De nombreux témoignages font état d’une recrudescence des terroristes dans la région de Mopti, dans le centre du Mali, plus précisément à la frontière avec le Burkina Faso. Des campagnes de recrutement sont organisées pour tenter de convaincre des jeunes de rejoindre le groupe terroriste du prédicateur peul Amadou Koufa.
Le mode opératoire décrit par des habitants est toujours similaire : une dizaine de jeunes à moto arrivent dans les villages, souvent en fin de semaine, et entament des prêches sur la place publique. Des discours appelant à rejoindre le mouvement armé dirigé par Amadou Koufa. C’est souvent « le vendredi et le dimanche », précise un résident.
Mais ces dernières semaines, ces campagnes de recrutement et de persuasion se sont intensifiées, selon plusieurs témoignages concordants. A l’est de Mopti, dans le cercle de Koro, juste à la frontière avec le Burkina Faso, les terroristes vont et viennent quotidiennement. Dans la région, personne ne veut s’exprimer publiquement par peur de représailles. Un notable affirme même que les terroristes laissent entendre « qu’ils peuvent écouter les téléphones ». De quoi alimenter la paranoïa.
Les habitants racontent également que les terroristes réclament désormais des dons en nature, du bétail par exemple pour « aider la cause ».
Ce regain d’activité dans la zone pourrait être lié à la mauvaise passe dans laquelle se trouve le prédicateur peul Amadou Koufa. Plusieurs dizaines de ses soldats auraient déserté ces dernières semaines. Dans un récent message audio qui lui est attribué, le prédicateur harangue ses troupes et fait référence à cette fameuse zone entre Koro et Douentza.
Publié le 29-09-2017
Et cela au nez et à la barbe de l’autorité! Puisque ce n’est plus un secret pour personne, qu’attendent donc les forces de sécurité, pour descendre dans ces villages et chasser ou neutraliser ces prédicateurs de malheur? Voilà encore, une fois de plus, l’incapacité de l’état à éradiquer le fanatisme ambiant. C’est bien pour ces toutes ces raisons, que les populations, par instinct de survie, préfèrent faire semblant d’adhérer à la cause de ces bâtards. Elles n’attendent plus grand chose de l’état. Mais le plus étonnant ce serait bien la manière dont la campagne électorale va se dérouler dans ces zones hors de contrôle de l’état. Le fossé se creuse chaque jour davantage entre l’état et les populations. Le déficit de confiance est là, nul ne peut le contester, puisque l’absence de l’état dans ces zones laissées à l’abandon aux terroristes est réelle./-L’impuissance du pouvoir à voler au secours de ces populations ne fait que donner des ailes aux djihadistes qui se savent désormais en pays conquit.
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