Le 24 juillet, à Alger, Paris et Bamako, la tragédie humaine et l’émotion balayèrent soudainement tout le reste. Le vol Ouagadougou-Alger venait de disparaître avec 118 personnes à son bord, dont 54 Français. On ne savait alors dans quelles circonstances le crash avait eu lieu, ni où, dans cette zone sahélienne épicentre de tant de tensions.
Les regards scrutaient le désert malien à la recherche des disparus du vol AH 5017. On n’excluait pas l’éventualité d’un attentat. « Du coup, on a aussi disparu des écrans radar alors que nous venions de poser un acte important », ironise un diplomate malien.
A Alger, ce 24 juillet, son gouvernement et les rebelles du Nord cosignaient en effet un texte prometteur. Une feuille de route encore fragile mais qui a l’ambition de faire cesser les hostilités et d’établir les conditions d’une paix durable au Mali. Et cela seulement quelques mois après le quasi-effondrement de l’Etat sous la poussée d’une coalition hétéroclite d’indépendantistes touaregs et de groupes arabes accoutumés aux rébellions contre Bamako, de djihadistes d’origines diverses nouvellement inspirés par Al-Qaida, le tout irrigué par le produit hautement rémunérateur d’intenses trafics de narcotiques dans la bande sahélienne.
« ACCORD DE PAIX GLOBAL ET DÉFINITIF COURANT OCTOBRE »
Faut-il parier sur cette nouvelle tentative de règlement du conflit Nord-Sud au Mali, alors que l’histoire récente de cette ancienne colonie française est jalonnée de rébellions meurtrières depuis son indépendance en 1960 et d’autant d’accords morts-nés ?
« La pression internationale est aujourd’hui plus forte que jamais sur les rebelles et le pouvoir à Bamako », veut croire un diplomate français. Il est vrai que, depuis l’intervention de l’armée française qui stoppa l’avancée djihadiste en janvier 2013 et fut suivie du déploiement d’une mission civile et militaire musclée de l’ONU, jamais autant de pays ne s’étaient penchés sur le sort du Mali.
Ainsi, autour de la table des négociations à Alger, en juillet, il n’y avait pas que les représentants du gouvernement malien face à ceux de six groupes armés du Nord : le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), la Coalition du peuple pour l’Azawad, la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance et une dissidence du MAA, dite MAA-Bamako.
Il y avait aussi, en plus des délégués algériens fortement impliqués, une flopée de « facilitateurs » internationaux représentant les pays du « G5 du Sahel » (Tchad, Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Mali) et d’organisations régionales et internationales : Nations unies, Union africaine, Union européenne, Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, Organisation de la conférence islamique.
Pour en arriver là, il aura aussi fallu en passer par les événements tragiques de Kidal, le 21 mai, qui ont fait l’effet d’un électrochoc. Ce jour-là, l’offensive désordonnée et mal évaluée de l’armée malienne contre le fief des groupes armés du Nord s’était soldée par une débandade militaire et la mort de dizaines de soldats. « Six mois d’efforts pour faire revenir l’Etat dans le nord du pays ont été réduits en poussière et ont montré l’incapacité de notre armée à reprendre le contrôle de la zone par la force », concède un haut fonctionnaire à Bamako.
Ce fiasco semble avoir subitement réveillé les autorités politiques maliennes, en place depuis l’élection à la présidence d’Ibrahim Boubacar Keita en août 2013. Elles ont tardé à engager franchement le processus de négociation avec le Nord, pourtant promis dans les accords de Ouagadougou signés en juin de cette même année entre les belligérants. Le premier ministre Moussa Mara promet dorénavant de conclure « un accord de paix global et définitif courant octobre ».
