Mali: Dioncounda Traoré propose «le dialogue et la négociation» aux groupes armés dans le nord

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Le président malien de la transition Dioncounda Traoré à son arrivée à Bamako le 27 juillet 2012.
AFP

Ce samedi 22 septembre 2012 marque le 52e anniversaire de l’indépendance du Mali. Dans son adresse à la Nation, diffusée vendredi soir, Dioncounda Traoré a appelé les groupes armés qui occupent le nord du pays au dialogue. Le président de transition a aussi rappelé les conditions d’une éventuelle intervention militaire de la Cédéao.

« J’ai conscience d’être le président d’un pays en guerre », affirme Dioncounda Traoré.

Mais pour le chef de l’Etat par intérim, le premier choix est « le dialogue et la négociation » avec les groupes armés qui occupent le nord, le «deuxième choix reste le dialogue et la négociation », et il insiste, le troisième choix demeure « le dialogue et la négociation ».

« Nous ferons la guerre s’il ne nous reste plus d’autres choix ». Et dans cette perspective, Dioncounda Traoré appelle à « l’union sacrée » autour de l’armée.

Une armée qui a « perdu une bataille », dit il mais qui ne peut perdre la guerre. Une armée «qui a besoin d’être rééquipée, réarmée, réconciliée » mais qui n’a pas besoin de forces combattantes de la Cédéao, « cela est très clair », souligne le président par intérim en reprenant les termes de sa requête adressée à l’organisation ouest-africaine.

Dans ce discours très solennel, Dioncounda Traoré le reconnait, le Mali célèbre l’anniversaire de son indépendance « dans des conditions singulièrement pénibles, voire humiliantes ».

Le Mali vit « une tragédie » et doit relever un double défi : le rétablissement de l’intégrité territoriale et l’organisation d’élections. Sur ce point, le président par intérim s’y engage,  le 22 septembre 2013, le traditionnel message à la Nation sera le fait « d’un président élu ».

LES CONTOURS D’UNE OPÉRATION DANS LE NORD RESTENT TRÈS FLOUS

Dans son discours, Dioncounda Traoré a notamment précisé qu’il n’était pas question que des hommes de la Cédéao soient déployés à Bamako pour sécuriser la transition. Mais l’organisation régionale rejette les conditions posées par Bamako. De son côté, le conseil de sécurité de l’ONU réclame un plan militaire «réaliste» pour donner son feu vert à une opération militaire.

« Mettez vous d’accord et ensuite on verra ». C’est en substance ce qui ressort de la déclaration du conseil de sécurité de l’ONU. Ses 15 membres se disent « prêts » à examiner une proposition de la Cédéao en vue d’une intervention au Mali, mais une proposition « faisable et réaliste ».

Le Conseil demande plus de détails sur « les objectifs, les moyens et les modalités » du déploiement d’une force régionale et souligne que le plan militaire ouest-africain devra «répondre à la demande du gouvernement malien ».

Le problème, c’est que Bamako et la Cédéao ne sont pas d’accord sur les contours d’une éventuelle opération. Le président malien ne veut pas de troupes ouest-africaines dans la capitale, et il souhaite que ces forces se contentent d’un soutien logistique et aérien. C’est aussi la position de l’armée, une position inacceptable pour la Cédéao qui demande au gouvernement malien de revoir sa copie.

Le Conseil de sécurité de l’ONU, lui, ne tranchera pas et laisse les protagonistes trouver un terrain d’entente. Une posture prudente assortie d’une nouvelle mise en garde adressée aux ex-putschistes. Le Conseil leur demande de « cesser immédiatement toute ingérence dans le travail des autorités de transition », sous peine de sanctions.

RFI 22 / 09 / 2012

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4 COMMENTAIRES

  1. CHERS SŒURS ET FRERES MALIENS,

    A QUAND LE MALI, TERRE D’ACCEPTATION ET D’INTEGRATION MULTI-ETHNIQUE, SANS EXCLUSION NI DISCRIMINATION, UN ET INDIVISIBLE ?

    IL REVIENT AUX MALIENS DE LE CONSTRUIRE DANS L’UNITE EN S’ACCEPTANT, EN SE RECONCILIANT ET EN ACCEPTANT L’AIDE DES AUTRES (CEDEAO/UA/ONU) POUR S’ASSUMER.

    Bonjour,
    Certains internautes et certains Maliens se trompent de combat en s’en prenant à certaines minorités Maliennes, cas des Touaregs, en faisant l’amalgame comme quoi tout Touareg ou Tamasheq est du MNLA ou est terroriste.

    Par exemple, malgré mes contributions qui vont toujours dans le sens de l’apaisement, de la paix, de la réconciliation nationale et de la recherche d’une solution durable de sortie de crise, certains écrivent en ligne ou m’écrivent en me traitant de tous les maux et en disant que l’armée VA me poursuivre et VA poursuivre tous les Touaregs sans distinction jusqu’à leur disparition de terre.

    Je pense qu’ils se trompent d’ennemis et de combat.

