Mali: un rescapé des combats de Kidal raconte le “carnage”

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Mali: après les violences de Kidal, l’ONU appelle au calme et à la négociation
Des fonctionnaires maliens enlevés par le MNLA et libérés lundi après des négociations avec la Minusma, ont été accueillis mardi 20 mai 2014 à Bamako (Photo Habibou Kouyate. AFP)

Bamako – Dans le gouvernorat, ça a été un “carnage”: Abdoulaye Maïga, fonctionnaire à Kidal (nord du Mali) et rescapé des derniers combats dans cette ville entre armée malienne et rebelles touaregs, a cru que sa dernière heure était arrivée.

Directeur régional du Développement social à Kidal (plus de 1.500 km au nord-est de Bamako), Maïga, explique qu’à ce titre, il ne pouvait pas manquer la rencontre avec le Premier ministre Moussa Mara venu dans la ville le 17 mai avec une importante délégation de ministres.

 
La rencontre se déroule dans une grande salle au gouvernorat quand soudain, à l’extérieur, des affrontements éclatent entre soldats maliens et groupes armés. La délégation venue de Bamako quitte précipitamment les lieux, y laissant les infortunés fonctionnaires – hommes et femmes.

 

“Quand la délégation s’est retirée, on a été encerclés. L’un d’entre nous (…), un préfet, est venu nous dire: +Bon, on est encerclés, c’est fini pour tout le monde+”, raconte Maïga à l’AFP, s’exprimant mercredi à Bamako en marge d’une rencontre avec le ministre de l’Intérieur Sada Samaké.

 

Les assaillants prennent d’assaut le bâtiment: “ils ont d’abord jeté des roquettes dans la salle” où se tenait la réunion, tous ceux qui s’y trouvaient “ont été arrosés de balles”.
“C’est là où il y a eu le carnage”, poursuit Maïga, le ton calme mais encore sous le choc.
Huit fonctionnaires ont été “froidement abattus”, selon les autorités. Dont le préfet venu annoncer à ses collègues l’encerclement du bâtiment, précise Maïga.

 

Les assaillants “se sont ensuite dirigés vers d’autres bureaux, là aussi ils ont fait des rafales”, poursuit-il. Une vingtaine de personnes, dont Maïga, se mettent à couvert “sous un escalier”, se serrant le plus possible dans l’espoir de ne pas être vus des assaillants. Ils sont rapidement découverts et capturés, mais échappent à la mort. “Je crois, dit-il, que c’est le fait qu’on ait été dans l’obscurité qui, en partie, nous a sauvés. Autrement, nous aurions” été tués.

 

-’Toutes sortes d’humiliation’-

Selon un bilan officiel du gouvernement, les affrontements du 17 mai ont fait 36 morts (dont huit militaires) et plusieurs dizaines de blessés. Une trentaine de fonctionnaires -rescapés du gouvernorat- ont été retenus pendant 48 heures, “pris en otage” selon Bamako, “prisonniers de guerre” pour les rebelles touaregs. Tous ont été libérés grâce à des négociations menées par la mission de l’ONU au Mali (Minusma).

“J’ai vu les éléments du MNLA (rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad), c’est surtout eux que j’ai vus”, reconnait Maïga, à propos des assaillants. Kidal est le fief du MNLA indépendantiste, et le gouvernement central n’a jamais réussi à complètement y reprendre pied, malgré l’offensive lancée en 2013 par l’armée française qui a permis de libérer le nord du Mali de l’emprise de groupes islamistes.

 

Bamako affirme que le MNLA avait reçu lors des affrontements de ce début de semaine le renfort de groupes jihadistes et de narcotrafiquants armés, ce qu’ont nié les rebelles touareg. Abdoulaye Maïga assure avoir vu “des jihadistes” le jour de sa libération sur le trajet le long de l’aéroport, dont certains “aux pantalons coupés court, criaient “Allah akbar (Dieu est grand)! Allah akbar!”. Il n’évoque pas les militaires français de l’opération Serval, dont plusieurs dizaines sont pourtant présents à Kidal.

 

Maïga rapporte aussi des conditions de captivité difficiles aux mains des rebelles touareg: otages dépouillés de leurs affaires, séparés, déplacés à plusieurs reprises ou entassés dans une pièce sans aération, sous la surveillance de jeunes combattants, certains visiblement drogués. Mais aussi des menaces et des tortures psychologiques: quand les proches des fonctionnaires appelaient sur leurs téléphones portables confisqués, les
ravisseurs répondaient qu’ils étaient “déjà morts”. “Moi, plusieurs fois on m’a appelé. Ils ont dit que je suis mort”, révèle-t-il.

