La politique des petits pas, pourrait-on tenté d’en déduire. Le mouvement à dominante touareg, de l’avis général, n’a d’autre choix que de sauter dans le dernier wagon de la paix. Il est vrai que le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) constitue une épine non négligeable dans le pied des partisans de la paix, car de loin le plus nombreux et menant régulièrement des attaques jusque dans les villes des régions du nord et du centre.
A-t-il un agenda caché ? Pour faire la paix il faut être deux. Fort de cet adage, le MNLA tablait plutôt sur un report de la date de signature, voire de lieu, de préférence Alger. Ni la médiation, ni la communauté internationale, encore moins le gouvernement malien ne se sont montrés réceptifs à ses desiderata. Restait le levier militaire : faire plier Bamako sous les coups de butoir de ses hommes. Seulement voilà : le rapport de force a évolué en faveur des forces patriotiques GATIA – qui ont pris le contrôle de Ménaka – et les Forces armées maliennes indéboulonnables de leurs positions. Attaquer quelque part sur cette vaste étendue de terre brûlée par le soleil n’est plus une promenade dominicale. L’ennemie devra perdre des plumes.
Le report n’était pas envisageable. Le président Ibrahim Boubacar Keïta sait que l’aide étrangère dont il a besoin est conditionnée par la conclusion d’un accord de paix avec les mouvements rebelles. Ce serait un luxe d’attendre indéfiniment un seul fut-il le plus actif sur le terrain. Surtout que l’opinion publique lui est favorable : Kidal sans la paix est préférable à la paix sans Kidal. Mais si le Mali a et Kidal et la paix, elle serait aux anges. Des signes d’exaspération sont également perceptibles côté partenaires pressés d’en finir avec ce dossier et de s’occuper d ‘autres choses.
Georges François Traoré