Mali : pourquoi la Misma se hâte… lentement

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Officiers ouest-africains, à Bamako, le 16 janvier. © Issouf Sanogo/AFP

La Force internationale d’intervention au Mali doit être composée de 3 300 hommes. Mais la mission demande à être précisée, et l’arrivée des soldats reste lente.

À Bamako, il aura fallu attendre six jours après le déclenchement de l’opération Serval pour voir défiler les premières troupes africaines. Des Nigérians en l’occurrence, arrivés le 17 janvier, quelques heures avant les Tchadiens et les Togolais. Six jours, cela peut paraître long. « Pour nous, c’est en fait assez court », souffle un chef d’état-major d’un pays de la région.

Pour une fois, ce ne sont par les réticences politiques qui expliquent ce délai. Dès lors que les jihadistes ont lancé l’offensive, « tout le monde était d’accord pour intervenir », indique un ministre des Affaires étrangères de la zone. De fait, les voisins du Mali n’ont ainsi pas traîné pour annoncer l’envoi de soldats au sein de la Force internationale de soutien au Mali (Misma), pour un total de 3 300 hommes.

Dans la plupart des cas, ces hommes représentent la crème des armées nationales. Les Nigériens, par exemple, ont été formés par des instructeurs français, et ils se trouvent depuis des semaines à la frontière avec le Mali. Quant aux Burkinabè, la plupart ont déjà effectué des missions de maintien de la paix, au Darfour notamment.

Misère logistique

Le commandant de cette force est un général nigérian. Son adjoint, un Nigérien. Chaque pays s’est vu confier une zone d’affectation. « En réalité, tout avait été décidé en amont », explique notre chef d’état-major.

D’un point de vue militaire, l’apport des soldats ouest-africains reste flou.

Ce qui a retardé l’arrivée de ces troupes, c’est tout simplement la misère logistique et la faible capacité de projection qui caractérisent les armées de la région. « C’est compliqué d’envoyer 500 hommes sans moyens de transport ! se défend un général ouest-africain. Même si des partenaires nous ont proposé des moyens aériens pour transporter les troupes, nous devons acheminer le matériel par la route. »

Autre explication, avancée par un diplomate ouest-africain : « Envoyer des hommes, cela signifie qu’il faut se réorganiser, à l’intérieur du pays, pour éviter des trous dans la surveillance du territoire. »

Renforts

Quel rôle peuvent jouer les soldats ouest-africains ? D’un point de vue militaire, leur apport reste flou. Officiellement, ils viendront en soutien de l’armée malienne, même si un général admet qu’il se peut « que [ils aient] un rôle plus offensif ». Les experts militaires français sont dubitatifs quant à l’apport que peuvent représenter ces soldats réputés peu formés et mal équipés. Leur arrivée est, en revanche, une bonne nouvelle diplomatique. « Cela permet de montrer que la France n’est pas seule dans ce combat », explique un diplomate ouest-africain.

L’apport tchadien est d’une tout autre nature. Les généraux français ont accueilli avec soulagement l’annonce, le 16 janvier, que N’Djamena enverrait 2 000 hommes au Mali (dont des membres de la garde présidentielle). Un renfort de poids. « Ce sont de bons soldats, qui connaissent bien le Sahel. Comme les Mauritaniens d’ailleurs », explique un expert africain. Après avoir longtemps tergiversé, Idriss Déby s’est décidé après avoir reçu une demande formelle du président malien par intérim, Dioncounda Traoré, mais aussi après un intense lobbying de certains de ses pairs, dont le Nigérien Mahamadou Issoufou. Les Tchadiens ne seront pas intégrés à la Misma, mais combattront à ses côtés, à l’image des Français. À l’heure où nous écrivions ces lignes, la Mauritanie n’avait pas encore pris sa décision, mais le président Mohamed Ould Abdelaziz n’y était pas opposé, à condition que les autorités maliennes le lui demandent.
25/01/2013 à 16h:42 Par Rémi Carayol / Lire l’article sur Jeuneafrique.com

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6 COMMENTAIRES

  1. Les officiers africains, pour la plupart ne sont que des porte-galons qui ne pipent rien à l’art militaire. Par ailleurs il est vraiment temps de mettre en avant les quelques rares officiers de valeur de l’armée malienne notamment les Saint-Cyriens qui ont reçu exactement la même formation que leur homologues français. Il faut que le Colonel Moussa Sinko COULIBALY quitte ses bureaux feutrés pour aller aider nos pantins de l’Etat-major général des Armées. Aussi on doit arrêter les nominations fantaisistes: comment comprendre que les officiers sont envoyés comme conseillers consulaires c’est à dire pour aller établir des cartes d’identité dans les ambassades au moment ou on a plus besoin d’eux au Nord. Le ridicule ne tuant pas ce sont des officiers officiers du CNDERErrière qu’on envoie comme officiers de liaison auprès des armées partenaires à l’instar du Capitaine Ibrahim Boua KONE, fils du Général Lassine Boua KONE envoyé hier au NIGER. De grâce ne nous ridiculisons pas plus qu’il n’en faut. Au moins essayons de soigner notre image à l’extérieur. Dieu sauve le MALI

  2. Bonjour,
    Afin d’assurer un bon déroulement de l’intervention de la MISMA, l’ONU doit assurer la logistique ENTIÈREMENT, de bout en bout, pendant toutes les phases de l’intervention de la MISMA incluant le déploiement de la MISMA, les combat et la sécurisation des villes reconquises.

    LES DÉGÂTS COLLATÉRAUX, DONT PARLE L’ONU, POURRAIENT ÊTRE RÉDUITS, VOIRE ÉLIMINÉS, PAR L’USAGE D’UNE GUERRE COLLECTIVE DE RENSEIGNEMENTS (CIBLÉE ET PRÉCISE) ET EN SUIVANT L’APPEL DU GOUVERNEMENT MALIEN POUR LE RESPECT DES DROITS HUMAINS ET DES NORMES MONDIALES.

    Les deux autres options proposées (soutien logistique fourni de manière bilatérale, logistique fournie par l’ONU pendant le déploiement de la MISMA et certains pays prenant le relais pendant les combats) par l’ONU pourront induire des problèmes liés au manque de ressources, ce qui pourra entraver le bon déroulement des opérations.

    Le retard du déploiement de la MISMA est lié à cela.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC/GOUVERNANCE

  3. si la France ne s’etait pas plus pressée qu’eux ,la guerre serait finie depuis deux semaines

    • Sur ce point je partage ton post à 100% !!!! Si je vois nos frères africains se taper la poitrine en disant non à une nouvelle forme de colonisation, j’ai envie de leur donne une belle gifle !!! Si c’était pas la France je serai déjà à Clermont-Ferrand moi Que c’est dur d’être de lire de telles conneries … Même les fonds qu’on nous donne pour construire des écoles pour nos propres enfants, nous les africains on bouffe cet argent…

      • Koudis à bien regarder la photo je crois qu’ils voient un ordinateurpour la première fois de leur vie ,et qu’ils se demandent à quoi çà sert 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 va falloir les brancher sur maliweb

    • si la france, si la france, si la france….

      Si la france n’existait pas….

      c’est ce qui va lui arriver…

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