Le Mali d’ici juillet 2018 : Le régime conditionne la survie de la Nation à l’apport des groupes armés signataires de l’accord

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Vers une plus grande implication des maliennes dans le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali

Suite à la menace de sanction de la communauté internationale à l’endroit du Mali compte tenu de la lenteur constatée dans la mise en application de l’accord de paix, le Gouvernement malien tend la main aux groupes armés signataires de l’accord. L’aide de ceux-ci pour la stabilisation du Mali avant la date de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 est conditionnée. L’Etat doit accepter certaines propositions émanant de leur part : l’insertion des combattants dans toutes les sphères de l’administration malienne.

L’obligation de collaborer même s’il le faut au détriment des intérêts du Mali s’impose. Du moins au regard de la volonté ferme affichée par les autorités maliennes à travailler avec les groupes armés pour la stabilisation des parties du territoire malien en proie à l’insécurité. La décision qui tombe suite à la menace de la communauté internationale n’est pas sans effet interpellatif. Se demander pourquoi l’Etat malien veut céder afin de satisfaire la doléance des groupes armés, seule condition posée par ceux-ci pour accompagner le gouvernement ?

Pour rappel, l’accord de paix définit tout et chacun a tenu compte de son intérêt avant d’apposer sa signature. Rien ne doit normalement être décidé en dehors de cet accord. Malheureusement, compte tenu de la faiblesse des autorités maliennes, les parties signataires sont presque sorties du cadre de dialogue devant aboutir à la paix. Les choses se gèrent désormais en fonction des humeurs d’un tel ou d’un tel. Ce qui fait que les groupes armés sans leur volonté, rien n’est réalisable.

Il était prévu des sanctions à l’encontre  de ceux-là qui entraveraient le processus. Le Conseil de Sécurité étant l’arbitre n’a rien fait jusqu’à présent. Sa menace qui tombe à quelque mois des élections présidentielle, si elle venait s’appliquer, cela compliquerait davantage la situation. Le climat est défavorable au Mali et ses partenaires. Sanctionner le gouvernement malien, c’est donner plus de poids au groupes armés ; sanctionner les groupes armés, c’est leur donner la possibilité de signer de nouveau un pacte avec les groupes terroristes et djihadistes qui sont le centre du problème de nos jours.

Le conseil de sécurité de l’ONU doit plutôt chercher des pistes idoines afin de dissiper le climat de méfiance entre les parties signataires. C’est ce qui complique la situation car aucune partie ne croit à l’autre. Il faudrait aussi au lieu des mots passer aux actes. Cette inertie depuis un certain temps traduit la mauvaise foi de certains poids lourds dans le processus. Si cela est exploité à l’instant par les groupes armés signataires de l’accord,   quoi de plus normal car même si tout le monde se dit résolument engagement à défendre le Mali, un privilège est accordé aux intérêts personnels. Tout le monde le sait, quand on prend les armes contre la République la finalité c’est d’avoir quelque chose.

Voilà la raison qui amène les groupes armés à placer la barre des négociations plus haut. S’il y a lieu d’aider le Gouvernement à stabiliser, ils proposent à l’Etat de recruter leurs éléments dans tous les compartiments de l’administration malienne. Et compte tenu de l’urgence, l’Etat semble n’avoir autre choix que d’abdiquer.

Kèlètigui Danioko

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Castaner accuse de complaisance collective
    Mais il oublie la complaisance de la avec les terroristes de son gouvernement!

  2. L’Afrique est un terrain d’essai pour les experts politiques occidentaux. Par example,le burlesque concept de Federalisme tribal en Ethiopie,et au Mali,le concept tragi-comique d’un Etat dans un Etat mis sous pilotage jusqu’a l’eclatement.Ces conceps ,ils se gardent bien de les appliquer chez eux.Il y a ,a peine dix ans de cela,les rebelles ont ete affectes aux diverses unites de l’Armee Malienne.Au premier signal,ils se sont regroupes bien informes,bien entraines pour attaquer le Mali.Les memes jeux comiques qui nous offensent tous, recommencent.Dans l’armee,une traitrise est punie par un peleton d’execution,meme en temps de paix.Quand le gouvernement Malien a expressement informe la Communaute Internationale qu’il n’acceperait pas qu’on croise la ligne rouge pour se trouver de statut d’Etat unitaire au Statut d’Etat Federal ,le message a ete compris.Pour un petit pays comme le Mali,par sa population,par la modicite de ses ressources financieres,c’est le movement inverse auquel on s’attendrait.J’estime que l’Etat Malien a le droit d’eviter toute politique qui resulterait un jour en un autre conflit arme ,a de milliers de morts et a des souffrances pour ses populations.Entre le souci de preserver la legalite ,donc de respecter les droits fondamentaux etatiques et les droits humains ,et les plans premedites des conflits futurs,il y a une grande difference.Aucune Puissance n’a le droit de pousser un autre Etat ,soit-il faible ,vers un conflit futur.Il y a du laxisme dans les relations avec certains groupes rebelles,ces groupes qui ont pactise avec les djihadistes,qui ont participle a l’application de la charia,ne meritent pas de tels traitements.J’espere que ceux qui defendent ,pour quelque raison que ca soit ,ces djihadistes camoufles, confesseront leur grave faute le jour ou un Etat Islamique sera cree aux portes de l’Europe.L’Etat Malien doit s’entourer de toutes les precautions possibles dans l’Application de l’Accord d’Alger.

  3. Ce n’est pas nouveau tout ce que tu nous raconte là. Les acteurs de l’accord de paix doivent tous être impliqués pour une élection apaisée et transparente. Qu’il s’agisse des opposants maliens où des groupes armés tout le monde est appelé à œuvrer pour que les élections se tiennent en bonne date.

    Mais le journaleux veut faire croire aux gens que la main tendue du gouvernement est une faiblesse. Le premier ministre a été clair sur le sujet à Mopti. Tous ceux qui sont récupérables le seront. Mais ceux qui ne s’alignent pas seront considérés comme des ennemis de la paix et du Mali et seront traités comme tels.

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