 

Le ministre de l’Intérieur Sada Samaké a rendu hommage aux ex-otages, pour avoir “accepté d’aller servir (l’Etat malien) à Kidal, dans des conditions extrêmement difficiles.” “Vous avez subi toutes sortes d’humiliations. Ce qui vous est arrivé est inexplicable et impardonnable”, leur a-t-il dit, avant de remettre à chacun quelques billets dans une enveloppe pour couvrir leurs besoins immédiats.
sr-cs/sba/hba

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7 COMMENTAIRES

  1. personne ne se battra à notre place
    nos soldats ont peur de mourir,ils ne veulent pas combattre,à limage du peuple jouisseur ils n’ont pas la fibre patriotique,le mal est trop profond.
    au début on croyait que c’était un problème de formation et de matériel que ni ni…
    la bravoure est la force des armées
    CONCÉDONS AUX TOUAREGS QU ILS SONT PLUS FORTS QUE NOUS DONNONS LEUR L’INDÉPENDANCE AVEC KIDAL ET LES DÉPENDANCES CONQUISES SINON C EST GAO ET TOMBOUCTOU QUI SUIVRONT.
    on aura épargné des vies de l’argent et le temps et et les efforts des amis et de L’ONU.
    POUR LE RESTE ESSAYONS DE BÂTIR UNE NATION AVEC LE RESTE POUR NOS FILS D’ici 50 ans…
    SUPPRIMONS L ARMÉE TRANSFORMONS LES MILITAIRES EN ENSEIGNANTS MÉDECINS OUVRIERS TECHNICIENS ET INGÉNIEURS.
    QUAND ON SERA ASSEZ RICHE PAR UN TRAVAIL HONNÊTE LA FIBRE PATRIOTIQUE POUSSERA A LA NÉCESSITÉ D UNE ARMÉE DE MILITAIRE PAR VOCATION PRÊT A MOURIR POUR LEUR PATRIE…VAINCRE OU PÉRIR ET NON VAINCRE OU FUIR

  2. A la guerre comme a la guerre.
    Aux grands maux de grands remèdes.
    Je crains que IBK ne finisse comme
    ATT, qui lui au moins avait affiché son
    impuissance face a cette crise.
    IBK est venu comme un sauveur, il
    partira comme un voleur.
    Avec 20 milliards,notre pays pourrait
    s’acheter bcp d’armes.
    A sa place, je serais SANKARISTE.
    Voyage en classe économique,train
    de vie bien dosé, etc.
    Mais,hélas!!!les pays pauvres n’ont pas
    les dirigeants qui leur faut.

  3. ces imbéciles des français sont à la base de ce probleme nord Mali et ses français ignores que le MNLA,MUJAO,AQMI,HUA sont de meme pere et de meme mere.
    Je demande au Malien de quitté la Francophonie si on veut réelement de l’imdependance puisques ses français ne vise que leurs interet et la division du Mali pour qu’il puisse bien des ressources dont le Mali dispose a Kidal.
    Les français sont entrain de soutenirs le MNLA qui sais s’ils ont intervenus en faveurs du MNLA contre l’armée Malienne?
    ABA LA FRANCE§§§§

    • Pour ma part Je suis très content de ce que les islamistes font subir au peuple Malien car tout juste quelques temps avant que les islamistes aient fait gouter le bonheur islamique au peuple Malien plus de 85% de maliens au nom de l’islam étaient solidaires et sympathisants avec les djihadistes qui tuaient et violaient les autres peuples partout dans le monde afin de rependre l’islam pour que le monde entier soit dominé par l’islam, à ce propos je souhaite bien que le Mali devienne un jour comme le l’Afganistan, le Pakistan, ou meme la Somalie pour que la dose de l’islam puisse bien faire ses effets

  4. “Ce qui vous est arrivé est inexplicable et impardonnable”

    Le fait que ce soit le ministre de l’intérieur en personne qui trouve ces évènements “INEXPLICABLES” alors que N’IMPORTE QUI au contraire pouvait (et devait!) les redouter, en dit long sur l’inconséquence totale de nos autorités!…

    Pour notre ministre en charge de l’Intérieur (!!…), c’est INEXPLICABLE!

    No comments… 😥 😥 😥 😥

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