Mali: projet de résolution française soumis jeudi au vote à l’ONU

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Des islamistes du groupe Ansar Dine, au Mali

La France espère que les membres du Conseil de sécurité des Nations unies adopteront ce jeudi après-midi son texte autorisant le déploiement d’une force internationale au Mali, sans calendrier précis. 

La France devrait soumettre jeudi au vote de ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution autorisant le déploiement d’une force internationale au Mali par étapes et sans calendrier précis, ont indiqué des diplomates. Le projet dans sa forme définitive devrait être transmis aux 14 autres membres du Conseil mercredi soir et Paris espère son adoption jeudi dans l’après-midi.

Le texte comporte un volet politique appelant Bamako à rétablir l’ordre constitutionnel et à engager des négociations avec certains des groupes armés, notamment les Touareg, présents dans le nord du pays. Le volet militaire comportera “deux étapes”, a précisé un diplomate. Il s’agira d’abord de reconstruire l’armée malienne et d’entraîner les troupes africaines qui feront partie de la force afin de les rendre prêtes à reconquérir le nord.

Mais il faudra que le Conseil de sécurité s’estime “satisfait” de l’état de préparation de cette force, à partir de certains critères -entraînement, structure de commandement, équipement- avant qu’elle puisse se déployer au nord pour chasser les groupes islamistes qui ont pris le contrôle de la région.

Pas avant l’automne 2013?

Des responsables de l’ONU et des diplomates estiment que la reconquête de cette partie du pays ne pourra en tout état de cause pas commencer avant l’automne 2013. Le secrétaire général de l’ONU Ban ki-moon sera invité à faire rapport régulièrement au Conseil sur l’état d’avancement des négociations politiques et des préparatifs militaires.

La question du financement reste à régler: une bonne partie de l’entraînement sera pris en charge par l’Union européenne et aux termes de la résolution, Ban ki-moon devra proposer au Conseil des options financières pour un soutien logistique de l’ONU. Un diplomate a estimé à environ 200 millions de dollars par an le coût de l’opération militaire.

L’Union africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) souhaitent le déploiement rapide d’une force africaine de 3300 hommes pour chasser les islamistes armés occupant le nord du Mali depuis juin et attendent avec impatience un feu vert de l’ONU. Les Etats-Unis ont exprimé des doutes sur la capacité des Africains à mener à bien cette opération, ce qui entraîné de longues tractations entre Paris et Washington.

 

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4 COMMENTAIRES

  1. QUELS CRITÈRES ET CONTRAINTES POUR REMPORTER LA GUERRE AU MALI DANS L’UNITÉ ?

    Bonjour,
    La nouvelle résolution 2085 de l’ONU comprend deux volets, réconciliation politique et militaire, qui doivent être menés parallèlement.

    Le volet RÉCONCILIATION POLITIQUE doit:

    (1) via le dialogue politique, rétablir l’ordre constitutionnel à travers les élections présidentielles et législatives avant avril 2013,

    (2) engager des négociations entre les autorités de transition du Mali et les groupes présents au Nord Mali et n’acceptant pas le terrorisme, essentiellement les groupes Touaregs, comme le spécifie la résolution.

    Le volet MILITAIRE avec deux étapes:

    – parallèlement à la réconciliation politique, la préparation de l’armée Malienne et des troupes de la force internationale pour être prêtes à reconquérir le Nord Mali,

    – déploiement de la force internationale MISMA (Mission Internationale de Soutien au MAli) après accord du conseil de sécurité de l’ONU s’il juge l’état de préparation suffisant à partir de certains critères (entraînement suffisant, efficacité du commandement, équipement et adaptation au terrain).

    Compte-tenu du temps nécessaire à la préparation de cette force mondiale et pour des raisons climatiques, des responsables de l’ONU et des diplomates estiment que le déploiement de cette force MISMA ne peut démarrer avant l’automne 2013.

    DONC, CETTE RÉSOLUTION 2085, DE L’ONU, DONNE, IMPLICITEMENT, LA PRIORITÉ AUX ÉLECTIONS AVANT LA LIBÉRATION DU NORD MALI.

    C’est dommage, une partie de la population Malienne sera dans l’impossibilité de participer à ces élections.

    POUR QUE LES ÉLECTIONS AIENT LIEU APRÈS LA LIBÉRATION DU NORD MALI, IL SERA IMPÉRATIF DE LE LIBÉRER AVANT AVRIL 2013.

    Est-ce possible ?

    DIFFICILE, compte-tenu de la complexité de la situation et de l’état de préparation de l’armée du Mali ET celui de la force internationale de soutien, sauf si les forces de défense et de sécurité du Mali et les Maliens s’engagent SEULS, le plus rapidement possible, pour cette libération. Dans ce cas, les conditions sont-elles réunies pour que la libération du Nord Mali, dans l’unité, soit effective ?

