Mali : De l’orage dans l’air

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Le feu couve sous la cendre des Forces armées maliennes. Devant l’inquiétante avancée des forces coalisées des mouvements islamistes, Al-Qaïda au Maghreb islamique(AQMI), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), Ansar Dine et Boko Haram, qui ont occupé successivement les localités de Bambara Maoudé, N’gouma, Nimignama et Boré, les loyalistes ont été contraints de sortir de leur sommeil cataleptique. Dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 janvier 2013, ils ont fait des tirs de sommation, tout en avançant vers l’ennemi.

Par ce courage léonin témoignant de leur volonté à en découdre, cette fois, avec les enturbannés, adeptes des reliques spirituelles dignes de l’époque moyenâgeuse, ils ont gagné du répit. De fait, les islamistes, on ne sait trop pourquoi, ont opéré un repli, évitant des affrontements immédiats avec l’armée régulière. Tout porte à croire qu’il s’agit, ni plus, ni moins, d’une démarche stratégique. Il ne peut en être autrement, dans la mesure où les fous de Dieu ont tout récemment créé une base militaire dans la bourgade de Bambara Maoudé, située entre Tombouctou et Douentza. La question qui devrait tarauder les esprits à l’instant, n’est plus de savoir ce qu’ils comptent en faire, mais de savoir quand ils vont déclencher les hostilités.

Dieu seul sait. Ce faisant, il est opportun de se rappeler que c’est le 17 janvier 2012 que des Touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad(MNLA), dont nombre d’entre eux ont été expédiés dans l’infini devenir des êtres, sont venues se mettre en travers de la route du « Maliba ». Il ne serait pas exclu que les désormais nouveaux maîtres du désert malien veuillent commémorer cette date, en lançant la deuxième phase de la guerre qu’ils mènent contre et envers le bon sens. Le leader de Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, le plus fréquentable des islamistes, n’a-t-il pas dit que pour une sortie durable de crise, le Mali doit opérer un choix non équivoque entre préserver son intégrité et vivre sa laïcité et que la sauvegarde des deux est hors de question.

Voilà qui est clair. Pas de doute que la volonté de cet imprévisible et versatile chef est, non de peser dans les tractations avec le gouvernement qui sont prévues pour le 10 janvier dans la capitale burkinabè, mais de renforcer ses conquêtes pour appliquer la charia. Cela est d’autant vrai qu’il agit présentement, de concert, avec les gourous des autres mouvements, affublés de tous les noms d’oiseau, à qui il s’est confié en alliance et en allégeance. Peut-être inspiré par l’exemple de la rébellion centrafricaine du Seleka qui se trouve à une centaine de kilomètres du centre névralgique du pouvoir du président François Bozizé, Bangui.

L’armée malienne, qui a été enfoncée dans une nuit de détresse par ces mêmes forces obscures, a donc fort à faire. Elle doit faire des mains et pieds pour oublier sa déconvenue, afin de sortir du creux de la vague. Aujourd’hui, elle a les moyens. Elle dispose désormais de blindés et semi-blindés, de lanceurs d’obus, de véhicules de transport de troupes, de kalachnikovs, de munitions, obtenus grâce à la levée de l’embargo de la Cédeao sur ses armes, aux ports de Conakry, Dakar et Abidjan. Elle disposerait même d’avions Sukoï russes.

Il n’y pas que ça. Le colonel Youssouf Traoré, membre du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) avait dit : « Nous avons assez d’hommes pour combattre… L’armée est composée d’hommes nouveaux, prêts à relever les défis du moment ». Cela suppose qu’elle devrait pouvoir venir à bout des islamistes, excellant dans le harcèlement, les attaques par surprise et la mobilité des troupes. Rappelant de facto à la communauté internationale qu’elle n’a pas besoin de troupes étrangères pour se tirer d’affaire. Le problème est que l’armée malienne a été amputée d’une partie de ses membres, les bérets rouges.

Avec la suppression du régiment des commandos, formés pour les missions difficiles, dirigés par le colonel Abidine Guindo, la tâche va être ardue. L’absence de ses combattants censés occuper les premières lignes du front va se ressentir sur les forces en présence. Il reste à espérer que l’armée loyale n’enregistre pas de cinglants revers. Faute de quoi, l’apparente cohésion de l’armée autour du « petit capitaine » qui suinte l’acrimonie depuis le camp de Kati, pourrait voler en éclat. Cela, au point qu’il pourrait, à son tour, payer les frais de certains de ses choix. Ce, d’autant plus qu’il aura eu tort sur toute la ligne depuis le coup d’Etat du 22 mars de l’année dernière, qui l’a porté au cœur du pouvoir de Bamako.

