AFP – La Mali refuse toute présence militaire étrangère dans son pays, même pour lutter contre le terrorisme, a déclaré le président malien Amadou Toumani Touré dans un entretien avec la télévision algérienne diffusé jeudi.
Le chef de l’Etat malien a quitté jeudi Alger à l’issue d’une visite officielle de quatre jours en Algérie.
"Le Mali, tout comme l’Algérie, très jaloux de son indépendance et de sa sécurité, n’acceptera en aucune manière qu’une force militaire étrangère s’installe dans son pays même si cette force venait pour aider dans la lutte antiterroriste", a indiqué le président malien à la télévision algérienne cité par l’agence de presse APS.
Depuis 2010, les quatre pays dits du "champ" du Sahel (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger) ont une coopération militaire par le biais du Comité des états-majors opérationnels conjoints (Cemoc), installé à Tamanrasset, dans l’extrême sud algérien, au Sahara. Ils ont depuis accru leur coopération en matière de renseignement.
Pour M. Touré, il faut éviter d’"impliquer des forces extérieures" aux pays du champ car "internationaliser une situation qu’ensemble nous pouvons sans doute maîtriser, est exactement la solution qu’il faut éviter".
Le chef d’Etat malien a indiqué que les questions liées à la crise libyenne et à la prolifération des armes avaient été au centre de ses discussions avec son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika pendant cette visite de quatre jours.
"Aujourd’hui, ce sont des armées entières qui quittent la Libye lourdement armées et qui reviennent vers leurs pays d’origine, et le Mali en fait partie", a-t-il souligné.
Il a considéré que la coopération était la réponse la mieux adaptée pour lutter efficacement contre le terrorisme et que les deux pays avaient "une vision commune qui nous permet de nous mettre ensemble pour lutter contre le terrorisme et ses connexions".
La visite du président malien est intervenue après l’enlèvement dans la nuit de samedi à dimanche de deux coopérants espagnols et d’une Italienne à Hassi Rabuni, qui abrite le siège du gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), près de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, dans une attaque attribuée par le Front Polisario à la branche maghrébine d’Al-Qaïda, Aqmi.
Le Front Polisario a affirmé que les ravisseurs s’étaient infiltrés à partir du Mali, ce qu’à réfuté lundi à l’AFP un ministre malien sous le couvert de l’anonymat.
© Agence France-Presse – 27 octobre 2011