Mali: des associations protestent contre le projet de loi d’entente nationale

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Le Mali organisait samedi, en présence d'une vingtaine de chefs d'Etat africains la signature officielle de l'accord de paix d'Alger. Bamako, le 15 mai 2015. AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE

Lors d’une conférence de presse, près de 40 associations de défense des droits humains au Mali ont dénoncé vendredi 9 novembre le projet de loi sur l’entente nationale qui doit le mois prochain être débattu à l’Assemblée nationale. Ce projet est un dispositif de l’accord de paix d’Alger, qui prévoit notamment de pardonner dans le cadre de la réconciliation.

Le projet de loi d’entente nationale comporte 38 articles censés contribuer à la réconciliation nationale, après le déclenchement de la crise dans le nord et le sud à partir de 2012. Mais il est rejeté par 47 associations de défense des droits humains au Mali.

« Nous ne voulons pas de ce projet de loi, explique Ramata Guissé, présidente exécutive d’Amnesty International Mali. Compte tenu du fait qu’il promeut beaucoup plus la mésentente que l’entente. »

Me Moctar Mariko, président de l’Association malienne de défense des droits de l’homme, pointe du doigt deux articles du projet de loi d’entente nationale. « L’article 4 dit : “Les personnes coupables de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité sont exclues du champ d’application de la loi“. Or, l’article 3 dit que tout le monde est là-dedans. C’est incongru. »

Vent debout, les 47 associations réclament justice avant réconciliation. Bintou Boiré, du Réseau malien des défenseurs des droits de l’homme, s’interroge sur le sort des mères d’enfants nés de viol. « Elles ont été violées par des groupes armés et elles ne sont pas prises en compte dans cette loi. Ce qui est un grand paradoxe. »

Sit-in devant l’Assemblée nationale et marches pacifiques dans tout le pays sont prévus par les 47 associations pour obtenir l’élaboration d’un nouveau projet de loi d’entente nationale.

Par RFI Publié le 10-11-2018

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