Adama BAYALA (badam1021@yahoo.fr)

Sidwaya

 

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8 COMMENTAIRES

  1. c;est la difference entre les blancs et noirs car eux ils sont tres tres sensible a leur couleur de peau . pour confirmer mon analyse jetez un coup d’oeil sur les realations tout au moins les soutiens osbcures du mnla et ansardine en europe et puis ds certains pays arabes .mais le noir a tjrs souhaité le mal de son prochain s’empire si non je ne comprends pas l’attitude de certaines presses burkinabées ds le traitement du dossier malien elles traitent souvent cette question comme s’il sagissait du probleme de leur pays.A l’intention celles ci je dirai ce qui suit:
    La CDEAO a fait honneur a votre president pour essayer de reconcilier les membres d’une meme famille en conflit et cette position d’arbitre oblige et demande au peuple burkinaen déroute

    1 minute | 0 commentaire

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    La villede Konna, n’est pas tombée et elle ne tombera jamais. Nous y avons une promenade de trente minutes.

    Selon nos informations, l’armée malienne qui voulait se tr

    • Ton regard est lequel? On veut des contributions sans sousentendus et sans mesquineries.

    • “c’est un journal du burkina faso donc comprenez et suivez mon regard”…
      Ce genre de remarques-bidons faites d’allusions, de sous-entendu, je “je le dis mais sans trop le ride”, etc, etc, n’importe quel gamin de 10 ans peut en faire!

      Où tu as quelque chose à dire, et tu le dis, où tu n’as strictement rien à dire, et en pareil cas, tu es cordialement invité à fermer ta gueule!
      D’avance merci

  2. Nous ne pouvons que compter sur notre armée. Mais leur représentant actuel de CNDERRIERE n’a rien posé comme acte pour le mériter. Encore aujourd’hui, la sécurité de Bamako est mise à mal par leurs complices, actifs ou passifs de COPLAN/SADIQUE/YERENOGOTON. Comme pour nous divertir du front. Comme pour dire qu’ils sont complices de fait des djihadistes. Au lieu de chercher à : i) trouver les 200 millions de dollars avec une diplomatie plus efficace pour financer notre guerre ; ii) disposer des 3300 soldats de la CEDEAO, , iii) obtenir les appuis aériens de la CEDEAO, des drones américain, de l’OTAN, des Russes, des Chinois ou des Arabes amis du Mali pour pourchasser les fuyards du désert ; iv) encadrer les brigades d’autodéfense déjà utilisées par le passé avec succès par l’armée malienne (différente du CNDERIERE), car nous savons que toutes armées du monde ne pourront protéger les villages et villes dégarnis de la ligne de front; v) préparer concomitamment les élections; vi) tenir les élections immédiatement après la libération des 3 capitales régionales du Nord pour qu’enfin; vii) le nouveau gouvernement démocratiquement élu puisse s’atteler à donner de l’emploi aux jeunes du Sud et du Nord surtout, pour qu’ils ne retombent pas dans les activités criminelles du MNLA/AQMI/ANE SARDINE/BOKO HARAM/ANESARU…

  3. Monsieur Adama, ATTENTION!!!, ce n’est adroit d’utiliser des expressions genre “petit capitaine”, parceque vous n’en avez pas besoin.

    A l’heure actuelle, il est plus réaliste de faire des propositions concrètes dans le sens d’une participation de ce qui reste du régiment des bérets rouges. Parceque parmi eux, il y a certainement des patriotes qui aiment surtout le Mali, ce qui n’est pas le cas la majorité des politiques.

  4. Je me demande si certain de ces gens qui ecrivent ces papiers savent reellement ce qu ils disent. Vous pensez que la persee des bandits affecterait seulement Sanogo. Mais ou est ce que vous allez mettre vos parents, vos proches on peut ne pas aime quelqu un mais croire que si nos forces ne reussissent pas a contrer les bandits que cela sera le declin des militaires seuls. Mais reveillez mes freres vous ne savez pas ce qui se passerait parce que a vous entendre on sait que vous ne savez pas ce que vit les pops sous occupation. Pour ta gouverne il n y a pas d histoire de berets rouge ou jaune au saint de l armee. Ne sabotter pas l effort des gens. Abidine n est pas le proprio de ce bataillon. Seul les deserteurs ne sont pas au front commmes d ailleurs les deserteurs (certain des integres de 91 et de 2006). Nous seront prets a mourir pour le pays qui nous a ete legue avec les soldats qui accepteraient de se battre jusqu qu a la victoire. Quant on pose un acte on assume les consequences.

  5. Je me demande si certain de ces gens qui ecrivent ces papiers savent reellement ce qu ils disent. Vous pensez que la persee des bandits affecterait seulement Sanogo. Mais ou est ce que vous allez mettre vos parents, vos proches on peut ne pas aime quelqu un mais croire que si nos forces ne reussissent pas a contrer les bandits que cela sera le declin des militaires seuls. Mais reveillez mes freres vous ne savez pas ce qui se passerait parce que a vous entendre on sait que vous ne savez pas ce que vit les pops sous occupation. Pour ta gouverne il n y a pas d histoire de berets rouge ou jaune au saint de l armee. Ne sabotter pas l effort des gens. Abidine n est pas le proprio de ce bataillon. Seul les deserteurs ne sont pas au front commmes d ailleurs les deserteurs (integres de 91 et de 2006). Nous seront prets a mourir pour le pays qui nous a ete legue avec les soldats qui accepteraient de se battre jusqu qu a lq victoire. Personne ne nous imposera une religion que celle du Prophete

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