L’opération Barkhane s’étend désormais du centre du Mali jusqu’à la frontière avec le Burkina Faso. Si la force française Barkhane poursuit son effort dans le nord du Mali, la multiplication des attaques, dans la région du Gourma, à cheval entre le Mali, le Burkina et le Niger, l’a conduit à lancé plusieurs opérations d’envergure ce printemps. Dernière opération, l’opération « Bayard » a permis de localiser et de détruire de nuit un campement jihadiste dans une région boisée à la frontière malienne. L’état-major français précise toutefois qu’une partie des terroristes a pu s’enfuir et l’armée française cherche à exploiter les indices afin de remonter la filière.
Pour découvrir ce campement terroriste, Barkhane a mis les moyens : des drones de reconnaissance, des écoutes, une traque de plusieurs semaines. Et au final, l’un des bilans les plus importants depuis près de trois ans : des terroristes délogés dans la forêt de Foulsaré, au sud-ouest de Gao, une vingtaine d’éléments mis hors d’état de nuire, selon Barkhane, et beaucoup de matériels saisis.
A Paris, le porte-parole de l’état-major des armées, le colonel Patrick Steiger dresse le bilan de cette opération : « Au bilan de ces actions : une vingtaine de motos, un autre pick-up, de l’armement, aussi bien des armes légères d’infanterie que des lance-roquettes, des pistolets automatiques, des munitions, des chargeurs, du matériel informatique, ainsi que des composants rentrant dans la fabrication d’engins explosifs improvisés. Il est à noter qu’un certain nombre de terroristes s’est enfui, et a sans doute emporté une partie de ses blessés, de ses tués. Les renseignements sont en cours d’exploitation, pour savoir exactement de quel groupe il s’agissait. C’est une zone dans laquelle est présent Ansaroul Islam, c’est une zone dans laquelle tâche de s’implanter le RVIM. On n’exclut pas une possibilité d’alliance de circonstance entre les deux ».
RVIM, désignation du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, né de l’alliance de plusieurs groupes sahéliens. EI pour le Grand Sahara (EIGS) a également par le passé revendiqué des actions au Burkina Faso et tenterait par ailleurs d’y opérer. Le renseignement français estime à 400 le nombre total de jihadistes encore actifs dans l’ensemble de la zone sahélo-saharienne.