Plusieurs groupes armés affirment leur désaccord avec le décret gouvernemental pris le vendredi 14 octobre en conseil de ministre extraordinaire. Ils accusent l’État d’avoir «contourné tout ce qui avait été prédit ».
-Maliweb.net -20-10-2016 -La mise en place des autorités intérimaires, prévue par l’accord de paix signé en juin 2015, constitue l’un des blocages au processus de paix. A peine pris, le décret de nomination de ses membres suscite la controverse au sein des groupes armés.
En conférence de presse, mardi 18 octobre, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) a indiqué que le décret du gouvernement est en « contradiction » avec l’Entente signé en juin entre l’État et les groupes armés. Selon cette « Entente », l’autorité intérimaire doit être égale au conseil qu’elle remplace. « Ce n’est malheureusement pas ce que dit le décret. Nous constatons que le gouvernement est parti au-delà de ce qui était convenu en augmentant le nombre de l’autorité intérimaire dans toutes les localités », s’insurge un responsable de la CMA, mardi, lors d’une conférence de presse à Bamako.
Le décret gouvernemental augmente d’environ deux de plus les membres de l’autorité intérimaires dans chaque région. A titre d’exemple, alors que l’Entente prévoit quinze membres à Ménaka, le gouvernement en a nommé 17. Chose que la CMA voit d’un mauvais œil : « Nous considérons que c’est une manœuvre pour faire de la place à d’autres personnes qui sont notamment proches de la Plateforme ». La Plateforme, proche de Bamako, est l’autre principal groupe signataire de l’accord de paix.
Aussi, le décret de nomination des membres des autorités intérimaires a créé d’autres frustrations au sein de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Trois autres groupes (la CPA, la CMFPR2 et le MSA) au sein du mouvement crient à l’exclusion. Ils estiment qu’il s’agit d’une liste taillée sur mesure qui n’est composée que par des éléments du Mouvement national de Libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut Conseil pour l’unicité de l’Azawad (HCUA). « En tant que membres de la Coordination, nous n’avons pas été associés à la constitution de cette liste. Il s’agit donc d’un choix sélectif et non-consultatif », s’en sont-ils indignés quelques heures après l’annonce du décret.
Le ministre Ag Erlaf sur la sellette
Très proche du Haut Conseil pour l’Unicité de l’Azawad (HCUA), le ministre de l’Administration territoriale et de la Réforme de l’État, Mohamed Ag Erlaf, est pointé du doigt. « Les listes proposées sont venues de Kidal d’où le ministre est originaire et ont été établies par le MNLA et le HCUA », explique Younoussa Touré de la CMFPRII. Les trois mouvements estiment que le ministre Ag Erlaf doit se “ressaisir et garder sa neutralité et son impartialité vis-à-vis des mouvements qui composent la CMA”. Ils jurent, la main sur le cœur, qu’il n’y aura ni cantonnement encore moins de patrouilles mixtes si les listes ne sont pas revues. “Les 200 combattants de la CMA au niveau de Gao appartiennent, dans leur majorité, à nos mouvements”, menacent-ils.
“Les mouvements de résistance civile ne reconnaissent pas les listes de Gao”.
Dans la cité des Askia, la liste des autorités intérimaires ne fait pas d’unanimité. Les mouvements de résistance civile, rejettent en bloc cette liste qu’ils considèrent “non-consultative”. Il s’agit, selon eux, d’une violation des accords signés avec le gouvernement, en juillet à Gao, après une manifestation contre les autorités intérimaires. “Le gouvernement avait promis de nous consulter. La plateforme aussi devrait consulter les populations civiles de Gao lors de la constitution de cette liste. Nous exigeons donc que le point de vue de nos populations soit au centre de toute action qui concourt au retour d’une paix durable”, affirme Moussa Yoro, président des mouvements de résistance civile de Gao.
Du côté du gouvernement, on estime qu’il s’agit de querelles entre mouvements armés qui ne l’engagent en rien. “Il faut passer à autre chose pour aller vers l’application de l’accord de paix, une fois pour toutes”.
A Gao, les populations s’étaient déjà levées contre la mise en place des autorités intérimaires, en juillet. Une manifestation a même été réprimée par les forces de l’ordre faisant trois morts avant l’intervention d’une délégation gouvernementale pour satisfaire les doléances des jeunes.
Aboubacar DICKO/maliweb.net
Bonjour,
Chers frères/sœurs, ce sont les autorités intérimaires qui vont nous permettre de mettre en place ou de contribuer au renforcement des services de base, de mettre en place le MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination) pour les aspects sécurité et d’organiser, en liaison avec la CENI, les élections communales et, plus tard, les régionales.
Elles permettront aussi la préparation du retour, la réinstallation et la réinsertion des réfugiés et des populations déplacées, dont certains, feront partie des autorités intérimaires de la région ou de la commune.
Autrement, comment voulez-vous qu’on fasse ?
Les autorités intérimaires seront mises en place à travers la loi déjà promulguée, un décret (conditions) d’application de cette loi et le protocole d’entente entre parties prenantes pour la mise en place des autorités intérimaires.
Ce que beaucoup de gens oublient, ce sont les ressortissants (membres de la SOCIÉTÉ CIVILE dont des réfugiés Maliens de retour) de telle ou telle région ou de telle ou telle commune mais aussi les agents des services déconcentrés de l’État et les conseillers sortants, qui feront partie des autorités intérimaires.
Ce ne sont pas, comme c’était dit dans une certaine presse au début, les membres de la CMA, de la plateforme et du gouvernement, qui feront partie de ces autorités intérimaires.
Détrompez-vous. Le processus d’entente a mis tout ça au clair.
Le dernier conseil extraordinaire des ministres, du 14 octobre 2016, a rappelé tous ces éléments.
Seuls des conseillers spéciaux de la CMA et de la Plateforme sont nommés auprès du représentant de l’État dans la région ou dans la commune.
LES MOUVEMENTS DE RÉSISTANCE CIVILE DE GAO VIENNENT DE REJETER LA LISTE DES AUTORITÉS INTÉRIMAIRES MAIS PAS L’ACCORD DE PAIX NI SA MISE EN ŒUVRE DONT LA MISE EN PLACE DES AUTORITÉS INTÉRIMAIRES.
Certains croyaient que les jeunes de GAO avaient rejeté les autorités intérimaires.
Les jeunes de GAO avaient, eux-mêmes, contredit ce qui avait été dit concernant leur rejet des autorités intérimaires.
La preuve est que :
(1) lors de la rencontre avec les autorités Maliennes (l’équipe gouvernementale), ils ont dit qu’ils souhaitent être impliqués dans la mise en œuvre de l’accord en particulier dans le DDR et les autorités intérimaires,
(2) De même, lors du séminaire que l’ONG TILWAT International a organisé à GAO, du 12 au 15 AOUT 2016, que j’ai animé, les participants, incluant des jeunes et cinquante officiers et militaires de rang des forces armées maliennes, ont confirmé qu’ils soutiennent l’accord de paix et souhaitent être impliqués dans le DDR et les autorités intérimaires, voir le bilan de ce séminaire sur Maliweb à l’adresse :
https://www.maliweb.net/contributions/bilan-seminaire-international-de-gao-engagement-modernisation-de-larmee-1822062.html
(3) Ils souhaitent le démarrage du DDR et des autorités intérimaires au plus tôt.
Entendons-nous sur la base de l’accord de paix en interprétant convenablement son contenu.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
Expert TIC, Gouvernance et sécurité
TEL 00223 95 58 48 97
Comments are closed.