Mali : l’UA appelle à la mobilisation contre les groupes terroristes

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L’Union africaine, par la voix de son président Jean Ping, demande l’envoi de troupes au Mali sous mandat de l’ONU Reuters

Confrontée à une complexification de la crise au Mali avec un risque de rapprochement des rébellions islamistes qui contrôlent le Nord du pays avec d’autres groupes terroristes actifs en Afrique de l’Ouest et au Sahel, l’Union africaine (UA) a appelé samedi soir à Addis Abeba à une mobilisation générale internationale et au rassemblement de tous les Maliens.

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA réuni le long de la journée de samedi dans la capitale éthiopienne en marge des travaux du 19e sommet ordinaire de l’organisation panafricaine qui s’ouvre officiellement dimanche jusqu’à lundi a réitéré dans son communiqué final “sa détermination à imposer des sanctions contre les groupes terroristes et criminels opérant au Nord Mali”.

Avec une simple allusion sans mention de noms, cette décision étendue à “tout autre groupe armé qui fait obstacle à la recherche d’une solution à la crise et aux efforts de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, ndlr) et de l’UA” vise notamment la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), les islamistes d’Ansat Eddine et les terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Le 12 juin, le CPS avait déjà autorisé la CEDEAO, en collaboration le cas échéant avec les pays de la région, à mettre en place les dispositifs sécuritaires et militaires en vue d’ assurer la sécurité des institutions de la transition, de restructurer et de réorganiser les forces de sécurité et de défense, puis de restaurer l’autorité de l’Etat sur la partie Nord du pays et lutter contre les réseaux terroristes et criminels.

Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement tenu samedi à Addis Abeba a exigé “l’arrêt de l’immixtion inacceptable des militaires de la junte (auteur du coup d’Etat du 21 février contre le régime du président Amadou Toumani Touré, ndlr) et de leurs soutiens civils dans la gestion de la transition et la dissolution effective du CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat créé par l’ex-capitaine putschiste Amadou Sanogo, ndlr)”.

Le texte dont Xinhua a obtenu copie reste toutefois vague quant à la véritable action à mener contre les groupes terroristes et criminels évoqués. Aucune indication n’a non plus été fournie sur la force internationale préconisée pour enrayer cette menace.

Préoccupés par la détérioration persistante de la situation humanitaire, la dizaine de leaders africains regroupés autour de l’ Ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice pour le mois en cours du Conseil de paix et de sécurité, et du Béninois Thomas Yayi Boni, a insisté sur la formation d’un gouvernement d’union nationale avant le 31 juillet.

Ce gouvernement, après celui de Cheick Modibo Diarra, est considéré comme “le parachèvement du processus de normalisation institutionnelle” destiné à ouvrir “la voie à la levée de la suspension prise par l’UA et à une plus grande mobilisation de l’ Afrique et du reste de la communauté internationale en appui aux efforts des autorités de la transition”. La facilitation du retour au pays du président par intérim Diancounda Traoré, en convalescence continue à Paris en France après son agression en mai au palais présidentiel de Bamako.

“La situation demande le rassemblement de tous les Maliens. Il faudrait que les politiques soient associés, la société civile également et les ressortissants du Nord du Mali”, a souligné le président Ouattara qui a rappelé le déploiement à l’heure actuelle d’une mission de l’état-major de la CEDEAO à Bamako pour aider, notamment, l’armée malienne, à “essayer d’obtenir l’intégrité territoriale”.

Selon un rapport du président de la Commission de l’UA, Jean Ping, dont Xinhua a aussi pu procurer copie, “à la date du 26 juin, le nombre total de personnes déplacées internes au mali était estimé à 158.857, et celui des réfugiés maliens enregistrés en Algérie, au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger à 181.742”.

Comme dans d’autres parties du Sahel, décrit par ailleurs ce document, “le Nord du Mali doit, en outre, faire face à une grave crise humanitaire, consécutive à la sécheresse aiguë de l’année passée. Par ailleurs, le pillage de centres de stockage des ONG ( organisations non gouvernementales, ndlr), dont certaines ont été chassées par les groupes extrémistes, compromet la disponibilité de l’aide humanitaire”.

 

Publié le 2012-07-15 09:58:30 | French. News. Cn

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