Mali: Serval, de l’opération aérienne à l’engagement au sol

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Un soldat français se tient prêt à tirer près de Gao. Le 21 février 2013. (STR/AP/Sipa)
Un soldat français se tient prêt à tirer près de Gao. Le 21 février 2013. (STR/AP/Sipa)

Cela fait aujourd’hui deux mois, jour pour jour, que l’armée française est à l’œuvre au Mali. L’opération Serval a été lancée le 11 janvier pour repousser la progression des jihadistes vers le sud du Mali et, désormais, pour les combattre dans le nord du pays, dans l’Adrar des Ifoghas. Une opération commencée par une intervention aérienne qui s’est ensuite muée en intervention massive au sol, avec 4 000 soldats français actuellement engagés.

On se souvient, le 11 janvier, de l’annonce du président français François Hollande sur l’intervention aérienne d’hélicoptères de combats à Konna, au nord de Mopti. Des hélicoptères sensés stopper la progression des jihadistes vers l’aéroport stratégique de Sévaré. En quelques jours les français ont aidé les militaires maliens à repousser les islamistes au nord d’une ligne Diabali – Konna.

Dés la fin janvier, après des raids aériens soutenus, les Français et les Maliens rentrent à Gao. Des troupes tchadiennes et nigériennes arrivent pour sécuriser la ville dans la foulée, Tombouctou est reprise, sans combat. Tombouctou, où le président français se rend en personne le 2 février pour réaffirmer que la France « restera le temps qu’il faudra », soulignant que le terrorisme « n’a pas encore été vaincu. »

Mais les Français ne s’arrêtent pas là : ils arrivent à Kidal, fin janvier, où ils sécurisent l’aéroport. Le MNLA assure alors contrôler la ville. Les combattants touaregs refusent de voir l’armée malienne rentrer dans Kidal, mais acceptent la présence des 1 800 soldats Tchadiens venus prêter main forte aux Français.

Début février : la seconde phase de l’opération Serval

D’une part, les islamistes qui, jusque-là, ont refusé le contact avec l’armée française en se repliant plus au nord, se lancent dans la guérilla. A Gao, deux islamistes kamikazes se font exploser à un barrage à l’entrée de la ville. C’est une première au Mali.

Des islamistes s’infiltrent ensuite à Gao où ils seront réprimés par les soldats français, aidés des Nigériens et des Maliens.

Dans le même temps, on assiste à la seconde phase de Serval. L’objectif est désormais de déloger les jihadistes de leur sanctuaire dans les montagnes du Tararghar, au nord de Kidal. Les combats sont violents entre soldats français et tchadiens d’un côté et jihadistes de l’autre.

Les bilans des combats sont de quatre soldats français et vingt-sept soldats tchadiens tués. L’armée française parle de plusieurs centaines de combattants islamistes tués.
Le président tchadien affirme, quant à lui, que plusieurs chefs d’Aqmi ont été tués, dont Abou Zeïd et Mokhtar Belmokhtar.

Il ya quelques jours, le président français a confirmé que 4 000 soldats français étaient déployés au Mali, et qu’ils doivent amorcer leur retrait au mois d’avril. Mais en attendant, les combats contre les jihadistes se poursuivent.

Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a expliqué la semaine dernière lors d’une visite au Mali, que l’on était dans la dernière phase, la plus difficile avec des combats au sol extrêmement durs.

Le ministre a expliqué que les Français et les Tchadiens avaient en partie détruit les caches des terroristes, évoquant alors un système d’industrialisation du terrorisme. Les islamistes résistent toujours, et certains experts estiment que des jihadistes vont forcément réussir à s’enfuir. Le repli des Français ne pourra avoir lieu que lorsqu’un relai efficace de forces étrangères sera en place.

Autre phénomène important, les combats font toujours de nombreuses victimes collatérales. Des centaines de civils continuent à prendre la route de l’exil vers des camps de réfugiés, à l’intérieur ou à l’extérieur du Mali. Ils fuient les combats, mais aussi les craintes d’exactions de la part de l’armée malienne, accusée d’actes de vengeance et de répression sur les populations arabes et touaregs, particulièrement dans la région de Tombouctou.

Par RFI

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