Dans la ville épicentre des différents soulèvements touaregs qui ont secoué le Mali depuis l’indépendance, la situation reste très confuse. De notre envoyé spécial.
Qui contrôle Kidal ? Cette ville garnison perdue en plein désert, située à 250 km de la frontière algérienne, était le dernier grand fief des groupes armés islamistes au Nord Mali. Le 30 janvier, les forces françaises ont investi son petit aérodrome et annoncé cinq jours plus tard la prise du reste de la localité. Depuis, rien. Pas d’image, peu d’information. Les médias n’ont pas accès à cette immense contrée aride, enclavée et toujours en guerre.
Une semaine après, et ce malgré la volonté affichée à Paris de restaurer au plus vite la “souveraineté malienne” sur l’ensemble du territoire, aucune autorité légale n’est retournée sur place. Les militaires français ont pris soin de n’associer aucun Malien à leur opération. C’est avec l’aide de l’armée tchadienne qu’ils tentent de sécuriser les lieux. “Il y a une haine anti-touaregs farouche au Sud. C’est la raison pour laquelle on ne souhaitait pas que les soldats maliens se jettent sur Kidal pour commettre encore plus d’exactions”, confie un diplomate.
Les Français essayent depuis plusieurs jours de faire revenir le gouverneur, mais se heurte à l’opposition des groupes armés toujours présents dans la ville. “Ils me demandent de l’accompagner afin de faciliter son retour, je réclame en échange un avion chargé de vivre et de médicaments. Je ne vais pas après neuf mois d’absence revenir chez-moi les mains vides”, déclare Haminy Belco Maïga, le président de la région de Kidal, replié, comme de nombreux élus du Nord, sur Bamako.
Des risques de pénuries
Ce dirigeant local redoute une crise humanitaire. “Il devient urgent d’approvisionner les habitants. Depuis des semaines, la frontière algérienne est fermée, les routes sont coupées. Résultat : rien ne passe, explique-t-il. Les produits de base, lait, légume, bois, gaz, commencent à manquer. Il y a même une pénurie de viande car, les éleveurs, à cause des bombardements, s’éloignent des villes avec leurs troupeaux”.
Dans Kidal même, la situation reste confuse. Les rebelles touaregs du MNLA, le Mouvement national de libération de l’Azawad, qui réclament l’indépendance et proclament leur laïcité, pour mieux se démarquer des djihadistes, affirment tenir la bourgade. “Ils demeurent plutôt à la périphérie”, corrige un responsable français. Les vrais maîtres des lieux seraient en réalité les combattants du MIA, le Mouvement islamique de l’Azawad, issus d’une scission d’Ansar Dine. “Ce sont eux qui contrôlent Kidal”, affirme l’imam Mahmoud Dicko, le très influent président du Haut conseil islamique.
Les Horaces et les Curiaces
Epicentre des différents soulèvements touaregs qui ont secoué le Mali depuis l’indépendance, la ville se divise en deux camps ennemis. D’un côté, la puissante tribu des Ifoghas et ses alliés, arabes, notamment, de l’autre la tribu des Imrades. Toute l’histoire de la région peut être lue à travers la lutte qui les oppose. “C’est un peu comme les Horaces et les Curiaces”, explique un diplomate qui a vécu longtemps dans cette partie du pays longtemps délaissée par le pouvoir central. “Déjà sous la colonisation, les Ifoghas étaient privilégiés par les Français qui divisaient pour mieux régner. Ils ont toujours eu le pouvoir et ont peur de le perdre. Tout le problème est là”, résume Akory ag Iknam, grand professeur de santé publique qui préside le collectif des résidents de Kidal.
Ils jouissent des mêmes avantages que sous le règne de l’ancien président malien, Amadou Toumani Touré, dit ATT. “Ils détiennent 90% des postes. Avec l’aide de l’administration, ils remportent tous les scrutins, poursuit Akory ag Iknan. Le maire est l’un des leurs, tout comme le député”. Mais la reprise de la rébellion en janvier 2012 bouleverse ces subtils équilibres. De jeunes guerriers qui ont combattu sous les ordres de Kadhafi reviennent avec des monceaux d’armes prélevées dans les arsenaux libyens, ils s’allient aux Imrades, créent le MNLA, et foncent vers le sud, bousculant tout sur leur passage.
Dans un premier temps, le chef de la tribu des Ifoghas, Iyad ag Ghali, qui a lui-même combattu l’armée malienne dans les années 1990, avant de rallier ATT, cherche à prendre la tête de ce nouveau soulèvement. En vain. Devant le refus des jeunes leaders du MNLA, il crée son propre mouvement, Ansar Dine, en arabe, les “Partisans de la religion”, et décide de s’appuyer sur l’autre force montante dans ce territoire désertique, Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).
Une réunion sur les otages français
Sous les coups de butoir de l’opération Serval, Ansar Dine éclate. L’aile politique emmenée par un autre chef des Ifoghas, Algabass ag Intallah, le propre fils de l’”amenokal”, le vieux guide spirituel des touaregs, Intallah ag Attaher, forme le MIA, se replie sur Kidal et tend la main aux soldats français. “Nous ne sommes pas dupes, s’écrie un diplomate. Ils sont aux abois et tentent de sauver ce qui peut l’être et si possible d’être à la table des négociations”. Il convient d’être prudent. Depuis le début de cette guerre, les combattants n’ont cessé d’aller et venir d’un groupe à l’autre, en fonction des circonstances.
Dupes ou pas, les militaires français ont rencontré à plusieurs reprises des responsables du MIA et du MNLA à Kidal. “Dès le premier jour, ils se sont retrouvés au domicile du député de Tin Essako, Mohamed Intallah, qui n’est autre que le fils aîné d’Intallah ag Attaher, raconte Haminy Belco Maïga. La réunion était à huis clos mais chez les touaregs, tout se sait”. Le sujet ? “ça discutait collaboration pour la libération des otages français”.
Christophe Boltanski – Le Nouvel Observateur
« Il y a une haine anti-touaregs farouche au Sud. C’est la raison pour laquelle on ne souhaitait pas que les soldats maliens se jettent sur Kidal pour commettre encore plus d’exactions », confie un diplomate.????? NON NON NON Mr LE DIPLOMATE, IL N’Y A PAS DE HAINE AINTI-TOUAREGS, MAIS HAINE ANTI-mnla. CE QUI DIFFERENT ET PARFAITEMENT COMPREHENSIBLE, (meme si ma conviction est que la haine detruit celui la meme qui hait et non la personne visee).
COMME DISAIT L’AUTRE, assez du racisme anti-noir et du négationnisme du lobby » pro-touareg »: » L’authentique propriétaire du sol n’évoque jamais son partage « http://www.maliweb.net/news/contributions/2013/02/13/article,127467.html
Pas l armée malienne cas même
qui ne contrôle aucun sentimetre d eux meme
les aliers oui mais pas le Mali .
supper article.
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