    Ils prennent tout Touareg ou Tamasheq comme ennemi. Comme je l’ai toujours dit, je ne suis pas du MNLA et je ne suis pas terroriste ET TOUT TOUAREG N’EST PAS DU MNLA ET N’EST PAS TERRORISTE.

    Les Maliens doivent savoir identifier leurs ennemis (les terroristes, Maliens ou étrangers) et les combattre dans l’unité, sans exclusion ni discrimination, pour laver l’affront national d’occupation de leur territoire.

    Pour combattre l’ennemi au Mali, on ne doit pas parler qu’au futur, il est temps de parler au présent et du présent car les populations Maliennes souffrent de la crise qui perdure au Mali.

    Comment faire pour que l’armée Malienne puisse laver l’affront national (occupation du Mali) en fédérant autour d’elle, comme dit le Président, Dioncounda Traoré, la population Malienne et en se faisant aider par les autres (CEDEAO/UA/ONU) ?

    C’est cela la question pertinente, ce n’est pas le fait que l’armée Malienne veuille me poursuivre à tord ET poursuivre TOUS LES TOUAREGS SANS DISTINCTION (attention, certains sont innocents et ne demandent qu’à vivre dans la tranquillité) jusqu’à leur disparition de terre, comme l’insinuent certains internautes.

    Les Maliens, à commencer par le Président de la République et son gouvernement d’union nationale, doivent se saisir de cette question et gérer le problème des minorités au Mali pour leur intégration équitable dans un Mali un et indivisible.

    Aujourd’hui, le SEUL combat de l’armée doit être, après avoir établi la cohésion interne ET après avoir identifié les vrais ennemis (les terroristes, qu’ils soient Maliens ou étrangers), celui de la libération du Nord en fédérant autour d’elle tous les patriotes Maliens, sans exclusion et sans discrimination, MAIS AUSSI en acceptant l’aide bienveillante des autres (CEDEAO/UA/ONU).

    A quand le Mali, terre d’acceptation et d’intégration multiethnique, sans exclusion ni discrimination, un et indivisible ?

    Tous les Maliens doivent travailler ensemble pour y arriver.

    Devant être un bel exemple d’intégration et cohésion, l’armée Malienne doit y contribuer et non, diviser à travers les agissements de certains membres de l’armée.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: [email protected]

  2. Je félicite le président pour son discours responsable. Je pense que les maliens qui pensent que la CEDEAO peut faire quelque chose se trompent. Tous les problèmes que notre armée a aujourd’hui, se retrouvent dans les autres pays (corruption , népotisme , manque de formation et matériel). La première armée de la CEDEAO n’a pas pu faire face à boko haram seulement. Au mali nous avons en plus de Boko haram , aqmi , amsardine et le mujao.Si la CEDEAO voulait nous aider, elle n’allait pas bloquer nos armés. Il faut donc négocier, le temps de préparer les soldats en formation et équipement. Je suis convaincu que l’armée malienne préparer sera plus efficace que la CEDEAO. Apprenons a respecté nos soldats en les encouragent et en les soutenant. C’est notre armée qui libérera le mali. Aucun militaire extérieur ne viendra mourir pour le mali. Ils viendrons pour des perdiems et c’est tout. Bonne chance à Diancounda. Vive le mali laïque et indivisible. Que DIEU sauve le mali.

  3. Negocier avec des sauvages pareils, qui pourrait être assez naïf? Et qu’est ce qu’il y a à négocier avec eux? C’est juste un prétexte pour continuer plus longtemps à ne pas combattre, et derrière cette “envie de négocier” de Diouncounda, il faut y voir la patte de cmd/sanogo qui ont tout intérêt à ce que la crise dure le plus longtemps possible!
    L’intention de négocier, c’est exactement comme les conditions ridicules posées à la cedeao dans le but qu’elle ne vienne pas libérer nos régions du nord…
    Ca arrange beaucoup les 2 complices qui, tant que le mali est dans cette situation, ils sont des “Quelqu’un”… Mais quand la crise sera terminée, Sanogo risque fort de se retrouver à la cpi, et cmd risque fort d’être ridiculisé par son absence de résultats au cours de son mandat.

  4. Mr le president on ne negocie qu’avec celui qui est pret a ecouter. Pendant qu’on cherche tous les jours des voies et moyens pour une resolution pacifique de cette crise, les exactions contres nos parents du nord vont du mal au pir. Il faut plus de clairvoyance et pragmatisme de la part du gouvernement malien.
    Notre armee n’est pas a mesure d’accomplir cette mission toute seule, la preuve en est qu’elle a fuit pour laisser toute son arsenale dans les mains des ennemis une premiere fois.
    Demander au Mopticiens, quand Douentza a ete pris, l’armee a vide le camp de Sevare par la peur d’etre attaquee par les islamistes.
    Alors qu’est ce qui vous prouve que la meme armee ne va fouire laissant ces imminents arrivages d’armes.
    Donc on a interet a ecouter nos allies, faire une reconciliation beaucoup plus rationelle de plans d’action et commencer la mission.

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