Mali, la France à la croisée des chemins

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Les spécialistes du déminage de la Légion étrangère, ici en Afghanistan en janvier 2011. © Joël Saget / AFP

Jusqu’ici, tout va bien ! Mais dans le nord du pays, les islamistes préparent une contre-attaque qui pourrait retarder le retrait des troupes françaises.

La France a deux principaux écueils à éviter au Mali. Le premier, et cela a été mille fois répété depuis le 11 janvier, est le risque d’enlisement. Manifestement, François Hollande en a pris la mesure. Le 6 février, Laurent Fabius, dans une interview, annonçait que la France commencerait à rapatrier certains de ses 4 000 hommes, avant le début du mois de mars. Mais il reste le second écueil, et c’est probablement le plus dangereux : ce serait de partir trop tôt. Les trois premières semaines de guerre ont presque ressemblé à une promenade de santé. Les troupes françaises au sol sont entrées dans des villes que les djihadistes avaient fuies.

Ces derniers jours, ils sont de retour. À Gao, ville tenue par le Mujao, les djihadistes, cachés aux alentours, tentent de se lancer dans la guérilla : pose de mines (des soldats maliens et des civils ont été tués), tirs de roquettes et premier attentat-suicide. “Filiale d’Aqmi”, le Mujao regroupe des hommes venus de tout le Sahel. Ils ont reçu le renfort de combattants de Boko Haram, le mouvement djihadiste nigérian. Le Mujao est le seul, dans l’immédiat, qui a signé ses actes et sa reconversion dans la guérilla.

L’Algérie a fermé sa frontière avec le Mali

Aqmi et peut-être Ansar Dine, du Touareg islamiste Iyad Ag Ghali, vont probablement suivre. Combien sont-ils ? À peine un millier, semble-t-il, pour les combattants aguerris. Aujourd’hui, ils paraissent en partie dispersés. Si certains ont pu couper leur barbe et abandonner le treillis militaire pour se cacher dans des villages, c’est une solution de très court terme. Ils seront vite dénoncés par la population. D’autres essaient de fuir le Mali. Certains ont été repérés entrant au Soudan, d’autres ont été arrêtés à la frontière mauritanienne et, pour la première fois, deux djihadistes, un Algérien et un Malien, ont été interceptés à Tin Zaouaten, bourgade sur la frontière entre l’Algérie et le Mali.

Le fait est important : c’est dans le Sud algérien que les hommes d’Aqmi se ravitaillaient, très probablement avec des complicités locales. L’Algérie a décidé de jouer le jeu : elle a fermé sa frontière avec le Mali (autant que faire se peut, sur une longueur de 1 400 kilomètres), a permis le survol de son territoire aux Rafale français, qui apparemment n’en ont pas profité (ils sont passés au-dessus du Maroc), a renforcé ses forces armées à Tamanrasset et au-delà, et maintenant intercepte les djihadistes. Ces dernières années, la présence d’Aqmi (dont les chefs sont algériens) au nord du Mali permettait à Alger de se débarrasser de ses islamistes au détriment de Bamako. Il est évident qu’Alger ne veut pas voir revenir sur son sol les salafistes d’Aqmi, qui viendraient renforcer les groupes armés qui sévissent encore en Kabylie.

Les islamistes se réorganisent

Aqmi et Ansar Dine devraient bientôt être pris en étau. Après Aguelhok, les militaires français et tchadiens sont désormais à Tessalit, une mini-base, très ancienne, au nord-ouest de l’Adrar des Ifoghas. Une piste en dur, longue de six kilomètres, y a été construite il y a plus de cinquante ans. Ces derniers temps, le camp était occupé par Ansar Dine. C’est la seule piste, à l’extrême nord du Mali, où il est possible de poser un gros porteur. En janvier, les Maliens ont proposé aux Français de s’y installer. Dans un passé récent, les États-Unis avaient demandé à y implanter une base pour surveiller le Sahel. Bamako avait refusé. Tessalit est un endroit stratégique pour prendre en tenaille l’Adrar des Ifoghas, où Aqmi s’est réfugiée et cache probablement les otages enlevés à Arlit au Niger et détenus par Abou Zeïd. Le dernier otage est aux mains du Mujao.