    Compte-tenu de la complexité de la situation (guerre exigeant de la précision car pouvant se dérouler en ville avec la population mélangée avec les terroristes des fois sans qu’elle le sache, extensions et renforts régionaux et internationaux possibles), IL EST PRUDENT, COMME L’EXIGE LES CRITÈRES POSÉS PAR L’ONU, que l’état de préparation des forces de défense et de sécurité du Mali et de la force internationale de soutien soit vraiment satisfaisant avant d’envisager la guerre contre les terroristes.

    L’exigence d’une guerre précise, ciblée et de courte durée milite, comme je l’ai proposé dans ma solution de sortie durable de la crise du Mali, pour une guerre informationnelle d’intelligence collective ou guerre stratégique de renseignements sur les terroristes.

    UNE TELLE GUERRE EXIGE L’ENGAGEMENT DE TOUS LES MALIENS EN FRONT UNI ET CELUI DES PARTENAIRES RÉGIONAUX ET INTERNATIONAUX.

    ELLE EXIGE AUSSI UNE DURÉE CONSÉQUENTE POUR DES INFORMATIONS (CORRÉLÉES et SÉCURISÉES) FIABLES SUR LES TERRORISTES.

    Ce qui constitue d’autres contraintes indispensables dont l’ONU n’a pas parlé.

    Finalement, pour gagner la guerre contre les terroristes et assurer la réconciliation nationale, dans l’unité, les Maliens doivent les préparer avec précaution.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC et Gouvernance
    E-mail: Webanassane@yahoo.com

  2. Sacree ONU… Elle supporte d’un cote la rebellion et les islamistes responsables de crimes de tout genre pendant neuf longs mois au nord du Mali et condamne celle de la Centrafrique…

    C’est quoi la logique…?????? Allez comprendre

  3. Le vote de la résolution serait déjà un acquis considérable. Quelque soit notre impatience de recouvrer l’intégralité de notre territoire, nous devons nous y préparer efficacement. Autant mettre à profit ce délai et l’aide que la communauté internationale, particulièrement l’UE s’apprête à nous apporter. Une guerre n’a de chances d’être gagnée que si l’armée est bien préparée, bien entraînée et bien équipées, avec une stratégie adéquate. Devenons adulte, et cessons de nous comporter en bravaches irresponsables ! Les tâches préparatoires de cette guerre sont si nombreuses et si importantes qu’on peut se demander comment nous perdons tant de temps en discours creux. Une première urgence est la politique de communication : jusqu’ici, les gouvernements successifs depuis ATT ont été d’une nullité absolue. Ce n’est pas parce qu’on a raison qu’il ne faut pas expliquer sa cause. Ainsi plusieurs fausses idées se sont implantées dans l’opinion publique internationale : il existerait un “Azawad”, les Touareg seraient opprimés comme ethnie, la majorité des populations du Nord sont engagées aux côtés du MNLA, la majorité es Touareg soutiendraient le MNLA, etc. et j’en passe. Notre gouvernement (celui de Django Cissoko qui vient juste d’être formé n’est pas concerné) assiste indifférent à la “crédibilisation” d’une imposture algérienne : Ansar Dine représenterait les revendications “légitimes” des Touareg, la charia serait appliquée de tous temps à Kidal, le soulèvement de certains Iforas est celui de tous les touareg, etc. Des opinions de ce genre distillées à longueur de journée par des soi disant experts, qui ne rencontrent aucun démenti, finissent par être acceptées comme des vérités. Notre gouvernement, notre presse ne peuvent ils rien faire ?
    Combien ce serait judicieux de demander publiquement à l’Algérie de quel droit elle parlerait au nom des populations du nord de notre pays ? De lui demander publiquement, puisqu’elle est aussi forte que cela, comment les agresseurs ont pu de Libye venir dans notre pays ? De demander publiquement à Alger d’empêcher les terroristes de se ravitailler en carburant sur son territoire ? De lui demander publiquement d’empêcher les djihadistes de rejoindre le nord du Mali à partir de son territoire ? C’est une grossière erreur de jugement de ne pas porter officiellement et publiquement ces questions sur la place publique. Cela n’empêcherait pas, mais gênerait considérablement le double jeu d’Alger pour empêcher, ou le cas échéant empêcher une intervention militaire internationale. On se demande pourquoi l’ORTM, ou AFRICABLE, ou les grands journaux (l’Indépendant, le Républicain, les Echos, etc.) n’organiseraient pas des débats publics autour de la question en invitant des véritables experts, en parlant des aspects troubles de certains évènements (prise en otages des touristes européens, soulèvement de Kidal après l’ouverture d’un consulat libyen, sort du fameux El Para, affaire des moines français enlevés et assassinés, etc.). En refusant de parler de tout cela nous entrons dans le jeu des Machiavel de foire qui régentent le peuple frère algérien, pour lequel ils n’éprouvent pas plus de considération que pour les autres peuples. N’oubliez jamais que des gens qui ont été capables de manipuler les terroristes afin qu’ils tuent de manière horrible leurs concitoyens pour les déconsidérer, sont capables de bien pire. Réveillons nous donc.

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