore stabilisée. Selon le chapitre 7 de la Chartre des nations Unies, cette force devra stabiliser les principales villes et écarter les menaces, mais pas question de faire de la lutte anti-terroriste. Cette charge est dévolue à la France. Paris gardera aussi 1000 militaires pour composer une force de réaction rapide.
Le 7 juillet : premier tour de l’élection présidentielle. Ce vote est loin de faire l’unanimité au Mali. De nombreuses questions restent, à ce jour, sans réponse. Il y a ceux qui estiment que cette élection est organisée trop tôt, elle risque d’apparaitre comme imposée par la communauté internationale. D’autres se demandent comment on peut élire un président sans réconciliation entre le nord et le sud ? Ils s’interrogent sur la tenue du vote à Kidal et sur le désarmement nécessaire du MNLA (Les touaregs du mouvement national de libération de l’Azawad). Autre sujet, l’attitude de la junte. Enfin, sur un plan pratique, le vote des déplacés, refugiés et travailleurs installés dans les autres pays est un autre casse-tête. Ces incertitudes font dire à certains qu’une ” mauvaise ” élection peut provoquer une crise politique post-électorale.
Les diplomates français se défendent d’avoir imposé, à Bamako, un calendrier. Ils mettent en avant les rapports de la CEDEAO et l’Union africaine, tous favorables à la tenue d’élections rapides. Depuis le coup d’Etat de mars 2012 et la destitution du président, le pouvoir ne repose plus sur la légitimité des urnes.
Pour Soumeylou Boubèye Maïga, ancien ministre de la défense, il faut tout remettre à plat et lister les problèmes. Il y des facteurs transnationaux à prendre en compte comme la sécurité, les trafics de drogues, de cigarettes, d’êtres humains. Il y a aussi la religion, ” principale force de déstabilisation des états et principal facteur de remise en cause des démocraties qui sont à construire …. “. Aux yeux de cet ancien membre du gouvernement d’ATT, Il faut privilégier, pour toutes ces questions, comme pour le développement, l’approche territoriale à l’approche ethnique. Les outils de la CDEAO et l’UA ne sont plus adaptés. Ils ont été créés pour gérer des crises classique ce qui n’est pas le cas de la crise malienne.
Le Mali, crise de l’Afrique du 21ième siècle ? Peut-être. Reste à savoir si les dispositifs mis en place pour sortir de la crise, par la France et la communauté internationale, sont adaptés aux nouvelles donnes. De la tenue de ces trois rendez-vous, dépend une partie de la réponse.
par Patricia Allémonière
le 03 mai 2013 à 16h22
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Est-ce la supercherie l’observance de ces trois dates.
Pourquoi ne pas choisir le 13 Mai,et deux 13 Juillet!
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