Est-ce en prévision d’une telle situation de siège qu’Aqmi a aménagé dans le massif du Tigharghar, au coeur des Ifoghas, des caches pour les armes, le ravitaillement, le carburant ? C’est probablement la raison pour laquelle un groupe armé s’est emparé, il y a quelques mois à Tombouctou, de gros engins de chantier appartenant à deux sociétés. Le matériel a rejoint le Grand Nord. C’est là qu’il faudra aller extraire les djihadistes, “à la fourchette à escargot” selon le mot d’un militaire français au Mali.

lepoint.fr/

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8 COMMENTAIRES

  1. Aux yeux des maliens Dioncounda Traore ne represente rien car incapable de prendre la mondre decision qui ressemble a une autorite. Il veut faire plaisir aux berets verts , ses protecteurs et aussi aux berets rouges qui sont les amis de ses amis du FDR. Donc voila un incapable veritable qui a peur de choisir son camp. Ce monsieur n’est pas aux yeux des maliens leur President. L’image d’homme d’Etat ne s’improvise pas , soit onl’a ou on l’a pas. Bon sang , qu’on est en guerre et en etat d’urgence. Si Dioncounda etait honnete, il doit faire respecter son decret qui a instaure l’etat d’urgence. Mais voila, un incapable a la tete du Mali et si l’on fait pas gaffe, il va signer la partition du Mali au profit du MNLA avec la benediction de la France qui joue le jeu de l’autonomie des regions « touaregues ».

  2. COCO ET ALOR?
    ACTION DE SNOGOGO EST JUSTIFIE AUJOURD’HUI.
    DEGAGE TOI AVEC TES SENTIMENT ANTI-PUCHTS ON EST PLUS A CE NOUVEAU ENCORE.

  3. A l’attention de mes petits camarades …à moi ,à moi …..
    SALE TEMPS POUR LES PUTSCHISTES
    – Les alliés du Mali exigent leur départ de Kati
    – Le Capitaine Sanogo fait de la résistance
    – Le lieutenant Konaré sollicite une bourse d’étude sur le Maroc
    – Les autres menacent de dénoncer ces officiers milliardaires depuis le 22 mars
    http://journallesphynxmali.com/index.php?option=com_content&view=article&id=97:sale-temps-pour-les-putschistes-&catid=34:societe&Itemid=53

    ……. l’est pas sympa COCO ?

  4. Et c’est sur les gars du MNLA que la France compte pour resoudre ce problème? Kiakiakia… Laissez moi rire. La France risque d’expérimenter la roublardise de ceux qui tirent les ficelles au Nord Mali. Ce sont les mêmes acteurs qui animent ces différents groupes au Mali, ils ne font que se repartir les rôles. Les responsables officiels d’AQMI, du MUJAO ou de BOKO HARAM ont déjà quitté le Mali. Ne restent sur places que ceux à qui ils ont sous-traité leurs combats et qui sont les mêmes qu’on retrouve dans le MNLA ou le MIA.
    La France par naïveté composera avec ceux-là même qu’elle est sensée combattre. Mais pour quel résultat? Elle se fera rouler dans la farine par des gens qui ont un calendrier caché. Aujourd’hui, le MNLA maintient la pression en continuant à faire vivre l’illusion de l’existence de ces groupes avec qui il sous-traite ( ce sont les petites mains du MNLA qui font le boulot des Djihadistes déjà partis) afin de s’imposer comme acteur incontournable. Cela se saura très bientôt.

  5. mes freres il nya plus rien, cest lhomme qui a peur. les jihadistes ne sont plus nombreux. les complices qui sont rester deriere eux cest eux qui pose des pieges avec les menbres du mnla. il faut que chaque malien participe a la guerre tout ce qui verras un suspect doit le denoncer ou les abattres avant que les soldat n’arrive.

    • Toure, c’est beau ce que tu dis, se rendre justice, tuer sans tenir compte de la presomption d’innocence. J’espère que tes parents ne sont pas aussi au Mali. Moi j’y ai toute ma famille

  6. sans l’AFP et la presse française ,maliweb n’a plus qu’à mettre la clé sous le paillasson
    les journaleux de Bamako sont justes bons à raconter des histoires de c;ul et de cocus ,autrement il n’y a rien à tirer d’eux

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