« PRISE DE CONSCIENCE »
« A Bamako, il y a eu une prise de conscience, observe un diplomate occidental qui affiche son optimisme sur l’issue des discussions. Quant aux rebelles, ils savent qu’ils sont sans doute arrivés à la limite de ce qu’ils peuvent prouver par les armes contre Bamako maintenant que des soldats étrangers sont déployés. »
L’intervention française de 2013 avait fait refluer au nord de Gao et de Tombouctou les groupes indépendantistes touareg et arabes. Elle avait aussi décimé les rangs des djihadistes qui « ne seraient guère plus de 200 aujourd’hui, sur un territoire désertique grand comme les trois quarts de la France », selon les décomptes d’un militaire.
Aujourd’hui, les survivants de la prise de contrôle éclair, en 2012, de la moitié du pays contre une armée malienne démotivée, font face à plus de 1 000 soldats français entraînés, équipés et déployés sur le sol malien. Ils peuvent compter sur 2 000 autres soldats dotés de drones et de chasseurs, présents au Niger et au Tchad dans le cadre de l’opération « anti-terroriste » régionale « Barkhane ». Plus les quelque 6 000 casques bleus de la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma).
« Les combats qui opposent ces dernières semaines le MNLA à une coalition de groupes arabes pour le contrôle de certaines zones et routes de trafic montrent aussi que différents groupes armés sécessionnistes ont atteint la limite de leur union. Les négociations d’Alger sont finalement une chance pour eux », ajoute cette source militaire.
A condition qu’elles aillent jusqu’au bout et que les réformes de fond évoquées par Bamako – transfert de pouvoir, développement de ces régions qui se perçoivent comme marginalisées par rapport au Sud, réinsertion des anciens rebelles – ne se perdent pas dans les sables.
Lire aussi l’entretien : Mali : « Tous les rebelles savent qu’ils ne pourront satisfaire leurs revendications par les armes »
Christophe Châtelot ,http://abonnes.lemonde.fr/international/article/2014/08/02/le-mali-s-engage-sur-le-chemin-d-un-accord-de-paix_4466057_3210.html
Journaliste au Monde
1 )D’abord, le principe de l’integrite territoriale .
La resolution 1514 ( 15) adoptee le 14 Decembre 1960 par l’Assemblee Generale des Nations Unies dispose que toute tentative visant a detruire partiellement ou totalement l’unite nationale et l’integrite territoriale d’un pays est incompatible avec les buts et les principes des Nations Unies.
La resolution 2625 (XXV) adoptee par l’Assemblee Generale de l’ONU le 24 Octobre 1970 indique que le droit des peuples a disposer d’eux-memes ne peut etre interprete « comme autorisant ou encourageant une action quelle qu’elle soit ,qui demembrerait ou menacerait totalement ou partiellement l’integrite territoriale ou l’unite politique de tout Etat souverain et independant. »
2 )Le second principe est le principe de non-ingerence.
Les Nations Unies ne peuvent intervenir dans les tentatives de secession que dans trois cas :
-Menace contre la Paix
_Non-respect des droits humains
-Urgences humanitaires
Par consequent, pour un peuple voulant acceder a l’independance, en dehors de ces trois cas, toute intervention exterieure des Nations Unies est exclue.
3) Le critere de peuple et de territoire.
Le peuple ne se confond pas avec les minorites ethniques , religieuses ou linguistiques dont l’existence legale et les droits et libertes fondamentales sont reconnus a l’Article 27 du Pacte relatif aux droits civils et politiques. Du point de vue juridique,le peuple est l’ensemble de citoyens que representent les institutions et les assemblees democratiques elues d’un pays. Par exemple, l’ensemble des citoyens Maliens est un peuple. Il n’y a qu’un peuple Malien dans une Republique une ,indivisible, laique ,democratique et sociale,assurant l’egalite devant la loi de tous les citoyens quelle que soit leur origine ,leur couleur, leur sexe, etc,,,Les Touaregues font partie integrante du peuple Malien. Nous avons des elements communs quant a l’histoire, a la langue ou un nombre restreint de langues, la culture sahelienne, l’existence commune (la complementarite),la religion .
