MALI. L’aide au développement passe aussi par les collectivités

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Un hélicoptère Puma survole un village entre Gao et Bourem, au nord du Mali, le 17/02/13 (Pascal Gyot/AP/SIPA)
Un hélicoptère Puma survole un village entre Gao et Bourem, au nord du Mali, le 17/02/13 (Pascal Gyot/AP/SIPA)

100 villes françaises jumelées avec des villes du Mali participent mardi à Lyon à une réunion sur l’après-crise.

Une quarantaine de représentants des collectivités territoriales maliennes et une centaine françaises se réunissent ce mardi 19 mars à Lyon pour relancer leurs relations fortement ralenties depuis plus d’un an. Chapeautées par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius et le ministre chargé du Développement, Pascal Canfin, les villes françaises se mobilisent pour préparer l’après-crise et contribuer au développement du pays. Depuis quelques années, la coopération décentralisée s’est traduite  par le jumelage d’une collectivité sur cinq au Mali avec une commune française. Selon le Quai d’Orsay, 300 projets de coopération ont été menés à ce jour par les collectivités françaises dans les domaines de l’éducation et de la formation notamment. A Lyon, il sera question “de remettre en route la machine”, explique-t-on au Quai d’Orsay, l’un des organisateurs de l’événement et de proposer de nouveaux projets.

La diplomatie des collectivités locales

Au programme de cette journée de tables rondes, de nombreuses discussions dans l’attente, si ce n’est de décisions, “au moins d’engagements”. “Les liens existent déjà. Les collectivités se connaissent entre elles, les maires se connaissent entre eux”, insiste-t-on au ministère des Affaires étrangères. “Mais, des projets entiers ont été abandonnés. Le signal qu’on veut donner, c’est celui de la reprise”.

Les actions se mèneront essentiellement sur le front de l’éducation et de la santé après avoir redonné aux Maliens “les conditions de vie quotidienne qui étaient les leurs avant la crise”. Remettre en route l’électricité, l’approvisionnement en eau potable, les antennes téléphoniques, reconstruire des centres médicaux, des écoles, reconstituer de quoi pouvoir semer avant la saison des pluies, réorganiser les médias locaux… En faisant cela, Paris dit que les collectivités territoriales contribuent “à la stabilisation et à la réconciliation”.

Les organisateurs rappellent que la coopération entre le Conseil régional Rhône-Alpes –co-organisateur de la conférence – et Tombouctou a par exemple donné lieu à des soutiens aux populations réfugiées ou encore à un programme de numérisation des manuscrits de Tombouctou.

Pour le ministère des Affaires étrangères, la planification de toutes ces aides est le “bébé des collectivités, pas celui de l’Etat”. C’est une diplomatie des collectivités […] L’Etat ne se substituera pas à elles, on peut les aider et être des facilitateurs”. Et d’insister sur le fait que la conférence de Lyon regroupe des projets locaux qui se feront indépendamment du calendrier national. La réalité sur le terrain pourrait pourtant en décider autrement et la diplomatie nationale n’est jamais très loin.

L’Etat discret mais…

Le gouvernement français semble en effet s’être décidé à entrer dans la phase de développement au Mali pour “tirer les lignes de l’avenir”. Il y a une semaine, Paris a décidé la relance de l’aide publique au développement au Mali avec une enveloppe de 150 millions d’euros.

La réunion de mardi doit servir d’exemple selon Paris. “C’est un objectif de politique internationale […] On voulait être les premiers à faire ça pour la nécessaire coordination de l’aide internationale. On sort le premier papier et on oblige tout le monde à s’engager. Cela permet à l’Union européenne de se positionner”, explique l’un des organisateurs.

Une fois cette politique affichée, de nombreuses questions se poseront encore : comment équilibrer cette aide entre un sud libre plus facile à normaliser et un nord encore en proie à l’instabilité ? Comment mesurer l’efficacité des projets ? Qui les financera ? “Lyon permettra justement de faire remonter les informations du terrain et préparer la conférence internationale des donateurs” qui devrait se tenir à la mi-mai à Bruxelles, répond-on au ministère des Affaires étrangères.

 

tempsreel.nouvelobs.com

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