Mali: la France “soutiendra toutes les initiatives” africaines, promet François Hollande

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NEW YORK (Sipa) — La France “soutiendra toutes les initiatives” des pays africains pour permettre au Mali de retrouver son intégrité territoriale, a promis mardi François Hollande devant l’Assemblée générale des Nations unies.

François Hollande a tenu son premier discours à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, mardi 25 septembre à New York.

“La France soutiendra toutes les initiatives permettant que les Africains eux-mêmes règlent cette question dans le cadre de la légalité internationale”, a-t-il affirmé, alors qu’une intervention militaire se dessine dans le pays. “Oui, il faut que le Mali retrouve son intégrité territoriale et que le terrorisme soit écarté de cette zone du Sahel”, a-t-il ajouté.

Le soutien de la France sera “politique”, “logistique” et “matériel”, “mais c’est aux Africains de mener l’intervention et la reconquête du nord” du pays, a précisé François Hollande un peu plus tard, lors d’une conférence de presse.

Sous l’impulsion de la CEDEAO (Communauté économique des Etat d’Afrique de l’Ouest), un projet de résolution qui devra être examiné ultérieurement par l’ONU est en cours d’élaboration, afin de permettre à une force militaire internationale de se déployer dans le nord du Mali. Des rebelles touaregs chassés par la suite par des groupes islamistes se sont emparés de cette région à la faveur du coup d’Etat de mars qui a déstabilisé le pays.

AP-sc/pyr
(Sipa / 26.09.2012 00h18)


Syrie, Iran, Mali : Hollande dénonce l’inertie de l’ONU

Lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations unies, le Président de la République française a exhorté à une action « urgente » en Syrie et au Sahel.

Baptême de feu pour François Hollande qui prononçait aujourd’hui son premier discours de président à l’Assemblée générale des Nations unies. « La première des urgences s’appelle la Syrie ». « Nous avons le devoir d’agir, d’agir ensemble et d’agir vite, car il y a urgence », a-t-il martelé, appelant l’ONU à « protéger les zones libérées » dans le pays et renouvelant solennellement devant ses pairs son engagement à « reconnaître le gouvernement provisoire, représentatif de la nouvelle Syrie libre, lorsqu’il sera formé ».

« Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que l’ONU réagisse? »

« Sans attendre, je demande que les Nations unies accordent dès maintenant au peuple syrien tout le soutien qu’il nous demande et protègent les zones libérées, en assurant une aide humanitaire pour les réfugiés », a-t-il enchaîné sans plus de détails sur la nature de cette opération. Le régime syrien de Bachar al-Assad « n’a pas d’avenir parmi nous », a également souligné M. Hollande. « Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que l’ONU réagisse? » s’est-il interrogé. « Combien de morts faudra-t-il attendre, comment admettre plus longtemps la paralysie de l’ONU ? »

Concernant le Mali, M. Hollande a jugé la situation au nord de ce pays « insupportable, inadmissible, inacceptable ». « Il n’y a pas de temps à perdre (…) il faut que le Mali retrouve l’intégrité de son territoire et que le terrorisme soit écarté de cette zone du Sahel », a déclaré le chef de l’Etat français. Et il s’est engagé à soutenir une résolution du Conseil de sécurité « pour permettre au Mali de retrouver son intégrité territoriale », et a assuré que la France soutiendrait les initiatives prises par les Africains. Le Mali a officiellement saisi le secrétaire général de l’ONU d’une demande d’intervention militaire internationale pour reconquérir le nord du pays occupé par des groupes islamistes.

Le Mali au coeur des débats

Arrivé lundi dans la soirée à New York, François Hollande a eu un dîner de travail avec le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, et doit poursuivre toute une série d’entretiens bilatéraux et participer mercredi à une conférence consacrée à la situation au Sahel où il pourrait s’exprimer davantage sur le dossier.

Si la diplomatie française espère obtenir des avancées à New York pour permettre rapidement une intervention au Mali, Paris n’a, en revanche, guère d’espoir d’isoler le régime syrien qui bénéficie toujours du soutien de la Chine et de la Russie, deux membres du Conseil de sécurité. Depuis la mi-mars 2011, le soulèvement contre le président Bachar al Assad a fait plus de 27.000 morts, selon un bilan établi par l’opposition syrienne. Plus de 250.000 Syriens ont fui le pays vers la Turquie, la Jordanie, le Liban et l’Irak voisins.

Le discours de François Hollande a également épinglé l’Iran et appelé à nouvelles sanctions pour amener le pays à revoir son programme nucléaire « avant qu’il ne soit trop tard ».

La grand-messe diplomatique que constitue l’assemblée générale aura aussi été l’occasion pour François Hollande de renouveler son appel à généraliser une taxe sur les transactions financières pour financer l’aide au développement et la lutte contre les fléaux sanitaires.

Il a aussi innové par rapport à ses prédécesseurs en plaidant pour la dépénalisation de l’homosexualité au niveau mondial, une priorité rare pour un chef d’Etat français à l’Assemblée générale de l’Onu.

Un peu plus tôt, le président des Etats-Unis,Barack Obama, avait prononcé un discours axé essentiellement sur le film islamophobe, la Syrie et l’Iran.

Par Les Echos.fr | 25/09 | 20:18

 

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