La Reclamation d’autodetermination des rebelles du MNLA
Les Touaregues sont un peuple sans territoire avec des frontieres qui ne sont pas bien definies. Ces populations nomades ont trouve que ces territoires avaient ete occupes par les grands Empires negro-africains.
Les Touaregues ne sont donc pas les premiers habitants de ces territoires.
Ces peuples nomades eparpilles sur un territoire tres vaste qui part du Tchad jusqu’a la Mauritanie ,constituent des minorites au Tchad, au Niger, au Bourkina-Faso, au Mali,en Algerie et en Mauritanie . Ils sont concernes par la question de protection des droits des minorites. Pour eux, la protection de la culture est essentielle : le mode de vie d’un peuple nomade. Les droits territoriaux sont partages avec les peuples indigenes sedentaires de ces regions :droit de paturage, acces a l’eau ,etc. Les Touaregues peuvent utiliser les ressources et les territoires qu’ils n’occupent pas exclusivement mais auxquels ils ont acces traditionnement pour exercer leurs activites economiques et qui sont indispensables pour assurer leur subsistance. Les Touaregues ne disposent pas d’un titre de propriete collective sur la grande majorite de ces terres.Dans le cadre de la decentralisation administrative,les touaregues disposent d’institutions de decision independantes ainsi qu’un pouvoir de decision autonome pour les questions qui concernent les aspects traditionnels de leur vie de nomade. Mais le respect des droits humains ne doit etre mis en cause en aucun moment.L’autodetermination dans le cadre des peuples nomades doit etre interpretee dans un sens exclusivement interne, du fait que les nomades partagent avec les minorites sedentaires les territoires et les ressources essentielles a leur subsistance . Cette autodetermination doit etre axee sur un certain nombre de domaines prioritaires : le respect de leur culture ,de leur religion, et des modes d’education de leurs enfants ; une politique efficace de sante, de logement, de l’emploi, de la protection sociale ,de la gestion des terres de paturage,de l’acces a l’eau et aux autres ressources indispensables et de l’environnement.
L’Etat Malien possede toutes les richesses et les ressources du sol Malien dont benefient toutes les regions du pays et tous les citoyens Maliens.
Taba
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17 nov 2012 – à 21:46
autodetermination selon l’Assemblee Generale et la crise Malienne
La resolution 1541(XV) adoptee par l’Assemblee Generale des Nations Unies le 15 Decembre 1960 se prononce sur le droit des Peuples a disposer d’eux-memes.Le 16 Decembre 1966 ,l’Assemblee Generale declare qu’en vertu de ce droit ,les peuples determinent librement leur statut politique et assurent librement leur developpement economique , social et culturel.Ils disposent librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles qui constituent leurs moyens de subsistance.L’autodetermination comprend deux composantes principales : L’autodetermination interne qui est le droit d’acquerir le statut de son choix a l’interieur de son pays ; et l’autodetermination externe qui est le droit a l’independance politique et qui se reduit quelquefois au droit a la secession.
En tenant compte des interets des Etats qui abritent des nationalites ou ethnicites ,les Etats-membres des Nations Unies ont vite pris conscience de la necessite d’imposer des limites au droit des peuples a l’autodetermination. Les nationalites sont invitees a renoncer a l’independance et a se contenter d’un minimun de droits auxquels toute nationalite peut pretendre: le droit inviolable de l’existence, le droit du culte et le droit du developpement economique, social et culturel. En effet, le droit des peuples a l’autodetermination externe va a l’encontre de l’ interet fondamental de l’Etat. Il menace son droit a l’unite et a la cohesion interne en l’exposant au demembrement et devient la source de conflits. C ‘est pourquoi le principe de l’unite de l’Etat s’est impose en fin de compte. Le Secretaire General des Nations-Unies, U Thant a declare : « L’ONU ne peut accepter et n’acceptera jamais une secession dans l’un de ses membres » Ce droit a l’autodetermination externe est surtout reserve au cas de decolonisation Dans les autres cas, l’Etat ou se trouvait la nationalite devrait donner son consentement expres. L’Eritre a ete independant avec le consentement de l’Ethiopie (Meles Zenawi ) .Le Sud Soudan a ete independant a cause des violation des droits humains par le Nord Sudan.
