L’affirmation mardi par un représentant du Pentagone que l’US Air Force ne demandera pas à se faire payer le transport de soldats et de matériels français au Mali a mis fin à une polémique. Retrouvez les détails et les autres évènements marquants du 11e jour de ce conflit.
C’est toujours ça de pris sur la facture de l’intervention militaire de la France au Mali. Au onzième jour des opérations, les Etats-Unis ont officiellement indiqué qu’ils ne comptent pas demander à Paris de payer pour le transport de matériel et de troupes françaises vers le Mali à bord d’avions américains.
>>Voir l’édito de Christophe Barbier: Guerre au Mali: la France a-t-elle les moyens?
“Ce n’est pas le moment des questions d’argent”
“Ce n’est pas le moment des questions d’argent mais de réaliser notre objectif commun de contenir les militants dans le nord du Mali” a fait savoir mardi le porte-parole du Pentagone George Little. Selon le Wall Street Journal, Paris avait été irrité d’une demande américaine de payer pour le soutien en matière de transport aérien fourni par les Etats-Unis, évalué entre 17 et 19 millions de dollars.
En 10 jours, l’US Air Force a effectué cinq vols de gros-porteur C-17 pour le compte de l’armée française, transportant plus de 140 tonnes d’équipements et plus de 80 personnes. Les rotations ont débuté lundi entre Istres et Bamako.
Les Etats-Unis fournissent également à Paris un soutien en matière de renseignements à l’aide de leurs satellites et vraisemblablement de drones.
La France a également demandé à Washington de mettre à disposition des avions-ravitailleurs pour les avions français intervenant au Mali. Mais la requête est toujours à l’étude, a reconnu le porte-parole du Pentagone. George Little a démenti toute réticence de Washington à s’engager plus avant: “Nous ne traînons pas les pieds, il s’agit d’un effort délibéré de discuter avec les Français afin d’évaluer la meilleure façon de les soutenir dans le cadre de l’appui également fourni par d’autres pays”.
La France a bombardé des bases d’Aqmi à Tombouctou…
L’aviation française a visé lundi un “centre de commandement” d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) à Tombouctou, ville du nord-ouest de Mali, ont reconnu mardi des sources concordantes françaises. La France s’est ainsi attaquée directement au plus important des trois groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali. Lundi, le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major des armées françaises, s’était borné à confirmer des frappes aériennes françaises “à la périphérie” de Tombouctou.
… mais elle s’est retirée de Diabali et Douentza
AFP PHOTO / ISSOUF SANOGOUn véhicule blindé français près de Diabaly
Mardi matin, des soldats maliens parcouraient les rues de Diabali, à 400 km au nord de Bamako, comme ils l’avaient fait la nuit précédente. Comme annoncé, les soldats français, qui avaient aidé lundi les Maliens à reprendre Diabali tombée au mains des islamistes le 14 janvier, se sont retirés de la localité dans la soirée. L’armée française semble réticente à stationner dans les villes: une fois reprises aux islamistes, elle préfère en laisser le contrôle à l’armée malienne.
C’est aussi le cas à Douentza (800 km de Bamako), contrôlée depuis septembre par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), également reprise lundi par une colonne franco-malienne. Elle se trouve sur une route stratégique d’où peuvent être menées des opérations vers les grandes villes du Nord, Tombouctou, Gao et Kidal, prises fin mars 2012 par les groupes jihadistes, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont mis en déroute l’armée malienne.
Objectif du Mali : libérer Tombouctou et Gao d’ici un mois
Onze jours après le début de l’intervention militaire française qui a donné un coup d’arrêt à la progression des islamistes vers le Sud, le chef d’état-major de l’armée malienne a détaillé mardi ses objectifs de guerre.
“Notre objectif est la libération totale des régions du nord du Mali. Si les appuis sont conséquents, cela ne dépassera pas plus d’un mois pour Gao et Tombouctou”, a déclaré le général Ibrahima Dahirou Dembélé, interrogé par Radio France Internationale (RFI). Plusieurs sources ont fait état d’un repli des islamistes vers Kidal (extrême nord-est), à 1.500 km de Bamako, près de la frontière algérienne.
L’internationalisation de l’intervention au Mali avance doucement
De nouveaux autres pays ont répondu aux demandes d’aide logistique et financière de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour le déploiement d’une force au Mali qui, à terme, sera composée de quelque 6.000 soldats africains Pour sa part, l’Union européenne a proposé d’organiser une réunion internationale sur le Mali le 5 février à Bruxelles, avec la participation de l’Union africaine, de la Cédéao et de l’ONU.
L’UE débloque 20 millions d’euros d’aide humanitaire
L’Union européenne annoncé mardi le déblocage de 20 millions d’euros supplémentaires d’aide pour le Mali, destinée aux personnes victimes de malnutrition dans le pays et aux réfugiés dans des pays voisins. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a récemment estimé à 150.000 le nombre de réfugiés chassés du Mali, et à 230.000 celui des déplacés.
L’Egypte condamne l’intervention française…
Rompant avec la quasi-unanimité de la communauté internationale, le président égyptien Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, s’est prononcé lundi contre l’intervention au Mali, “de nature à alimenter le conflit dans la région”.
… mais une autorité islamique malienne la valide
Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM), principale organisation islamique d’un pays à 90% musulman, a estimé que l’intervention de la France n’était “pas une agression contre l’islam”.
Par LEXPRESS.fr, publié le 22/01/2013 à 20:27
C’est juste l’histoire de “ne marche pas dans mes plates-bandes et je respecterai tes plans d’épinard!”
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