Les Nations Unies ont cherche a concilier le droit des Etats a l’unite et a la continuite dans leur forme spatiale avec le droit des peuples a la libre disposition en privilegiant leur droit a l’unite.La Chartre des Nations Unies stipule que les membres des organisations reclamant l’independance s’abstiennent de l’utilisation de la menace ou de l’emploi de la force contre l’integrite territoriale ou la preservation de l’independance de l’Etat ou ils se trouvent. De meme, les Etats doivent renoncer a recourir a la menace ou a l’emploi de la force contre un peuple revendiquant l’exercice de son droit a
Suite 1
disposer de lui-meme. Cependant , lorsqu’il n’y a pas d’oppression ou de comportement raciste caracterises, les situations conflictuelles peuvent etre resolues par une forme de federalisme.
Neanmoins il apparait clairement que le concept de l’autodetermination va a l’encontre du concept de l’integrite territoriale. Aussi , du point de vue juridique, un certain nombre de principes limite-t-il la mise en oeuvre du droit des peuples a disposer d’eux-memes ?
1 )D’abord, le principe de l’integrite territoriale .
La resolution 1514 ( 15) adoptee le 14 Decembre 1960 par l’Assemblee Generale des Nations Unies dispose que toute tentative visant a detruire partiellement ou totalement l’unite nationale et l’integrite territoriale
M’BAYIIRI
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17 nov 2012 – à 16:12
Chers frères maliens: en dépit de la douloureuse épreuve qui est présentement la vôtre et, son possible , voire probable débordement chez d’autres
Cher ami je vous pris de bien vouloir accepter un autre point de vue et de ne pas vous fâcher en l’étudiant.
Les droits légitimes de l’Azawad à l’autodétermination, à l’indépendance, à la souveraineté et à la liberté, sont des droits inaliénables et indiscutables. Depuis les temps les plus reculés, la Nation de l’Azawad a toujours existé. La Reine Tin Hinane a notamment dirigé l’Azawad vers de nombreuses gloires. La Charte de l’Organisation des Nations Unies garanti à tous les peuples leurs droit à l’autodétermination, il est bien temps pour que la Nation de l’Azawad puisse jouir librement de tous ses droits et il est grand temps pour que l’Empire du Mali, qui est la Communauté Economique des Etats de l’Afrique” de l’Ouest (CEDEAO)accorde au peuple de l’Azawad sa liberté et son indépendance, pour que le Mali et l’Azawad puissent vivre en bons voisins et pour que la paix permanente soit instaurée entre les deux pays frères.
Les rebelles Touaregs et Arabes n’ont aucun droit legitime a defendre
si ce n’est le droit des armes.Certains de ces touaregs sont originaires du Tchad ,du Niger et de la Mauritanie.Il en est de meme des Arabes.Il est deplorable que des Europeens et certains Arabes aient encourage ces groupes armes par eux a attaquer un Etat qui a pour principe de base l’egalite des ethnies et leur respect.Il n’y a pas que les Touaregs et Arabes au Mali:il y a les Malinkes,les Bamanans,les Kasonkes,les foulas,les miankas,les bobos,les dogons,les Sonhrais,etc.Aucune ne songerait a prendre l’arme contre le Mali.Toutes ces grandes ethnies ont contribue a l’Histoire glorieuse du Mali.Le Mali est une grande Oeuvre des Negro-Africains qui ont collabore avec les Arabes,les Espagnols.Le dernier Empereur du Mali,ami des anglais qui a ete trahi,pas vaincu aurait pu amener l’Empire du Ouassoulou a la prosperite,Il fabriquait des canons,des fusils a dix coups si la France avait abonde dans la collaboration franche
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